JIFF : Lyon à la traîne, Montpellier, La Rochelle et Castres devront faire des efforts

  • Clément, Dumoulin, Lacroix, Jacquet
    Clément, Dumoulin, Lacroix, Jacquet
  • Frédéric Michalak (Lyon) - septembre 2016
    Frédéric Michalak (Lyon) - septembre 2016
  • Steeve Barry (La Rochelle)
    Steeve Barry (La Rochelle)
  • Benjamin Fall (Montpellier) - septembre 2016
    Benjamin Fall (Montpellier) - septembre 2016
  • Infographie JIFF
    Infographie JIFF
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TOP 14 - La nouvelle réglementation de la LNR sur les JIFF met aussi en lumière l'hétérogénéité qui règne dans les effectifs de Top 14. Dans la première partie de notre dossier consacré aux bons et aux mauvais élèves de système JIFF, nous nous sommes penchés sur les derniers de la classe.

Lorsque le Comité Directeur de la LNR a décidé de mettre en place un barème de retrait de points pour les mauvais élèves de la réglementation JIFF, elle a aussi procédé à des simulations. Sans donner l'identité des clubs incriminés, son président Paul Goze a reconnu que certains ne passaient pas. Comprenez qu'ils ont du souci à se faire car ils n'atteignent pas la moyenne de 14 JIFF sur les feuilles de match et dépassent le seuil de 16 non JIFF, pros et Espoirs compris (hors jokers XV de France).

Pour cette dernière condition, toutes les écuries du Top 14 devront s'adapter et trancher dans le vif à l'intérieur de leur centre de formation, et peut-être malheureusement laisser quelques Géorgiens, Sud-Africains et autres Iliens sur le carreau. Un club comme Brive, par exemple, qui compte déjà 16 pros et 6 Espoirs non JIFF (source allrugby), devra nécessairement faire quelques déçus dans son centre de formation. En ce qui concerne la moyenne de 14 JIFF sur les feuilles de match, une tendance commence à se dessiner.

Lyon cherche JIFF à tout prix

Auteur d'un début de saison convenable, le Lou peut croire en son maintien. Si les hommes de Pierre Mignoni sont à pied d’œuvre pour garder leur place en Top 14, les dirigeants doivent également s'activer. Lyon affiche une moyenne de 11,5 JIFF sur les 6 premières journées, soit le plus petit total de l'élite. Avec le nouveau barème, le Lou démarrerait, en cas de double maintien, la saison 2018/19 avec 4 points en moins, s'il terminait 2017/18 avec cette moyenne. Contre Toulouse, un match qu'il a brillamment gagné (25-20), il n'avait que 9 JIFF sur la feuille de match, alors que les deux fois où il en a aligné 13, son maximum, il a perdu avec plus de 20 points d'écart (à La Rochelle et Bordeaux).

Frédéric Michalak (Lyon) - septembre 2016
Frédéric Michalak (Lyon) - septembre 2016

La priorité est donc triple pour le club rhodanien : conserver un maximum de JIFF de son effectif actuel en ne s'interdisant pas de proposer une pige de plus à ses vieux briscards (Michalak, Puricelli…) ; ne pas conserver, sauf exception, les non JIFF en fin de contrat, à l'image du talonneur Ti'i Paulo (33 ans) et recruter du JIFF, quitte à racheter des contrats. Le staff lyonnais scrutera les talents du Pro D2 (Granouillet, Château, Hamdaoui) ainsi que les bonnes affaires du Top 14.

La Rochelle doit poursuivre sa mutation

Il devra s'inspirer de La Rochelle en somme. Pour sa première année post-remontée, en 2014/2015, Patrice Collazo n'a aligné en moyenne que 11,8 JIFF sur ses feuilles de match et seulement 6 dans son équipe de départ. Le Stade rochelais a, depuis, quelque peu changé son fusil d'épaule en modifiant sa ligne de trois-quarts 100% ilienne avec des Vincent Rattez, Steeve Barry et autre Gabriel Lacroix. Des efforts louables mais à poursuivre puisqu'avec 13,17 JIFF en moyenne depuis le début du championnat, le compte n'y est toujours pas. Les possibles départs d'éléments importants comme Zack Holmes ou Enrico Januarie devraient naturellement faire de la place.

Steeve Barry (La Rochelle)
Steeve Barry (La Rochelle)

Montpellier : Altrad devra mettre la main à la poche pour entrer dans les clous

Stigmatisé pour sa colonie sud-africaine, le MHR (13 JIFF en moyenne cette saison) commence aussi à changer légèrement de cap sous la contrainte. L'arrivée annoncée de Yacouba Camara la saison prochaine avec un gros salaire à la clé, qui fait suite à celle d'Alexandre Dumoulin, en témoigne et devrait rapidement être suivie par d'autres.

Mohed Altrad n'hésitera pas à casser de nouveau sa tirelire pour dénicher des JIFF, libres ou pas, et s'éviter un retrait de points pénalisant. La profondeur de son effectif est telle qu'il sera aussi facile pour le staff héraultais de laisser souffler son armada springbok sur quatre ou cinq journées - à l'image de ce qu'à pu faire le Racing la saison dernière - pour faire remonter la moyenne en se disant qu'au pire, si Paillaugue, Galletier, Ouedraogo, Fall et consorts ne suffisent pas, les stars étrangères seront là les prochaines fois pour rattraper les quelques points perdus en route.

Benjamin Fall (Montpellier) - septembre 2016
Benjamin Fall (Montpellier) - septembre 2016

Une inflation des salaires en perspectives pour les JIFF

Quoiqu'il en soit, Lyon, La Rochelle, Montpellier et même Castres (13 JIFF en moyenne cette saison), devront recruter un peu plus JIFF que les autres, même si ce n'est que pour faire du JIFF. Très courtisée, cette espèce de joueur protégée prend de la valeur : On est dans une bulle spéculative et comme en économie, cela va créer une inflation des salaires, prévient Miguel Fernandez, co-actionnaire d'Essentially, la principale société d'agents en France. Un joueur qui pouvait espérer un salaire de 10 000 € par mois va pouvoir négocier à 12 000 ou 14 000 €.

Un phénomène qui devrait durer au moins deux à trois ans, le temps que tous les clubs se mettent au pas, de gré ou de force.

Infographie JIFF
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