Montauban, terres agricoles, Califano, cuisine… voici Laurent Delboulbès

  • Laurent Delboulbès (Toulon)
    Laurent Delboulbès (Toulon)
  • Laurent Delboulbès sous les couleurs de Montauban
    Laurent Delboulbès sous les couleurs de Montauban
  • Laurent Delboulbès lors de son passage à l'UBB
    Laurent Delboulbès lors de son passage à l'UBB
  • Christian Califano - Toulouse
    Christian Califano - Toulouse
  • Laurent Delboulbes (Toulon) - septembre 2016
    Laurent Delboulbes (Toulon) - septembre 2016
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TOP 14 - La voix est calme, le ton posé. Au rythme de son accent, qui rappelle son sud-ouest natal, Laurent Delboulbès s'est quelque peu livré. De ses racines à sa passion pour la cuisine, le pilier toulonnais joue cartes sur table.

Montauban, jusqu'au coup dur

544 km. Soit la distance qui sépare Toulon de Saint-Nicolas-de-la-Grave, petite commune du Tarn-et-Garonne. C'est aussi un résumé, rapide, de la carrière de Laurent Delboulbès. Celui qui porte, aujourd'hui, les couleurs du RCT a donc commencé le rugby dans ce petit village du Tarn-et-Garonne. J'ai débuté à l'âge de 5 ans. Mon père était le président du club, se souvient le désormais trentenaire. Quand ils ne sont plus assez pour former une équipe dans "son" village, Laurent pose sac et crampons à Castlesarrasin, à quelques encablures de là. Jusqu'en cadet.

A 15 ans, Montauban m'a appelé. J'y suis resté jusqu'à la relégation administrative du club en Fédérale 1 (en 2010). Un coup dur, qui aurait pu marquer la fin de son aventure ovale. Je pensais faire toute ma carrière à Montauban. Cependant, je voulais continuer de jouer en pro, mais à ce moment-là, tous les clubs avaient arrêté leur recrutement.

Laurent Delboulbès sous les couleurs de Montauban
Laurent Delboulbès sous les couleurs de Montauban

Un dur retour à la réalité, qui oblige Laurent à monter un dossier pôle emploi en attendant de trouver une solution. Jusqu'au jour où le téléphone sonne.J'ai eu la chance que Christian Labit, grâce à Cédric Rosalen qui avait signé à Carcassonne, fasse appel à moi pour jouer là-bas. Le club montait de Fédérale 1 en Pro D2. C'est le moment charnière de ma carrière, car c'était mal embarqué pour moi avant cela, confie-t-il.

Un homme de la terre

Par la suite, Delboulbès connaît l'UBB puis Oyonnax avant de rejoindre Toulon cette saison. Ainsi, il compte 183 matches en professionnel. Et ce n'était pas forcément dans ses plans au tout début. Mes parents sont agriculteurs. J'ambitionnais de reprendre leur exploitation, assure-t-il. Le Nicolaite (nom des habitants de Saint-Nicolas-de-Grave) a d'ailleurs décroché un BTS technico commercial en agroalimentaire, il y a douze ans.

Mais...au fil des années, le rugby s'est offert à moi avec des sélections départementales et régionales. Puis à un moment, on m'a demandé d'aller m'entraîner avec la première à Montauban. Là, tu te dis "peut-être qu'il y a une opportunité". Je me suis dit que j'allais la saisir et me donner à fond. Puis si ça ne marchait pas, j'aurais le temps de rentrer à la maison.

Pour l'instant, ce n'est qu’occasionnellement qu'il retourne sur ses terres. Le temps de donner un coup de main à l'exploitation familiale spécialisée dans la canard gras. Signe que sa carrière a décollé. Mais à 30 ans, Laurent Delboubès pense déjà à l'avenir. Si tout va bien, il me reste 4 ou 5 ans de carrière. Je me réorienterai peut-être vers le métier de mes parents. Par l'intermédiaire de Provale, je suis aussi en train de voir pour me remettre à niveau sur les diplômes que j'ai. Les pieds sur terre, la tête bien faite.

Laurent Delboulbès lors de son passage à l'UBB
Laurent Delboulbès lors de son passage à l'UBB

Califano, le modèle de jeunesse

En attendant, c'est à Toulon que sa carrière se dessine. Arrivé sur la pointe des crampons sur la Rade, celui que l'on présentait comme un numéro trois au poste s'est fait une place soleil, avec 16 apparitions en Rouge et Noir. En toute discrétion. Mais à la force du travail. Quand Toulon t'appelle, tu sais qu'il y a une possibilité de passer plus de temps en tribunes que sur le terrain. Mais j'avais envie de jouer des matches de haut niveau. Je travaille. Avec mes qualités et mes défauts. Quand j'y suis, tant mieux, sinon je continue de bosser.

Bosser à un poste où il a toujours joué. Et qu'il aime. Petit, j'étais un peu costaud. Puis mon père jouait également pilier. Je n'avais pas vraiment le choix, sourit-il. Et de poursuivre : C'est un poste qui a beaucoup évolué avec les années. Ça demande beaucoup de qualités physiques et techniques, il faut être efficace en défense, bon en mêlée, se déplacer pour être au soutien, faire des passes... c'est complet. Même si j'aime la base du poste : les phases de combat.

Christian Califano - Toulouse
Christian Califano - Toulouse

S'il confesse ne pas avoir de réel modèle, un joueur l'a cependant marqué durant sa jeunesse. Un certain Christian Califano. Je le regardais beaucoup. C'était l'un des premiers à être très actif sur le terrain, il touchait énormément de ballons en plus d'être bon dans les phases de combat.

La cuisine comme exutoire

Parce qu'il faut bien couper avec le rugby de temps en temps, Laurent Delboulbès trouve refuge derrière les fourneaux, auprès des siens. J'adore cuisiner. J'aime préparer des plats en sauce qui doivent mijoter, des garbures par exemple. En pâtisserie, j'aime ce qui est plus élaboré, l'aspect minutieux de devoir peser, préparer le montage... , confesse-t-il.

Un passe temps pas forcément compatible avec l'hygiène de vie d'un sportif de haut niveau. Alors ce sont les autres qui en profitent : Ça me détend. Je cuisine surtout pour ma femme et ma fille, car moi je ne peux pas trop manger tout ça, mais j'y prends du plaisir. Un pilier maître des cocottes, ça ne s'invente pas.

Laurent Delboulbes (Toulon) - septembre 2016
Laurent Delboulbes (Toulon) - septembre 2016
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