L'antisèche : Le Racing a été récompensé de ses intentions de jeu

Le match :

Le spectacle était au rendez-vous, à Mayol. Huit essais, quatre de chaque côté, et une orgie de jeu essentiellement à l'initiative des Racingmen. Dès les premières minutes, les coéquipiers de Dimitrti Szarzewski décidaient de jouer tous les ballons et de mettre un énorme volume pour perturber des Toulonnais massifs. Un choix payant, dans un premier temps, pour les Franciliens, avant que les Varois ne les punissent à plusieurs reprises sur des contres. Les Ciel et Blanc ont à leur tour marqué sur interception, repris les commandes, puis fini très fort pour priver le RCT du bonus.

Le facteur X : Du jeu, du jeu, du jeu !

Les Racingmen étaient clairement venus à Mayol pour envoyer énormément de jeu. Sous l'impulsion de Teddy Iribaren, auteur d'une nouvelle sortie convaincante malgré sa passe ratée qui amène le troisième essai du RCT, les Franciliens n'ont pas hésité à jouer large-large pour déplacer la défense varoise et trouver des solutions. Force est de constater qu'ils ont eu raison. Récompensés par quatre essais, les joueurs de Laurent Labit et Laurent Travers n'ont eu de cesse de chercher à trouver des failles. Derrière la charnière, Rokocoko, Dupichot et Dulin notamment, ont perturbé les Varois par leurs initiatives incessantes. Les avants très mobiles du Racing ont également parfaitement assuré la continuité du jeu.

L'homme du match : Pat Lambie

20 points pour lui cet après-midi, à huit sur huit face aux perches (quatre transformations et quatre pénalités), l'ouvreur sud-africain du Racing 92 a rendu une copie quasi-parfaite. À l'aise dans l'animation offensive, l'ancien Springbok (27 ans, 56 sélections) a semble t-il déjà trouvé ses marques avec ses compères de la charnière, Teddy Iribaren puis Maxime Machenaud. Décisif sur le premier et le troisième essai des siens, avec un "petit par dessus" parfait pour Dulin et une belle sautée pour décaler Nyanga en bout de ligne, il a également soulagé plusieurs fois ses coéquipiers grâce à la longueur de son jeu au pied.

La stat : 11

11 ans que le RCT n'avait pas subi une telle déculottée à domicile. Les Toulonnais n'avaient pas pris autant de points à Mayol depuis le 27 mai 2006 contre Agen (21-50). À noter que sur les vingt-cinq dernières minutes, les Varois ont encaissé un inconcevable 24 à 3 alors qu'ils avaient le bonus offensif en poche.

La décla : Fabien Galthié (entraîneur du RCT)

Ce n'est pas un moment agréable, c'est sûr. Le Racing nous a imposé son rugby, sa masse, sa puissance et a donc eu la possession. On est déçus pour les supporters, on s'attend à autre chose quand on travaille comme on le fait mais on va garder le cap

La question : Après dix journées, où est la "patte Galthié" ?

Le fond de jeu du RCT inquiète semaine après semaine. Même s'ils étaient privés de plusieurs joueurs importants (Belleau, Bastareaud, Bonneval, Tuisova, Vermeulen, Guirado, etc.), il faut constater que les hommes de Fabien Galthié restent englués dans un jeu stéréotypé fait de défi physique. Jamais dangereux en attaque placée, les Varois doivent s'en remettre à des exploits individuels de Fekitoa, Nonu ou Radradra. Largement insuffisant, quand on sait que le technicien français recruté par Mourad Boudjellal à l'intersaison était censé rendre le jeu de Toulon plus attrayant. On en est (très) loin. Comme quoi, c'est plus simple de critiquer le jeu du XV de France à la télévision que d'imposer sa patte sur le jeu de son équipe, d'une pauvreté affligeante compte tenu des noms qui la composent.

Par Quentin Soubranne.