Entre doute et relativisme, le LOU face à ses limites

Un Pierre Mignoni qui termine le match accroupi sur le bord du terrain avec la mâchoire serrée, la porte du vestiaire qui reste fermée de longues minutes après la rencontre, un Baptiste Couilloud qui en sort finalement le regard dans le vide… Voilà des signes qui ne trompent pas. Après La Rochelle, Toulouse est la deuxième équipe à venir gagner à Gerland depuis le début de la saison soit déjà autant de faux pas à domicile que la saison dernière.

Cette troisième défaite consécutive du LOU va laisser des traces, comme le revers concédé à Clermont une semaine plus tôt. Le manager lyonnais avait alors tenté de piquer au vif son groupe, jouant sur le levier des vacances et en rajoutant des séances supplémentaires. Cette fois, il va falloir trouver d’autres solutions car "celle là, elle fait mal", lance le technicien. "J’ai le sentiment que mon équipe n’est pas comme je peux la connaître", poursuit-il.

Ça ne remet pas en cause tout le travail (Mignoni)

Ce qui frappe, ce sont les erreurs commises par des Lyonnais pas coutumiers du fait. Loin d’être réputés pour l’efficacité de leur alignement depuis le début de saison, les Toulousains ont pourtant volé trois ballons à l’une des meilleures touches du championnat dans des moments clés. Celle-ci s’est retrouvée orpheline de Virgile Bruni et Dylan Cretin et n’a pas su s’adapter. Pire, avec 14 turnovers concédés elle a fait preuve de beaucoup de fébrilité. Et en l’absence de perforateurs essentiels à son jeu comme Carl Fearns ou Thibaut Regard, elle n’a battu que 10 défenseurs (contre 24 pour l’adversaire !). Autant de constats implacables.

"Nous sommes capables de faire beaucoup mieux mais tu ne peux pas être plein badin pendant 11 mois. Ça ne remet pas en cause tout le travail. Il faut trouver d’autres solutions sur le terrain", constate un Pierre Mignoni qui se retrouve confronté à sa deuxième plus mauvaise série depuis son arrivée dans le Rhône. Clairement, son groupe a perdu de la confiance et son euphorie qui l’avait conduit à une position de leader après 9 journées. Mais il avait su trouver les solutions l’an dernier après quatre revers de rang. Certains joueurs risquent de faire les frais de ces défaites. Pour certains, c’est même déjà le cas…

Il ne fallait pas s’enflammer, il ne faut pas s’enterrer (Bruno)

"Nous ne nous attendions pas à ce niveau et à être aussi performant en début de saison", nuance Sébastien Bruno. "Il ne fallait pas s’enflammer, il ne faut pas s’enterrer", enchaine l’entraineur des avants. Alors que les deux prochains rendez-vous, à Toulon et Montpellier, ne sont pas les meilleurs terrains pour se relancer, Toulouse semblait le moment idoine pour se relancer. "C’était un match très important. Nous allons garder notre cap et continuer à bosser. Nous allons retrouver des joueurs et de la fraicheur. Ça va le faire", rassure-t-il. Relativiser, solidarité, sérénité, autant de maitres mots derrière lesquels court le LOU.