Défense, mental, tir au but… Plisson doit continuer à bosser

Mercredi, 16h30. Geoffrey Doumayrou quitte la pelouse du Saut-du-Loup en plein cœur du Bois-de-Boulogne vêtu d’un maillot d’entraînement flanqué du numéro 10. Je remplace Jules ce week-end, s’amuse le trois-quarts centre du Stade français. Et je n’ai même pas besoin de m’entraîner aux pieds (sourire). Dans le dos de l’ancien Montpelliérain, Jules Plisson est le dernier joueur encore présent sur le terrain. Samedi (14h45), le demi d’ouverture du Stade français effectuera son retour à la compétition face au Racing 92, après trois semaines de suspension pour un plaquage au sol sur le Castrais David Smith.

Je sais ce que je dois faire pour arrêter d'être critiqué sur ma défense

Après sept journées de Top 14, les prestations de Jules Plisson laissent perplexe. Magistral lors de la première journée face à Grenoble (54-20), le numéro 10 du Stade français a également déçu. Autant dire que cette coupure contrainte par la Commission de discipline de la LNR est sans doute arrivée au bon moment. J'ai essayé de trouver le positif pour me poser les bonnes questions, explique l’ouvreur international (13 sélections) dans un entretien accordé à l’AFP. Des questions sur tout : le carton rouge, la saison, ce que je dois perfectionner, les domaines dans lesquels je dois vraiment m'améliorer. Il y en a pas mal dans lesquels je dois continuer à travailler.

Encore inconstant face aux perches

A commencer par la défense et cette lecture du jeu pointée du doigt par Guy Novès lors de la dernière Tournée en Argentine. Je sais ce que je dois faire pour arrêter d'être critiqué dans ce domaine-là, insiste-t-il. Je continue à la travailler. Et c'est surtout dans la tête : sur certains matches je suis très bien, d'autre moins. Or il faut surtout être constant et ne pas se mettre plus de pression que cela. Je me suis créé une petite carapace pour ne pas être touché par ça. Sans parler de doutes, le demi d’ouverture parisien semble encore à la merci d’une certaine fragilité mentale. Une faille qui pollue son efficacité au pied depuis le début de la saison.

Auteur d’un 11/12 face à Grenoble (54-20), Jules Plisson a également connu de gros revers à l’image de son 4/8 contre Brive (28-20). Une inconstance embarrassante pour un prétendant au poste de demi d’ouverture du XV de France. Pour le but, j'ai changé ma façon de taper depuis que je suis suspendu car je n'avais plus de sensations, confie-t-il (Jules Plisson est actuellement 9ème au classement des buteurs du Top 14, ndlr). Après Brive, je me mettais la pression en me disant : il faut bien que tu la touches sinon tu vas la dévisser. Et quand tu te dis ça, tu forces et la balle ne part pas bien. C'est un domaine que je travaille peut-être deux fois plus depuis cette année. Un jour ou l'autre ça paiera.

C’est difficile pour tous les 10 en France, avec des hauts et des bas. Jules n’échappe pas à la règle (Quesada)

Désormais escorté par le tee qu’il utilisait plus jeune, le Parisien court toujours après la régularité des plus grands. Celle de Dan Carter par exemple, qu’il retrouvera samedi à Colombes. Pas de quoi inquiéter pour autant Gonzalo Quesada. C’est difficile pour tous les 10 en France, rappelle le Directeur Sportif du Stade français.Les saisons sont très longues. C’est un poste avec beaucoup de responsabilités. On dépend beaucoup de la dynamique de l’équipe. Dernièrement, tous les 10 internationaux français, Trinh-Duc, Michalak, Lopez, Talès ont connu des hauts et des bas. Jules n’échappe pas à la règle. Mais en interne, il est une pièce maîtresse de notre équipe. Plus il y a de l’enjeu, plus on le sent épanoui. On va l’accompagner pour qu’il revienne à son meilleur niveau. Un niveau pour l’heure éloigné des exigences de Guy Novès et du XV de France.