Un mal fou sur le terrain mais des résutats au rendez-vous : l'incroyable paradoxe du MHR

  • Jannie Du Plessis (Montpellier)
    Jannie Du Plessis (Montpellier)
  • Jake White (Montpellier) - octobre 2016
    Jake White (Montpellier) - octobre 2016
  • Joffrey Michel (Montpellier)
    Joffrey Michel (Montpellier)
  • Timoci Nagusa (Montpellier) - 12 novembre 2016
    Timoci Nagusa (Montpellier) - 12 novembre 2016
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TOP 14 - Installé à la quatrième place, le MHR n'en traverse pas moins une période difficile, où la réussite qui le fuit dans le jeu continue de lui sourire sur le plan des résultats. Pour combien de temps ?

Tout n'est pas rose au royaume du Top 14, même pas pour le quatrième ! Après une semaine agitée à la suite de plusieurs polémiques liées à l'arbitrage, dont une ayant touché directement le MHR, son entraineur Jake White a tenu à commencer le premier point presse de la semaine par une mise au point : J'ai vu partout qu'il y avait beaucoup d'entraineurs qui n'étaient pas contents avec l'arbitrage. Il y a des choses à redire toutes les semaines, mais il faut les accepter, et les relations entre les clubs et les arbitres vont se détériorer si on permet que ça continue.

Si les équipes sont récompensées quand elles se plaignent, tout le monde finira par le faire. Et le rugby y perdra son esprit. Le Sud-Africain n'a manifestement pas goûté la réaction de son homologue lyonnais le week-end dernier, alors qu'en l'occurrence il n'y avait pas eu d'erreur d'arbitrage puisqu'un essai de pénalité ne peut être accordé que sur une mêlée à 5 mètres. Que la règle soit juste ou non, le débat n'est pas là.

Jake White (Montpellier) - octobre 2016
Jake White (Montpellier) - octobre 2016

White milite pour des arbitres professionnels

Ce débat, l'entraîneur champion du monde 2007 souhaite d'ailleurs le voir déplacé du particulier au général. Plutôt que de tancer les arbitres pour leurs erreurs, même si on a pu l'y prendre par le passé, il voudrait leur donner les armes pour progresser. Dans la droite lignée des discours tenus par exemple par Mourad Boudjellal à Toulon.

Si vous voulez la meilleure équipe du monde, il vous faut les meilleurs arbitres du monde. Je peux le dire avec d'autant plus de force parce que je ne serai plus là l'an prochain, vous ne pouvez pas avoir la meilleure compétition au monde, la plus riche, avec les meilleurs joueurs, arbitrés par des arbitres amateurs qui travaillent dans une banque du lundi au vendredi. Ça ne fonctionne comme ça nulle part, et ça ne peut pas continuer en France, lâche-t-il. Le Top 14, qui prétend être le meilleur championnat du monde, ne peut en effet plus se permettre des semaines comme il vient de vivre, au risque de voir son image, ou pire, son équité, mises en péril.

Joffrey Michel (Montpellier)
Joffrey Michel (Montpellier)

Entre balbutiements et positivisme

Cette mise au point effectuée, le travail de Jake White n'en était pas pour autant terminé. Loin s'en faut. Les soucis actuels du MHR ne sont pas liés à l'arbitrage, celui-ci l'a même sorti d'un bien mauvais pas récemment contre La Rochelle. Et c'est bien là le problème : les Héraultais ont du mal, non pas à tuer les matches, mais bien à imposer leur jeu, même à domicile.

La source ? En premier lieu, une conquête sur courant alternatif. On sait qu'il y a parfois des périodes où l'on travaille sans que ça paie, où vous êtes performants dans un secteur mais vous perdez celui qui réussissait la semaine précédente. Il est légitime que les gens en attendent plus, mais il ne faut pas oublier que ça fait deux fois où nous ne sommes pas terribles et que nous gagnons quand même, souffle Antoine Battut, qui pourrait démarrer en troisième ligne centre contre le Stade français dimanche.

Timoci Nagusa (Montpellier) - 12 novembre 2016
Timoci Nagusa (Montpellier) - 12 novembre 2016

2 essais inscrits sur les 5 dernières rencontres de Top 14

Il serait effectivement difficile de lui donner tort, puisque dans le contexte du rugby moderne, on est plus rapidement jugé sur les résultats que le contenu, et toutes les équipes n'ont pas la possibilité et le vécu nécessaire pour faire coïncider les deux. Mieux vaut gagner "moche" que perdre avec panache, donc... Au moins pendant un temps. Si on veut être une grande équipe, il faut savoir gagner quand ça ne va pas. Par contre, il faut savoir se dire le lundi que la copie est insuffisante et se mettre à bosser pour gagner autrement, poursuit le troisième ligne.

Pour l'instant, Montpellier fait donc le dos rond. En attendant de retrouver notamment quelques uns de ses cadres qui manquent cruellement. On pense notamment à l'axe droit de sa mêlée fragilisé car amputé de ses trois pousseurs habituels (Willemse, Tchale-Watchou, Mikautadze). Avec potentiellement quinze absents ce week-end (Spies incertain en raison d'une pneumopathie) entre blessés et sélectionnés, les Cistes sont dans le dur, et les statistiques sont parlantes : 47% de possession moyenne, deux essais sur les cinq dernières rencontres en championnat. Pas nécessairement les conditions idéales pour aller défier des Parisiens eux aussi amoindris et forcément sur le qui-vive. Reste à voir qui s'en sortira le moins mal.

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