Avant de prolonger au Racing, Rokocoko défend le choix de Raka

  • Joe Rokocoko (Racing 92), face à Taylor Paris (Castres) - Top 14 (26 août 2017)
    Joe Rokocoko (Racing 92), face à Taylor Paris (Castres) - Top 14 (26 août 2017)
  • Rokocoko face à Toomua lors de Racing-Leicester
    Rokocoko face à Toomua lors de Racing-Leicester
  • Joe Rokocoko (Racing 92) - 20 mai 2017
    Joe Rokocoko (Racing 92) - 20 mai 2017
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D'ici peu, Joe Rokocoko (34 ans) prolongera son contrat dans les Hauts-de-Seine. Plus affûté que jamais, l'ancien ailier des All Black revient sur ses années bayonnaises, sa rencontre avec Christophe Deylaud, donne son sentiment sur les péripéties actuellement traversées par le XV de France et défend le choix d'Alivereti Raka. C'est "Roks" and roll, comme on dit...

Rugbyrama : L'équipe de France souffre actuellement beaucoup. Comment expliquer ces difficultés ?

Joe Rokocoko : Le niveau du Top 14 n'est pas mauvais. Les six meilleures équipes du championnat ont même de bons résultats en Champions Cup, un niveau très proche de l'univers des tests matchs. Mais je crois que les changements incessants n'aident pas l'équipe nationale à se développer. Le rythme du jeu en souffre, aussi. Il faut laisser le temps aux garçons de prendre leurs marques, d'apprendre à se connaître...

Que voulez-vous dire ?

J.R : Regardez les All Blacks : Sur le terrain, le mouvement se poursuit toujours parce que les joueurs se connaissent, connaissent le système et se font confiance. C'est aussi simple que ça.

"Le rugby français possède un réservoir exceptionnel "

Peut-on imputer un manque d'implication aux internationaux français ?

J.R : Non, la passion est là. Le talent aussi. Je découvre d'ailleurs tous les week-end d'exceptionnels joueurs français. Le rugby français possède un réservoir exceptionnel et supérieur à l'immense majorité des grandes nations de ce jeu.

En tant qu'ancien ailier des All Blacks, qui seront selon vous les deux finisseurs néo-zélandais, au Mondial 2019 ?

J.R : Question difficile... Israël Dagg, Waisake Naholo, Julian Savea et Rieko Ioane sont tous exceptionnels. Rieko s'est dernièrement hissé à un excellent niveau et on sait tous ce que Julian Savea est capable de réaliser sur les matchs importants. Les Français n'ont d'ailleurs pas oublié le dernier quart de finale de coupe du Monde... Choisir entre ces mecs sera vraiment délicat et dans le triangle d'attaque néo-zélandais, je sais seulement que Ben Smith sera le titulaire à l'arrière. Il est le seul incontournable.

Rokocoko face à Toomua lors de Racing-Leicester
Rokocoko face à Toomua lors de Racing-Leicester

L'ailier de Clermont Alivereti Raka portera probablement le maillot du XV de France en février prochain, pour le Tournoi des 6 Nations. Quel regard portez-vous sur cette situation ?

J.R : Ce joueur est exceptionnel, vraiment très excitant. Honnêtement ? Je crois qu'il faut juste laisser choisir le joueur. Il a fait son choix et je le respecte. Comme j'ai respecté ceux de Virimi (Vakatawa) ou Noa (Nakaitaci).

Quelle opinion avez-vous des académies qu'ont créées dans le Pacifique certains clubs européens ?

J.R : C'est un sujet sensible et j'ai une position médiante là-dessus. Certains clubs arrachent les joueurs à leurs pays sans même que les fédérations soient au courant. Ils les prennent jeunes, à des salaires incroyablement bas. Mais l'exil peut également constituer une opportunité pour le joueur fidjien, tonguien ou samoan. Personnellement, je suis arrivé en Nouvelle-Zélande à l'âge de 5 ans, j'ai débuté le rugby dans une petite école publique d'Auckland. Plus tard, une plus grosse école m'a recruté, encadré, éduqué. Ma famille et moi-même avons alors considéré que c'était une opportunité de recevoir un meilleur enseignement dans un plus beau cadre. Et les gens ont respecté mon choix. Alors, il faut aussi respecter celui d'Alivereti (Raka) et de sa famille. Dès lors que le contrat est clair, il n'y a pas de problème.

Vous êtes en passe de prolonger votre contrat au Racing 92 de deux années supplémentaires. Comment vous sentez-vous, physiquement ?

J.R : Deux années ou une, on ne sait pas encore. Le process est en cours. J'ai 34 ans mais je me sens encore très bien. Pour moi, l'âge n'est qu'un chiffre, de toute façon.

Je n'étais pas à la hauteur de la réputation du maillot des All Blacks

Avez-vous changé votre approche du rugby ?

J.R : Oui. J'ai compris que je ne serai pas là pour toujours et j'ai pris du recul: aujourd'hui, j'essaie juste de prendre du plaisir. Je ne joue pas au rugby juste pour que la paye tombe à la fin du mois...

Joe Rokocoko (Racing 92) - 20 mai 2017
Joe Rokocoko (Racing 92) - 20 mai 2017

C'est en 2011 que vous aviez décidé de rejoindre l'Aviron bayonnais. Pourquoi vos débuts en Top 14 avaient-ils été si difficiles ?

J.R : La première année, j'ai été trop complaisant. Je pensais que les choses viendraient d'elles-mêmes et je me trompais... Je n'étais pas à la hauteur de la réputation du maillot des All Blacks. C'était un manque de respect. Puis Christophe Deylaud est arrivé au club. Il était old school et m'a remis les pieds sur terre. Le jour de notre premier meeting, il m'a dit : "Je me fous de savoir qui tu es. Je me fous de connaître le nombre de matchs que tu as joués avant de me croiser. Tu vas redémarrer d'en bas, comme les autres". C'est ce dont j'avais besoin.

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