Benjamin Botica, Monsieur plus

Il y a une semaine, au Stade Français, Benjamin Botica avait laissé quelques points en route (deux transformations, une pénalité), mais même en n’étant pas irréprochable dans sa gestion du jeu au pied, il avait déjà largement apporté sa contribution à la rébellion collective qui avait permis à Oyonnax d’arracher le bonus défensif au bout d’une longue poursuite. En emboitant le pas de Ma’afu, auteur de l’essai qui avait sonné le réveil oyonnaxien, il était lui aussi parvenu à prendre en défaut la défense parisienne pour instiller un peu plus le doute d’un côté et l’espoir de l’autre en pointant un essai.

Samedi, lors du duel des champions face à Clermont, le même scénario s’est répété avec une poursuite oyonnaxienne, un handicap de dix-neuf points comblé et un renversement de situation pour transformer le succès bonifié qui semblait promis aux Auvergnats en un partage beaucoup plus équitable et conforme aux réalités du jeu.

Ce scénario, l’ouvreur néo-zélandais a grandement contribué à l’écrire en réalisant un cent pour cent au pied. Alors que le score était porté à 32-13 en faveur des Auvergnats, le choix fait par Oyonnax de tenter les pénalités a pu surprendre. Mais il a souligné la confiance qu’a le groupe du Haut-Bugey en son buteur et Botica ne l’a pas trahie. Trois points par ci, trois points par là et Oyonnax s’est retrouvé à porté d’essai des Auvergnats. En première période, pour déjà resserrer un peu le score, l’ouvreur, arrivé dans l’Ain comme joker médical en janvier dernier et qui depuis a prolongé son engagement de manière contractuelle, avait été à l’origine d’un essai. Celui offert à Quentin Etienne servi après avoir ouvert une brèche aux dépens de Luke MCAlister. "Benjamin a non seulement du talent, il a aussi l’instinct qui lui permet de trouver les failles ou de les provoquer" apprécie son entraineur, Adrien Buononato. Le Néo-Zélandais a validé ce jugement en récidivant en fin de match, pour franchir la ligne, et servir Axel Muller auteur d’un essai en coin qu’il restait à transformer. Là encore, Botica a donné raison à son entraîneur "non seulement c’est un joueur capable d’attaquer la ligne, de bonifier les ballons qu’il touche, d’animer le jeu, mais en plus c’est un buteur très régulier". En neuf matchs, il a depuis le début de saison inscrit 119 des 195 points de son équipe, soit plus de 60%. Un pourcentage encore confirmé face à Clermont avec 22 des 32 points oyonnaxiens à son actif.