L'antisèche : Le RCT a clairement besoin de remettre de l'ordre dans sa maison
TOP 14 - Sa défaite à domicile contre La Rochelle est tout sauf illogique (20-23). Ce match a surtout montré que Toulon était bien moins fort que par le passé. Et le brouillard ambiant n'aide clairement pas le groupe. Notre antisèche.
Le jeu : Toulon trop brouillon
Une semaine après avoir regardé les Saracens droit dans les yeux, on n'a pas reconnu Toulon. Certes, le RCT était privé de quelques cadres comme Guirado, Vermeulen, Bastareaud et Halpenny mais cela ne peut expliquer cette faillite collective et ce manque incroyable d'inspiration dans le jeu. Le score de 7-10 à la pause était même flatteur pour une formation varoise brouillonne et dominée en conquête, à l'image notamment de ces cinq touches perdues dans le premier acte. La Rochelle, elle, a fait preuve de sérieux et su faire le dos rond lorsque Toulon a imposé en seconde période un duel physique "à la limite de la violence". Et puis, vint cette mêlée où le RCT a été pris. James a alors offert la victoire à son équipe : tout sauf illogique.
Le plus fou, c'est que cette victoire est mérité. On peut difficilement parler d'un hold-up. Ce match n'est pas le plus abouti. Mais énorme.
— Pierre Ammiche (@PierreAmmiche) January 28, 2017
Les joueurs : James précis, Nonu fantomatique
A Toulon, les déceptions ont été légion. A commencer par un Ma'a Nonu fantomatique. Un premier acte cauchemardesque où il a enchaîné les en-avant, fautes de défense et pénalités, comme à la 13e minute avec une belle faute d'anti-jeu. Clairement pas dans son assiette. Jean-Charles Orioli, lui, a vécu l'enfer en conquête et notamment en touche en perdant pas moins de 5 munitions dans le premier acte. Le pilier Laurent Delboulbes a subi en mêlée et Matt Giteau n'a eu aucune influence dans le jeu. Seul Samu Manoa a quelque peu surnagé.
Côté rochelais, mention spéciale à Brock James. L'Australien est rentré à la demi-heure de jeu à la place de Holmes et a rayonné sur le match. Avec le vent dans le dos, il a parfaitement occupé le terrain. Il s'est envoyé en défense - son point faible -, assuré une sautée décisive pour l'essai de Rattez et converti la pénalité de la gagne après la sirène. Fort. Gros match de Kaulashvili, Vito, Botia et Aguillon. Rattez a pour sa part marqué son premier doublé en Top 14.
Le facteur X : le coup tactique de Collazo
Nous sommes à la 44e minute du match lorsque Mike Corbel, touché, est remplacé par Danny Priso. 13 minutes plus tard, c'est au tour de l'autre pilier, Lekso Kaulashvili, de céder sa place à l'Australien David Feao. Une première ligne toute neuve qui va être mise à rude épreuve. Moins solides en conquête, les Maritmes ont alors souffert de longues minutes avant que Patrice Collazo ne décide de rappeler sur le banc Priso. Une entrée pas suffisante pour éviter un essai de pénalité accordé aux Varois (74e). Le coach de La Rochelle tente alors le tout pour le tout et fait revenir sur la pelouse Kaulashvili (75e). Un choix payant puisque sur la dernière mêlée du match, La Rochelle enfonce Toulon et obtient la pénalité de la gagne.
Cette dernière mêlée, c'est le Collazo show. #RCTSR
— David Arrieta (@arrietadavid1) January 28, 2017
Le tweet hommage
Mermoz rentre seul et en premier pour son dernier match avec le RCT pic.twitter.com/m1HMq443fI
— Philou (@philousports) January 28, 2017
La stat : 1
Ce succès in extremis des Rochelais est synonyme de 4e victoire à l’extérieur de la saison pour les Maritimes. Les Jaune et Noir ont fait tomber auparavant Grenoble, Castres et Bayonne. Un résultat "historique" pour les hommes de Patrice Collazo qui ont réussi à faire chuter le RCT sur sa pelouse pour la première fois depuis qu'ils sont en Top 14. Défaits 12-9 lors de la saison 2010-2011 puis 60-19 le 23 août 2014 et 45-24 la saison dernière, cette fois ci les Rochelais sont sortis vainqueurs de leur confrontation avec les Varois dans leur antre de Félix-Mayol.
La décla : Maxime Mermoz (Toulon)
J'ai joué cette rencontre comme un match de rugby, tout simplement. C'est dur de perdre à la maison mais mon cas personnel n'est pas important...
La question : Toulon est-il victime de sa gestion actuelle ?
Toulon éprouve les pires difficultés à gérer l'après-Laporte. Il semble surtout manquer d'un taulier dans le vestiaire. L'expérience Diego Dominguez a fait pschitt et Mike Ford n'apparait guère plus convaincant. Depuis son arrivée, le technicien anglais n'a pas gagné le moindre match à l'extérieur. Et le jeu du RCT n'a rien de révolutionnaire. L'ombre de Fabien Galthié plane toujours et son arrivée n'est pas à enterrer, d'autant plus que cette défaite pourrait bien faire revoir à Mourad Boudjellal ses plans. Le président pensait prolonger Ford en ce mois de février. Mais il ne s'attendait sûrement pas à ce camouflet à Mayol face à La Rochelle...
Que penser des joueurs ? Le cas de certains "historiques" du club pose question. Giteau n'est plus que l'ombre de lui-même, Smith est clairement en fin de course, Habana - qui vient de prolonger - ne fait plus aucune différence... Nonu, lui, est capable de passer au travers de manière incompréhensible, comme ce samedi. Sans parler du départ anticipé de Mermoz, "compensé" par l'arrivée de Tuilagi, âgé de 35 ans. Bref, la gestion actuelle du RCT laisse à désirer. Et ce n'était pas dans les habitudes du club. Echaudé, Mourad Boudjellal a privé ses joueurs de vacances durant cette trêve internationale. Et en coulisses, nul doute que des choses vont bouger dans les jours/semaines à venir. Reste à voir si cela aura l'effet escompté...
Maxime BROSSARD et Clément MAZELLA
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