Albacete : "Le costume était peut-être trop grand pour Mola"

Alors que lui et Toulouse achèvent leur longue et douloureuse saison samedi soir (21h) face à Bayonne, Patricio Albacete en a profité pour vider son sac dans les colonnes de L'Equipe. Le deuxième ligne international (36 ans, 57 sélections) confie notamment sur son club : On ne sait pas vraiment qui fait quoi [...] Heureusement qu'il y a des bons mecs dans cette équipe. Sinon, ça aurait explosé depuis longtemps.

Et c'est son entraîneur, Ugo Mola, qui cristalise la majorité de ses critiques et de sa rancoeur : Remplacer un manager comme Guy Novès, avec le vécu et les prérogatives qu'il avait, ce n'est pas facile. Le costume était peut-être trop grand pour lui. Il n'avait pas les épaules pour reprendre un groupe comme ça. Puis, il en remet une couche : Les excuses, c'est pour les faibles. C'est une phrase qu'il nous répète souvent. Moi, je suis complètement d'accord. Mais, dans sa bouche, c'est contradictoire, car il ne l'utilise pas pour lui.

"Il faut savoir créer un électrochoc"

Dans cet entretien, il revient également sur le choix du Stade toulousain de ne pas le prolonger en fin de saison. Une décision que Fabien Pelous, directeur sportif des Rouge et Noir, lui a communiqué assez tôt durant la saison : J'aurais aimé qu'Ugo vienne me le dire en face, comme l'a fait Fabien [...] Je n'ai pas beaucoup aimé cette façon de faire.

Il va même plus loin, regrettant l'immobilisme des dirigeants: Quand une équipe entre dans une spirale négative, il faut savoir créer un électrochoc pour que ça reparte. Ça n'a jamais été fait. Dans le quotidien sportif, Albacete ne cache pas non plus son inimitié avec Pierre-Henry Broncan, le spécialiste de la défense : Je ne partage pas trop sa vision du rugby. Et comme on ne peut rien lui dire...

"Le départ de Guy a été durement ressenti"

Au passage, le vice-capitaine des Haut-Garonnais en profite pour faire l'éloge de Guy Novès, son ancien manager général désormais sélectionneur du XV de France : Le départ de Guy a été durement ressenti [...] Ceux qui le critiquaient à l'époque doivent aujourd'hui se rendre compte de tout le bien qu'il faisait. Il savait parler aux hommes.

Nul ne sait encore si "Pato" sera sur la pelouse samedi pour sa dernière à Ernest-Wallon (surtout après une telle sortie). Ni d'ailleurs s'il raccrochera définitivement les crampons (même s'il y a de grandes chances que j'arrête ma carrière). Dans les prochaines semaines, il lui restera tout de même les nombreux bons souvenirs avec le Stade mais aussi le regret d'avoir achevé sa onzième saison à la douzième place.

Retrouvez l'intégralité de l'entretien en page 18 et 19 de l'édition du jour...