La colère de Labit, le barrage de 2015... les 5 dates qui ont rendu ce derby chaud bouillant

  • Sekou Macalou (Stade français) - 8 octobre 2016
    Sekou Macalou (Stade français) - 8 octobre 2016
  • Jaco van Heerden, arbitre de Stade français - Racing 92 - 11 octobre 2014
    Jaco van Heerden, arbitre de Stade français - Racing 92 - 11 octobre 2014
  • Antoine Burban (Stade français) - 29 mai 2015
    Antoine Burban (Stade français) - 29 mai 2015
  • Thomas Savare et Jacky Lorenzetti main dans la main - 13 mars 2017
    Thomas Savare et Jacky Lorenzetti main dans la main - 13 mars 2017
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TOP 14 - Le Stade français et le Racing 92 s’affrontent ce dimanche (17h) dans un derby francilien capital pour la course aux phases finales et rendu électrique par l’affaire de la fusion avortée. Le dernier épisode marquant d’une série récente qui a donné une autre dimension au classique de la région parisienne.

11 octobre 2014 : le derby où Labit s’est lâché sur un arbitre sud-africain

C’est la première confrontation de la saison 2014/2015 entre les deux premiers champions de France. L’atmosphère est des plus calmes en prévision de ce week-end pré-Coupe d’Europe, où sont invités à officier des arbitres étrangers. Celui de Stade français - Racing s’appelle Jaco van Heerden et va donner une autre tournure à cette atmosphère sans relief.

Jaco van Heerden, arbitre de Stade français - Racing 92 - 11 octobre 2014
Jaco van Heerden, arbitre de Stade français - Racing 92 - 11 octobre 2014

En déjugeant son assistant pour accorder un essai à Julien Arias, en infligeant deux cartons jaunes à Bernard Le Roux et François van der Merwe et en donnant une interprétation personnelle sur chaque mêlée, le Sud-Africain a précipité la défaite des Alto-Sequannais (23-19) et fait sortir Laurent Labit de ses gonds. Et le co-entraîneur du Racing a tout déballé à chaud.

Amateurisme, venu à Paris faire du tourisme, même pas au niveau du Challenge européen ou de la Fédérale 1, la sortie est mémorable et lui vaudra très cher. Labit en finissait tout juste avec dix semaines de suspension, déjà pour des paroles fleuries contre l’arbitrage, et la Commission de discipline ne l’a pas épargné : quinze nouvelles semaines en tribune en plus de 50 000 euros d’amende pour son club.

10 mai 2015 : le derby où les Parisiens ont gagné à 14

La saison 2014/2015 touche à sa fin et Stadistes et Racingmen sont en bonne position pour se qualifier pour les phases finales. Le match aller à Jean-Bouin a encore du mal à passer pour les Ciel et Blanc et cette réception du voisin parisien est la bonne occasion pour marquer leur territoire à deux journées de la fin de la phase régulière. Mais les dynamiques ne sont pas les mêmes et cela se traduit cruellement sur le terrain pour les hommes du duo Travers - Labit.

Pris à la gorge d’entrée de jeu par un Stade français en mode sprint final, ils ne parviennent pas à sortir la tête de l’eau malgré l’expulsion un brin sévère du capitaine adverse Sergio Parisse. À quatorze pendant plus d’une heure, les soldats roses marchent sur Colombes (19-28) et s’ouvrent la voie vers un barrage à domicile… contre le Racing. Peut-être le tournant de leur saison.

29 mai 2015 : le derby qui a lancé le Stade français vers le titre

19 jours plus tard, les deux équipes se retrouvent donc en barrage à Jean-Bouin. Côté Racingmen, on entend évidemment laver l’affront du 10 mai à Colombes. On sait aussi que l’expérience des matches couperets n’est pas du côté du Stade français, qui n’a pas joué les phases finales depuis 6 ans. Le Racing est le meilleur adversaire que l’on pouvait rencontrer déclare avant la rencontre le président parisien, Thomas Savare, répondant au nous ne sommes pas favoris du technicien francilien Laurent Travers.

Sur le terrain, le club de la capitale fait respecter sa loi avec, à la baguette, un grand Morne Steyn qui réalise un 100% au pied. Une lourde défaite (38-15) encore mal vécue par les Ciel et Blanc, comme nous l’a encore confié récemment Maxime Machenaud, et un match référence pour les Stadistes, mis sur orbite dans leur quête du Brennus.

Antoine Burban (Stade français) - 29 mai 2015
Antoine Burban (Stade français) - 29 mai 2015

8 octobre 2016 : le derby où le Racing a repoussé la crise

Champion de France au terme d’une saison 2015/2016 où il a remporté les deux derbies, le Racing attaque la suivante avec une préparation estivale très courte et patine un peu. Sur le plan sportif, le staff technique veut éviter le syndrome Stade français, à savoir mal démarrer l’année post-titre, casser la dynamique et ne pas arriver à remonter la pente.

Au moment d’attaquer ce premier derby de la saison, les Racingmen sont dans la situation inconfortable de ceux qui ont perdu deux fois d’affilée mais ils sont surtout sous le choc des révélations de nos confrères de L’Equipe, deux jours avant, sur les traces de corticoïdes retrouvées dans les urines de Dan Carter, Juan Imhoff et Joe Rokocoko le soir de la finale épique de Top 14 à Barcelone contre Toulon. La déflagration est puissante et le contenu s’en ressent lors du derby. Camille Chat sauve les siens en inscrivant "au buzzer" l’essai de la victoire, écartant in-extremis le spectre d’un troisième match sans victoire, malvenu avant d’entamer la Champions Cup. Un début de crise est évité.

13 mars 2017 : le jour où Lorenzetti et Savare ont voulu enterrer le derby francilien

Tout juste sorti d’une incroyable série d’affaires extra-sportives, le Racing s’offre des prolongations, cette fois de concert avec son voisin. Par le biais d’un communiqué, Jacky Lorenzetti et Thomas Savare annoncent leur intention de fusionner les deux clubs pour former une super entité. Une annonce brutale, suivie d’une conférence de presse surréaliste des deux présidents, fiers d’avoir gardé le secret jusqu’au bout et sûrs d’avoir eu l’idée du siècle pour être champion tous les ans. Leur projet suscite l’indignation et la colère du monde du rugby, et la forte opposition des joueurs du Stade français, qui se mettent en grève pour sauver leur club, destiné à se faire avaler. Si bien que la fusion capote moins d’une semaine après son annonce.

Thomas Savare et Jacky Lorenzetti main dans la main - 13 mars 2017
Thomas Savare et Jacky Lorenzetti main dans la main - 13 mars 2017

Étrangement, elle coïncide avec le point de départ d’un redressement spectaculaire. Trois victoires de chaque côté propulsent Racingmen et Stadistes, respectivement 8e et 12e au soir de la 20e journée, en 6e et 7e position, quatre matches plus tard. Mais l’épisode a laissé des traces et attisé l’antagonisme, presque idéologique, entre les deux clubs.

C’est l’occasion pour le Stade français de montrer qu’il a une équipe extrêmement soudée, qui s’est battue pour son maillot et son histoire, affirme l’ancien ailier international Jean-Baptiste Lafond. Battre le Racing et peut-être l’éliminer des phases finales rendra la bière d’après-match des Parisiens bonne et fraîche. Elle ne le sera pas moins pour les Ciel et Blanc avec un succès qui acterait quasiment leur qualification. De quoi poser les bases du derby francilien le plus chaud de l’ère moderne.

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