La mêlée, talon d'Achille de la Section paloise

  • Steffon Armitage (Pau) lors d'une mêlée fermée
    Steffon Armitage (Pau) lors d'une mêlée fermée
  • Le groupe paloise se réunit avant le match face à Montpellier
    Le groupe paloise se réunit avant le match face à Montpellier
  • Colin Slade (Pau) passe ses consignes avant le départ d'une mêlée fermée
    Colin Slade (Pau) passe ses consignes avant le départ d'une mêlée fermée
  • Carl Hayman, entraîneur des avants de Pau
    Carl Hayman, entraîneur des avants de Pau
  • Conrad Smith (Pau) - 27 août 2016
    Conrad Smith (Pau) - 27 août 2016
  • Julien Pierre et les joueurs palois
    Julien Pierre et les joueurs palois
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TOP 14 - Humiliée dans l'Hérault la semaine dernière, la conquête paloise est en quête de remèdes pour engranger de la confiance. Or, le rythme effréné du Top 14 n'aide pas les avants à retrouver la sérénité avant un enchaînement de quatre matchs capitaux pour le club. Le premier, c'est samedi contre Paris (18h30).

À l'issue du match contre Montpellier, l'indigence de la conquête paloise a fait dire à Simon Mannix : Tout le monde a vu ce qui ne fonctionnait pas. Il faut vite trouver des solutions ! En concédant huit pénalités, quatre ballons perdus, un carton jaune au pilier Hurou, deux essais de pénalités en mêlées ordonnées, et six ballons perdus sur ses propres lancers en touche, la conquête venait de subir une véritable humiliation.

Force est de constater que si un point culminant a été atteint dans l'Hérault, le souci est apparu dès la première journée à Castres. La venue de Toulon au Hameau a ensuite confirmé le phénomène, à tel point qu'à 15 contre 13 - deux avants toulonnais exclus - les hommes du président Pontneau ont choisi de ne pas défier la mêlée varoise lors d'une pénalité sifflée après la sirène à cinq mètres de l'en-but.

Le groupe paloise se réunit avant le match face à Montpellier
Le groupe paloise se réunit avant le match face à Montpellier

"Nous n'avons jamais mis quelqu'un sur le toit ces dernières saisons"

Certaines réactions montrent que la mêlée est un secteur où les joueurs se posent des questions. Le mal n'est pas nouveau puisque nous n'avons jamais mis quelqu'un sur le toit ces dernières saisons, explique Philippe Ébel, ancien Vert et Blanc et entraîneur de l'équipe de Belgique. Un collectif et une mêlée se bâtissent avec de la confiance et nous sommes loin du compte.

On nous répète inlassablement qu'il faut travailler, régler des détails et que tout va rentrer dans l'ordre. Nous doutons, les supporters aussi ! La mêlée paloise a-t-elle besoin d'un simple réglage d'horloger ou le chantier relève-t-il d'un des douze travaux d'Hercule ? Il nous paraît évident que les Vert et Blanc possèdent bel et bien – pour le moment – la mêlée la plus faible du Top 14. Quels sont les remèdes d'autant que le temps presse ? Tel un TGV quittant la gare, le Top 14 n'attend pas les voyageurs sur le quai. Les équipes mal classées en début de championnat deviennent rapidement des cibles pour leurs adversaires.

Colin Slade (Pau) passe ses consignes avant le départ d'une mêlée fermée
Colin Slade (Pau) passe ses consignes avant le départ d'une mêlée fermée

"Pas du jour au lendemain"

D’autant qu'une mêlée instable, dominée ou qui faute souvent, sera davantage surveillée par les directeurs du jeu. La solution passe bel et bien par le travail spécifique et ciblé. Il faut trouver un bon compromis entre le qualitatif, le quantitatif et le spécifique, explique Sébastien Bria, ancien pilier gauche de la Section, et entraîneur diplômé.

Surtout, ne désespérons pas car le pack a subi beaucoup de changements à l'intersaison : l'arrivée de Hamadache et celle du joker Mackintosh, le retour de Charlet après une saison quasi blanche, celui de Hurou après des soucis aux cervicales, le repositionnement de King et les renforts en deuxième ligne de Metz et Tutaia, et en troisième ligne, d'Armitage et Gunther. Les automatismes d'une mêlée se trouvent à huit, ça ne s’acquiert pas du jour au lendemain.

Carl Hayman, entraîneur des avants de Pau
Carl Hayman, entraîneur des avants de Pau

Autre changement notoire au sein du staff, l’arrivée de Carl Hayman en tant qu’entraîneur des avants. Ce dernier, encore en rodage dans son rôle, a besoin de prendre ses marques pour apporter sa propre touche et caler les choses avec Andres Bordoy, en charge de la mêlée. Carl a été un énorme joueur en tant que pilier droit , insiste Philippe Ébel. Il se construit dans son nouveau rôle, j’espère qu’il ne va pas douter. C’est sûr qu’il va parvenir à communiquer son expérience de joueur et la transformer en mode pédagogique à son pack.

La nouvelle méthode de travail impulsée par le Néo-zélandais aux 45 sélections doit aussi être assimilée et susciter l’adhésion du groupe. Mentalement, je pense que c’est compliqué pour tout le monde car 80% de la mêlée se joue au mental, reconnaît Sébastien Bria. Sans perdre de temps, inversons la tendance car une bonne mêlée sera forcément arbitrée différemment. Au-delà de la mêlée, la touche a besoin d’un traitement particulier afin de constituer une rampe de lancement idéale à des joueurs de talent comme Slade ou Smith.

Pas encore de pression sur les joueurs

Avant de recevoir le Stade français, samedi soir à 18h30 au Hameau, les Palois (6 points) sont 12e au classement, devant Bayonne, en raison d'un meilleur goal-average. Même si l’an dernier après quatre journées, ils pointaient à une honorable 9e place avec 8 points, peut-on pour autant dire que les hommes de Simon Mannix sont sous pression ? À nos yeux oui, car un faux pas contre les Parisiens pourrait les plonger dans la zone des relégables, pour peu que Bayonne préserve son invincibilité à domicile.

Conrad Smith (Pau) - 27 août 2016
Conrad Smith (Pau) - 27 août 2016

Toutefois, nous n’en sommes pas là et Julien Pierre se veut rassurant. La route est encore longue et la vérité d'aujourd'hui ne sera pas celle du mois de mai prochain, martèle-t-il. Nous avons certes besoin de gagner à domicile et d'acquérir de la confiance mais nous ne pouvons pas parler de pression sinon la saison sera longue !

Une question de confiance

Confiance, le mot est prononcé par le capitaine. Et si tout n'était qu'une question de confiance ? Et dans ce domaine, seul l'enchaînement de prestations rassurantes montrerait que le travail réalisé à l'entraînement porte ses fruits. Ça mettrait du baume au cœur des acteurs et ça ferait du bien aux têtes. Ce n'est pas possible que nous ayons perdu toutes nos capacités en mêlées , poursuit le capitaine.

Julien Pierre et les joueurs palois
Julien Pierre et les joueurs palois

Non, nos piliers ne sont pas moins bons que d'autres ! Ce genre d'explication ne correspond pas à la réalité. On essaie de trouver des solutions ensemble. On va y arriver ! La semaine dernière, quatre équipes ont passé 40 points à leur adversaire du jour. Et, en quatre journées, on a vu des clubs qu'on pensait intouchables se faire battre chez eux. C'est dire que ce Top 14 indécis va nous réserver chaque week-end de belles surprises !

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