Médard : "Je rêve d’un essai qui enverrait Toulouse en finale du Top 14"

Vous êtes auteur d'un essai contre le Stade français. Est-ce que marquer contre Paris a une saveur particulière ?

Maxime Médard : Tout ailier ou arrière a besoin de marquer, autant qu'un attaquant de football, nous sommes là pour concrétiser le travail de l'équipe. Donc, je prends autant de plaisir à marquer, peu importe l'adversaire.

Racontez l'action, vécue de l'intérieur...

M.M. : Après une grosse phase de défense collective, Faasalele hérite du ballon. A ce moment-là Zack (Holmes) arrive à toute vitesse et se propose comme premier attaquant. Mon seul objectif est de venir à sa hauteur pour lui donner la solution d'une remise intérieure. Cette saison, nos percées sont souvent accompagnées et bien relayées. C'est le fruit d'une bonne préparation et d'un bon état d'esprit. Vidéo ci-dessous, à partir de 2:50.

Lorsque Zack Holmes perce, on vous voit l'appeler. Sentez-vous dès ce moment là que l'action va aller au bout ?

M.M. : Il y a un trou et, comme souvent dans ces situations-là, les ballons de recentrage au pied ou à la main sont assez efficaces. La passe est difficile parce qu’un adversaire est positionné entre nous. Mais le ballon m'arrive entre les bras et je n'ai plus qu'à courir. Cela tombe bien parce que j'adore courir (rires).

Vous parvenez à rester lucide pour anticiper la cuillère de Julien Arias qui revient à toutes enjambées...

M.M. : C'est une course particulière parce que j'ai des adversaires aux trousses lorsque je reçois le ballon : donc je change ma course et me recentre vers les poteaux ce qui perturbe l'adversaire. Ensuite, je monte les genoux pour éviter sa cuillère.

L'essai de ses rêves ? Ce n'est pas lui qui le marque !

Polyvalent, vous avez-eu l'occasion d'isncrire des essais complètement différents au cours de votre carrière. Quels sont ceux qui vous sont chers ?

M.M. : Le premier, c'est celui inscrit en finale de Top 14 avec le Stade face à Clermont : toute l'équipe remonte le ballon sur 80 mètres au bout desquels Yves Donguy me fait une offrande ; un crochet et je vais ensuite aplatir entre les poteaux. On rêve tous d’être au moins une fois champions de France, donc marquer en finale était juste extraordinaire.

Et le second ?

M.M. : Il date de 2011 en Nouvelle Zélande : j'inscris mon premier essai en Coupe du monde, face aux Anglais à la suite d'un énorme travail à l'aile d'Alexis Palisson qui me délivre une remise intérieure imparable. Marquer en Coupe du monde, qui plus est contre l'Angleterre, reste particulier d'autant plus qu'on avait vécu une semaine un peu difficile auparavant.

À contrario, avez-vous une action inachevée qui vous reste légèrement en travers de la gorge ?

M.M. : (Hésitations) Peut-être à mes débuts...lors d'un match contre Narbonne. Nous avions un cinq contre un à jouer et finalement j'étais allé trop loin sur l'action. J'aurais du faire la passe mais j'avais tellement envie de jouer et de prouver... Quand t'es jeune tu fais des bêtises mais tu apprends avec le temps.

Dernière question, pouvez-vous nous décrire l'essai de vos rêves ?

M.M. : Après plusieurs saisons difficiles, le rêve serait d’emmener le Stade en finale de Top 14. Concernant l'action de rêve, je m'imagine intercepter un ballon, voir un adversaire qui reviendrait en travers et faire un coup de pied de recentrage comme à la belle époque pour envoyer à dame un coéquipier.

Par Johan Cailleux