Embouteillage de talents français à la mêlée

Par Rugbyrama
  • Baptiste Serin (Bordeaux-Bègles) - 25 mars 2017
    Baptiste Serin (Bordeaux-Bègles) - 25 mars 2017
  • Antoine Dupont a marqué pour sa première avec Toulouse
    Antoine Dupont a marqué pour sa première avec Toulouse
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Au poste de n°9, le réservoir de jeunes joueurs français est conséquent. Plus qu'à celui d'ouvreur, notamment.

Serin, Dupont, Machenaud, voire Couilloud et Lesgourgues en embuscade : les demis de mêlée français rayonnent en Top 14, offrant au XV de France une abondance de biens qu'il ne possède pas à d'autres postes, à l'ouverture par exemple.

Culture et formation

En cause notamment, un atavisme bien hexagonal. "En Nouvelle-Zélande, le vrai patron, c'est le 10, pas comme en France où le numéro 9 est le général du jeu", disait ainsi le manager néo-zélandais de Pau Simon Mannix, dimanche.

Autant mettre les meilleurs pour commander, si bien que plusieurs joueurs formés à l'ouverture sont ensuite redescendus d'un cran. "Baptiste (Serin) jouait 10 quand il était jeune, Morgan (Parra) pareil, moi aussi je jouais 10 jeune, explique ainsi Antoine Dupont. Peut-être que c'est dans l'identité française, on a toujours eu de grands demis de mêlée en équipe de France, peut être qu'au niveau de la formation, on axe un peu plus là-dessus."

Machenaud : "J'étais lessivé en fin de saison dernière"

Des chefs de file bien doublés

Maxime Machenaud (28 ans) et Baptiste Serin (23), les deux premiers choix jusqu'à présent du sélectionneur du XV de France Guy Novès, sont soumis à une forte concurrence en club, avec Yann Lesgourgues (26 ans) à Bordeaux-Bègles et Teddy Iribaren (27 ans dans 10 jours) au Racing 92. Lesquels, en vue depuis le début de saison, auront de nouveau l'opportunité de s'exprimer en l'absence des internationaux cet automne et pendant le Tournoi des six nations.

De quoi taper à la porte des Bleus et congestionner encore un peu plus le trafic auquel pourrait aussi se mêler l'éternel recours Morgan Parra (Clermont, 28 ans) ? Jean-Baptiste Elissalde, ancien demi de mêlée ou d'ouverture du Stade toulousain (2002-2010, plus une pige en 2011) et du XV de France (2000-2008), n'y croit pas. "Novès va essayer de travailler dans la continuité. Serin, Machenaud sont les joueurs les plus aptes à continuer l'aventure", estime ainsi l'entraîneur des arrières de Toulouse jusqu'à la saison dernière.

Antoine Dupont a marqué pour sa première avec Toulouse
Antoine Dupont a marqué pour sa première avec Toulouse

Dupont, la nécessaire adaptation

Le troisième choix des Bleus, la pépite Antoine Dupont (20 ans, 3 sélections) souhaitait franchir un cap en quittant cet été Castres pour Toulouse. Pour ce faire il devra, selon Elissalde, adapter son jeu tout en puissance et à l'instinct. "A Castres, il rentrait en fin de match contre des mecs fatigués, il s'en servait; c'est un puncheur, il a un très bon raffut du bras gauche, il est capable d'électrocuter n'importe quel avant. Là, il va être surveillé. S'il est amené à démarrer des matches, il sera face à des mecs un peu plus frais en face de lui", explique-t-il ainsi.

"Antoine doit trier son jeu. Le rôle d'un demi de mêlée, c'est quand même de faire jouer autour de lui. Il doit progresser dans la gestion des matches. Le problème, s'il veut trop en faire et qu'il veut prendre le contact, c'est que les défenses vont commencer à le connaître" ajoute Elissalde. Une évolution d'autant plus nécessaire au niveau international, comme l'a montré sa seule apparition lors de la tournée de juin en Afrique du Sud.

Couilloud, nourri au grain

Le contingent n'était pas assez dense ? Voilà qu'un petit nouveau montre ses dents, le jeune Baptiste Couilloud (20 ans), à bonne école à Lyon où il a comme tuteur Frédéric Michalak et est couvé par l'ancien demi de mêlée Pierre Mignoni.

"Ce garçon est un leader naturel. On sent qu'il y a quelque chose en lui. Ca peut être la surprise sur les 2-3 prochaines années. Sur le début de championnat, il a pris les clés du camion" commente Elissalde.

Couilloud, formé au LOU, la tête bien faite − il suit actuellement des études en génie civil − et qui a grandi avec la Coupe du monde des moins de 20 ans cet été, "a des jambes de feu" selon Mignoni. Mais il doit encore, d'après ce dernier, s'améliorer sur des choses que l'on voit moins, des petits détails comme les sorties de camp, le jeu au pied". Avec lui et les autres, le ciel est en tout cas bleu, à ce poste du moins, pour le rugby français.

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