Montpellier : Serfontein, nouveau centre d’intérêt

Voix fluette, ton hésitant et sourire irradiant, le timide Jan Serfontein est apparu décontracté mardi, lors de sa première conférence de presse à Montpellier. Après une petite semaine passée sur le sol français, le Springbok n’a pas caché sa joie d’avoir rejoint ses nouveaux coéquipiers : "Pour l’instant tout va très bien ! J’admire la ville et découvre les lieux. Le fait d’avoir plusieurs amis sud-africains à Montpellier m’aide à m’adapter le plus vite possible." Paul Willemse et Wiaan Liebenberg, qui ont été champions du monde juniors avec Serfontein en 2012 et l’ont côtoyé aux Bulls de Pretoria, ont pris leur compatriote sous leur aile pour faciliter son intégration. Une aide précieuse pour l’intéressé, qui s’est montré rassurant sur son état de forme physique après une saison à rallonge : "J’ai eu trois semaines d’interruption après la fin du Four Nations et je me sens désormais prêt à jouer."

Comme on se retrouve…

Dès dimanche face à Clermont ? "Définitivement ! Je sais que Clermont est une excellente équipe. Un de mes très bons amis, Flip van der Merwe, que j’ai côtoyé aux Bulls et en sélection nationale, joue là-bas. Je suis resté en contact avec lui et j’ai hâte de le retrouver." Des retrouvailles dominicales sur lesquelles Vern Cotter ne peux pas apporter de garanties : "Il est trop tôt encore pour le savoir. On a fait un entraînement (ndlr : mardi) basé uniquement sur la technique individuelle car on ne peut pas mettre une équipe sur le terrain à cause des blessés. (…) A mon avis, on n’aura pas une équipe en place avant vendredi. Jan Serfontein est polyvalent, en douze et en treize et c’est important dans le rugby d’aujourd’hui avec les nombreuses blessures. Il pourra nous soulager un peu au centre s’il est apte. Mais ce n’est pas sûr." Jan Serfontein devrait au minimum être remplaçant dimanche et retrouver peut-être à ses côtés, au centre de l’attaque montpelliéraine, le plus jeune champion du monde de l’histoire ovale, François Steyn : "Ce ne sera pas une première pour moi, car j’ai joué avec lui cet été face à la France en Afrique-du-Sud. Mais je suis excité à l’idée de le retrouver. Il m’avait parlé de manière très positive du club et de la vie en France à l’époque, car nous partagions la même chambre d’hôtel."

La sélection dans un coin de la tête

A tout juste 24 ans, Jan Serfontein (1,87m et 97kg), élu en 2012 meilleur junior du monde par l’IRB, s’est déjà imposé comme un des joueurs les plus performants de la planète à son poste. Très puissant à l’impact, rapide et doué techniquement, le centre pourrait vite faire des ravages dans le Top14, aux côté d’autres stars reconnus, comme Steyn ou Tomane par exemple. Après avoir martyrisé le XV de France en juin dernier, le Springbok a tous les atouts pour faire des ravages dans l’Hexagone. Mais pourquoi, au-delà du contrat lucratif signé au MHR pour trois saisons, a-t-il décidé de quitter si jeune son pays natal, au moment où tout lui souriait ? "J’ai choisi Montpellier, car il y a une très belle équipe, d’excellents joueurs et entraîneurs. Je suis venu ici pour améliorer mon rugby et avoir la chance de découvrir la vie en France. La question de la sélection nationale ne s’est pas posée dans mon esprit, car le club m’a fait confiance."

Le fait qu’il ait atteint les trente-cinq sélections (cinq essais marqués) avec l’Afrique du Sud lors du dernier Four Nations et qu’il soit donc toujours sélectionnable malgré sa présence en France, a dû faciliter les choses... Non ? : "Oui cela est dans un coin de ma tête. Mais l’important pour moi en ce moment, c’est d’être à Montpellier. Je veux jouer pour mes nouvelles couleurs. C’est ma priorité actuelle. Je ne sais pas encore à quoi m’attendre, même si je sais que le Top14, dont je regardais quelques matchs au pays, est une compétition très physique. J’ai hâte de m’y confronter." Les débuts de Jan Serfontein en Bleu et Blanc sont imminents.

Julien LOUIS