La Rochelle se fiche du record et voit bien plus loin...

Onze matches sans défaite en championnat (soit la même invincibilité que le Stade toulousain en 2008-2009 et 2011-2012), une première place et quatorze points d’avance sur Clermont après 23 journées, sept victoires à l’extérieur… Oui, les séries comme ça, on peut les mettre dans les livres des records mais on s’en fout. Ce qui compte, ce sont les titres, toise le deuxième ligne rochelais Damien Lagrange, de sa voix grave. On pourrait rapporter les propos de Kevin Gourdon ou de Patrice Collazo disant la même chose. Car on a compris : les étagères, c’est mieux quand elles sont garnies de trophées.

Alors c’est sûr, il vaut mieux être dans la position des Rochelais, maillot jaune sur le dos en leader du Top 14, que devant la voiture-balai qui ramasse les attardés pour les conduire en Pro D2. Ça, tout le monde en convient. À une semaine d’une demi-finale de Challenge Cup à Marcel-Deflandre contre Gloucester, les Maritimes se rendent à Lyon samedi avec, blessés obligent, quelques modifications. Mais ça ne change en rien les attentes de Patrice Collazo et de Xavier Garbajosa, qui veulent voir chez ceux qui joueront contre la rugueuse équipe du Lou détermination et conviction.

Des ambitions depuis juin ?

Avec 18 points d’avance sur Montpellier, La Rochelle est presque assurée d’aller au Vélodrome. Deux points, et ça le fera. Oui, on a regardé, sourit Kevin Gourdon, quand on lui demande s’il est au courant de ce qu’il reste à picorer. Parce que bon, pour un club né en 1896, cette saison risque d’être la plus aboutie de l’histoire. Reste à savoir jusqu’où elle mènera les Rochelais. L’appétit vient en mangeant, dit Damien Lagrange. On n’est pas favoris, on est en position d’outsiders.

Après une telle saison et des succès notamment à Toulon, Toulouse ou au Racing, Kevin Gourdon, lui, reconnaît que tout le monde a envie d’aller le plus loin possible. Lui le premier qui regardait les victoires s’enchaîner à la télé avec des yeux d’enfant depuis Marcoussis durant le Tournoi des 6 Nations, avec parfois Uini Atonio et Mohamed Boughanmi à ses côtés.

Depuis qu’on est partis (en janvier, ndlr), ils ont gagné tous les matches, souligne le troisième ligne international. Des ambitions, qui vous dit que l’on n’en a pas depuis le mois de juin (2016, ndlr), quand on est montés sur la piste d’athlé et qu’on a soulevé les haltères ?, interroge Patrice Collazo.

L’an passé, alors que la sixième place était en vue, les Jaune et Noir avaient calé lors des quatre dernières journées. Cette saison, avec une profondeur de banc et davantage d’options pour pallier aux absences (on a construit l’effectif différemment, indique Patrice Collazo), un autre scénario est en train de s’écrire. Pour connaître l’épilogue, il faudra par contre s’armer de patience.