Le Racing va-t-il refaire le pari du jeu contre Clermont ?

Les phases finales ont ce pouvoir irrationnel de transcender le groupe et l’individu et le Racing est venu le rappeler à Montpellier et plus généralement à la France du rugby. Pas sûr qu’en l’étudiant à la vidéo en préparation du barrage, Jake White ait décelé l’ombre d’un indice sur ce qui l’attendait le jour J. Pas sûr qu’il ait vu, sauf à remonter à la saison précédente, les prémisses de l’orgie de passes après contact qui a rendu chèvres ses joueurs. Pas sûr enfin qu’il ait senti le Joe Rokocoko très discret de ces derniers mois capable de faire jaillir la magie à chaque prise de balle.

Ce que la Racing a réussi à faire ne me surprend pas vraiment, affirme, lui, Yoan Audrin, ancien Racingman et Montpelliérain. On attend des très grands joueurs qu’ils se révèlent dans ces matches-là, pas en hiver. Ils ont dominé de bout en bout leur barrage et Montpellier n’était pas invité. Quand c’est ouvert et que cela part dans tous les sens, c’est là que les Rokocoko, Nakarawa et autres peuvent être exceptionnels. Je pense qu’ils vont rester sur cette optique-là et qu’ils ne fermeront pas le jeu pour ce qui suit.

Lombard : "Revenir à du tout frontal ne suffira pas à battre Clermont"

Même face à Clermont, qui privilégie la vitesse et le mouvement au défi physique et à la guerre des rucks ? On a tendance à dire que oui. L’année dernière, déjà, la question était posée de savoir si les Ciel et Blanc allaient tout verrouiller face aux Jaunards. Le terrain a parlé, avec un match ultra-spectaculaire terminé en prolongation sur un essai en contre de Juan Imhoff. Les quatre dernières confrontations entre Clermont et le Racing se sont soldées par des matches à plus de 45 points. Et quatre des cinq dernières ont été remportées par les Ciel et Blanc, ce qui prouve bien que jouer n’est pas forcément rédhibitoire contre l’ASM.

À condition de savoir le faire à bon escient : Revenir à du tout frontal ne suffira pas à battre Clermont, mais faire du tout offloads non plus, prédit l’ancien trois-quarts centre Thomas Lombard. Il n’y aura plus cet effet de surprise qui a désorienté Montpellier et les Clermontois sont habitués à défendre face à des équipes joueuses. Ils le font d’ailleurs plutôt bien. Aller les chercher seulement là-dessus, c’est quand même très compliqué. Je pense que la clé pour le Racing est une alternance intelligente, donc la gestion de sa charnière Machenaud-Carter. Ce subtil dosage qui avait fait la force des Ciel et Blanc l’an dernier au Roazhon Park.