Affaire Laporte : Peyramaure, un secret qui pèse lourd

Par Rugbyrama
  • Bernard Laporte (président de la FFR)
    Bernard Laporte (président de la FFR)
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Information Midi Olympique : Philippe Peyramaure, secrétaire de la commission d’appel et premier démissionnaire dans l’affaire Laporte, est actionnaire depuis 2009 de la SASP du club de Brive. Une révélation qui pourrait le mettre en porte à faux avec les règlements de la FFR.

Est-ce une affaire dans l’affaire ? Philippe Peyramaure, avocat et jusqu’au 24 août dernier, secrétaire de la commission d’appel date où il a présenté sa démission, est auditionné ce vendredi par les deux inspecteurs chargés par le ministère de faire la lumière dans l’affaire Laporte qui secoue le Landernau du rugby depuis une quinzaine de jours. Peyramaure est celui par qui la polémique est née. Le 29 et 30 juin dernier, il faisait partie des trois membres de la commission de discipline qui devait statuer sur l’appel du club de Montpellier à propos de la suspension de l’Altrad Stadium et de l’amende infligée en première instance.

Près de deux mois après les faits, il avait démissionné parce que selon lui, "le président de la Fédération est intervenu pour demander que nous modifions notre décision dans un sens beaucoup plus favorable à Montpellier", expliquait-il dans une lettre alors que dans un premier temps, comme révélé ce mercredi, il avait le 2 août signé la notification de décision.

Fait troublant. Selon nos informations, il est actionnaire depuis 2009 à hauteur de 20 000 euros, représentant 0,05% du capital de la SASP de Brive. Un actionnariat symbolique mais qui peut prêter à la critique. En effet, la question de son impartialité sur les décisions prises par la commission en sa présence sur le club de Brive le cas échéant où même sur les autres clubs, adversaires de Brive dans le Top 14, peut être soulevée.

"Oui, je suis bien actionnaire mais cela ne concerne pas l’affaire", nous a-t-il rétorqué ce vendredi par téléphone.

Des actions "invendables"

Rappelons toutefois l’article 3.1 du titre V du règlement de la FFR qui stipule : "Les présidents de la FFR, de ses organes déconcentrés et, le cas échéant, de la ligue professionnelle, ainsi que les membres des instances dirigeantes de la FFR et de cette ligue ne peuvent être simultanément membres d'aucun organe disciplinaire. (…) Les membres des organes disciplinaires ne peuvent être liés à la FFR, à ses organes déconcentrés ou, le cas échéant, à la ligue professionnelle par un lien contractuel autre que celui résultant éventuellement de la licence".

En clair on ne peut pas être juge et partie. En tout état de cause, il n’a pas cédé ses parts au capital du CABCL lors de son entrée à la commission d’appel de discipline de la FFR en 2013. Il nous a d'ailleurs indiqué, "mes actions sont invendables".

De plus, si Philippe Peyramaure n’a pas prévenu, depuis la date de son entrée à la commission son président Jean-Daniel Simonet, de sa participation à la SASP de Brive, il pourrait lui être reproché par ladite commission de ne pas respecter l’article 3.2 du règlement fédéral qui porte sur les conflits d’intérêts : "Les membres des organes disciplinaires doivent faire connaître au président de l'organe dont ils sont membres. S'ils ont un intérêt direct ou indirect à l'affaire. Dans ce cas, ils ne peuvent siéger". La version de Simonet sur ce point méritera d’être éclaircie.

Par Pierre-Laurent Gou

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