Castres : Babillot signe un retour en force

On l'avait laissé dans les travées du stade Chaban-Delmas de Bordeaux heureux comme un gosse. La scène remonte à la semaine dernière, ou le troisième ligne castrais Mathieu Babillot a signé ses grands débuts avec la sélection des Barbarians français, officiellement devenus l'antichambre du XV de France. Rentré en début de seconde période pour remplacer le Francilien Baptiste Chouzenoux - un autre grand espoir du rugby français - le Castrais avait apporté sa puissancepour battre les Maori néo-zélandais. A l'issue de la rencontre, le Castrais était heureux comme un cadet, au terme d'une semaine qu'il "n'oublierait jamais". Cette parenthèse refermée, il a retrouvé le CO et le Top 14. Une transition vite expédiée : "Lundi matin, on s'est tous raconté nos vacances d'un coup pour basculer sur ce match face à la Rochelle. Toute la semaine, nous n'avons pensé qu'à gagner ce match", raconte Babillot.

Ses retrouvailles avec Pierre Aguillon

Et la tâche était pour le moins complexe : l'adversaire en question n'était autre que la Rochelle, vainqueur chez le leader lyonnais avant la trêve. Et le CO a dû composer avec les absences de plusieurs de leurs plus puissants éléments (Vaipulu, Mafi, Tulou, Jelonch ou encore Kotze). Initialement prévu au poste de flanker pour encadrer Victor Moreaux avec Yannick Caballero, Babillot a finalement glissé dans le couloir au dernier moment, en raison de la blessure à l'échauffement de Moreaux. Un poste où le Tarnais n'avait encore jamais été titularisé en Top 14, mais où il avait fait quelques passages en fin de rencontres.

Le résultat ? Très bon, merci pour lui. Comme à Bordeaux, Babillot s'est montré percutant, et a imposé sa dimension physique sur la ligne d'avantage, de la même façon que ses coéquipiers Jenneker, Tichit, Samson, Capo Ortega, tous excellents samedi soir. A son discrédit, ce carton jaune, reçu à l'heure de jeu pour un geste d'énervement sur un Rochelais : "C'est de ma faute, je n'ai pas à faire cette erreur. C'est humain, quand j'ai vu un collègue au sol avec deux adversaires sur lui j'y suis allé, mais je n'aurais pas dû m'agacer", confessde le troisième ligne, qui avait pourtant retrouvé un ami dans les rangs adverses... le centre Pierre Aguillon avec qui il a vécu l'aventure Baa-Baas : "Cela m'a fait bizarre de retrouver Pierrot en tant qu'adversaire ! Nous avons passé toute la semaine dernière ensemble, et dès lundi, nous étions à nouveau adversaires !" Qu'importe, les deux gentlemen ne se tiendront pas rigueur de ce match viril (quatre cartons jaunes)...