Michalak : "J’ai fait ce que j’avais à faire sur le terrain"

  • Frédéric Michalak
    Frédéric Michalak
  • Frédéric Michalak (Stade Toulousain)
    Frédéric Michalak (Stade Toulousain)
Publié le
Partager :

Débutée en janvier 2001, la carrière de Frédéric Michalak s’arrêtera à la fin de cette saison avec le LOU Rugby. International français à 77 reprises, le demi polyvalent s’explique sur les raisons qui le poussent à arrêter et sur son avenir proche.

Rugbyrama : Qu’est ce qui a fait cheminer votre réflexion ?

Frédéric Michalak : L’année dernière, je n’étais pas sûr de continuer. J’ai eu la proposition du club pour faire un an de plus et je me retrouve finalement dans la même situation où le club m’a gentiment proposé un an. J’aurais pu être gourmand et repousser encore mais je crois qu’il faut aussi laisser sa place à des jeunes qui ont un fort potentiel pour briller au plus haut niveau. J’ai fait ce que j’avais à faire sur le terrain. Je me suis donné à 200% depuis mon premier contrat en 2000-2001. On est en 2017 et la plupart des mecs de ma génération sont maintenant en dehors du terrain et je crois qu’il était temps pour moi de laisser ma place.

Est-ce le corps ou le moral qui dit d’arrêter ?

F.M. : Le mental veut toujours aller plus loin c’est pour ça que j’aurai de nouveau défis. J’en ai besoin pour ma vie de tous les jours. C’est donc plutôt le corps. On a vu l’évolution des physiques sur les dix dernières années qui est de plus en plus difficile à stopper. J’ai eu de petits soucis physiques donc il est plus difficile de résister aux chocs et à tout ce que l’on demande à un joueur professionnel pour être le meilleur au plus haut niveau.

Je ne me vois pas entraineur de suite mais dans quatre ou cinq ans, pourquoi pas

De quoi sera fait votre avenir ?

F.M. : L’avenir, cela fait un petit moment que j’y pense. Il y a énormément de choses à faire. En tout cas, ce sera dans le milieu du rugby qui me passionne. Cela fait déjà deux ans que je passe des diplômes. Je ne me vois pas entraineur de suite, ça c’est sûr, mais dans quatre ou cinq ans, pourquoi pas. Pour l’instant, j’ai plus envie de prendre de la hauteur et de sortir un peu de tout ça. Le club peut compter sur moi s’ils ont besoin de quoi que ce soit.

Frédéric Michalak (Stade Toulousain)
Frédéric Michalak (Stade Toulousain)

Vous avez eu des propositions pour rester au LOU ?

F.M. : C’est un club qui a envie de construire sur le long terme et je peux m’installer dans l’organigramme. Tout dépend de ce qu’il y a à faire et pourquoi le faire. Ça se réfléchit.

Prendre de la hauteur, cela veut dire quoi ?

F.M. : Il y a des choses à découvrir au delà du rectangle vert. J’ai des sociétés à développer et pleins de projets mais c’est sûr que le rugby, je le garde dans un coin de la tête.

En regardant derrière, vous vous dites que vous avez fait une grande carrière ?

F.M. : J’ai eu la chance de jouer avec de grands joueurs. Je retiendrais ceux qui ont été à mes côtés depuis le Stade toulousain, lors de mon passage en Afrique du Sud, à Toulon et à Lyon. Il y a eu des titres et des finales perdues, mais dans l’ensemble cela a été une belle expérience et enrichissante. Il y a eu l’équipe de France aussi, trois Coupes du Monde, des Grands Chelem... Mais je ne vais pas me retourner maintenant, il me reste encore six mois et je vais me mettre dans la peau du rugbyman qui a encore un dernier défi à aller chercher.

Il y a un chantier énorme en France et je verrai si je veux m’investir

Justement, comment voyez-vous ces six derniers mois ?

F.M. : Dans un petit coin de ma tête, j’ai déjà apprécié le dernier match à Toulon car je me disais que c’était la dernière fois que je jouais à Mayol. Ce sont des moments magiques qui vont forcément entrer en ligne de compte, avec toute l’émotion que cela procure à ma famille, mes amis et mes éducateurs. Il y a de belles fêtes en perspective.

Un dernier challenge au Japon, comme Dan Carter, aurait-il pu vous tenter ?

F.M. : C’était envisageable car c’est un championnat sur six mois qui me permettait d’être un peu plus prêt physiquement. Le championnat français est très dur à tenir et cela aurait été compliqué pour un vieux comme moi (rires). Mais il n’y a rien eu de concret à l’étranger.

Le futur challenge ne peut-il pas être France 2023 ?

F.M. Nous n’en n’avons pas parlé. Il y a un chantier énorme en France. Je verrai si je veux m’investir. Il faut que toutes les forces vives du rugby français travaillent ensemble. Tout est en train de se mettre en place pour réussir. Il faut des hommes, des soldats et des leaders.

Et la rumeur président-joueur à Blagnac ?

F.M. Non, je ne suis pas mégalo à ce point pour être président, actionnaire et joueur. Ce n’est pas envisageable. C’est un club amateur qui mise sur la formation.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?