Au Stade français, Pyle est tout simplement devenu incontournable

Au milieu d’une forêt de maillots roses, une casquette surplombe le terrain d’entraînement du Saut-du-Loup au cœur du Bois-de-Boulogne. Avec son look du surfeur de Bells Beach, Hugh Pyle (28 ans, 201 cm, 118 kg) dégage une image de faux dilettante. Derrière ce cliché s’affirme depuis deux saisons un joueur de rugby incontournable sous le maillot du Stade français (22 matches comme titulaire en 2014/2015, 18 en 2015/16). Débarqué en 2014 en provenance de Melbourne où il occupait un rôle de vice-capitaine (il a disputé 57 matches avec les Rebels), le deuxième ligne australien fait aujourd’hui partie de ces sacrées trouvailles du Top 14 !

Vitesse de course, aisance gestuelle… le joueur de rupture par excellence

Repéré dans la presse australienne par Pierre Arnald, directeur général délégué du Stade français, Hugh Pyle - à l’image du troisième ligne sud-africain Jono Ross, débusqué par Gonzalo Quesada aux Saracens - a découvert le championnat français dans un quasi anonymat avant de focaliser tous les regards. Lui, on l’a fait signer au bon moment, avant qu’il ne soit bloqué par sa Fédération, se réjouissait le Directeur Sportif argentin juste avant le sacre de 2015. On cherchait un deuxième ligne de haut niveau, capable de s’inscrire dans notre projet de jeu. Il répond parfaitement à nos attentes.

Avec son profil atypique, dans la lignée du légendaire John Eales de par ses qualités techniques, l’ancien joueur de Melbourne se différencie des deuxième ligne massifs et pousseurs croisés en Top 14. Ne lui demandez pas d’effectuer des déblayages dans tous les sens façon Bakkies Botha. Pyle s’affirme en revanche comme une pièce maîtresse du jeu en mouvement parisien. Premier soutien sur les extérieurs, passes après contact, vitesse de course… avec son aisance gestuelle, l’Australien se retrouve régulièrement en bout de ligne pour faire des différences (trois essais inscrits la saison passée).

Lié au Stade français jusqu’en 2018… avant un retour en Australie ?

Associé le plus souvent avec Alexandre Flanquart, Hugh Pyle a peu à peu poussé Pascal Papé (36 ans) vers un rôle de remplaçant. Excellent joueur de touche, son épanouissement à Paris est total. Ce style de jeu ouvert et offensif me plaît confie-t-il. Je suis un deuxième ligne qui aime manier le ballon. Avec son profil proche d’un troisième ligne de rupture, la natif de Sydney est un soutien majeur de chaque offensive parisienne.

Aux portes des Wallabies en 2011 après avoir participé à deux camps d’entraînement, l’Australien n’a pourtant jamais honoré la moindre cape. Et difficile de savoir si Michael Cheika fera un jour appel à ses services au moment où Rory Arnold (26 ans, 208 cm, 120 kg), Adam Coleman (25 ans, 204 cm, 122 kg), Rob Simmons (27 ans, 200 cm, 115 kg) ou bien encore Will Skelton (24 ans, 203 cm, 140 kg) s’envolent vers l’Europe pour y disputer les tests de novembre.

Gonzalo Quesada, lui, aura bien besoin de son deuxième ligne pour pallier les probables absences d’une dizaine d’internationaux. Et si le Stade français fait l’actualité avec 18 joueurs en fin de contrat à l’issue de la saison, Hugh Pyle, qui a prolongé son contrat de deux ans en janvier dernier, restera bien lié au club de la capitale jusqu’en 2018. Avant, vraisemblablement, un retour au pays pour espérer réaliser ce rêve de disputer la Coupe du monde 2019 au Japon !