Van der Merwe : "Mon premier match à Colombes, il y avait peut-être 50 personnes, et encore"

  • François Van der Merwe (Racing 92)
    François Van der Merwe (Racing 92)
  • Francois van der Merwe
    Francois van der Merwe
  • François Van der Merwe (Racing 92)
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  • François Van der Merwe à la lutte dans les airs avec un joueur de Montpellier
    François Van der Merwe à la lutte dans les airs avec un joueur de Montpellier
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TOP 14 - De retour à la compétition, François van der Merwe vit ses dernières semaines en ciel et blanc avant de s’envoler pour Lyon, après neuf ans de bons et loyaux services. Le plus ancien joueur du Racing 92 avec Henry Chavancy évoque sa dernière saison altoséquanaise avec l’élégance qui le caractérise.

Vous revenez d’une fracture à la main, avez-vous récupéré l’ensemble de vos facultés ?

François VAN DER MERWE : Cela va mieux ! J’ai repris le rugby depuis trois, quatre semaines. J’ai retrouvé toutes mes sensations et je n’ai pas de douleur. Pour ce qui est des passes, ce n’est pas tellement nécessaire pour un deuxième ligne (rires), mais pour plaquer et attraper le ballon, c’est ok.

Vous n’avez pas été épargné par les blessures cette année, ce qui est très inhabituel chez vous...

F.v.d.M. : C’est vrai que ce n’est malheureusement pas une bonne saison pour moi. Et je n’ai plus 25 ans donc pour revenir, c’est toujours plus long et difficile. C’est dommage que ma dernière saison au Racing ne soit pas la meilleure mais on n’a pas toujours la chance de finir comme on le souhaite, c’est ainsi. Je ne m’étais pas trop blessé avant cette année et j’ai eu la possibilité de beaucoup jouer. Aujourd’hui, place aux autres et il y a beaucoup de talent en deuxième ligne au Racing.

Francois van der Merwe
Francois van der Merwe
J’espère que tout ça est terminé, car je crois que ces histoires ont fatigué tout le monde

Vous êtes arrivé au Racing à une époque où il n’était pas du tout médiatisé. Cela doit vous paraître très loin surtout après les derniers mois mouvementés que vient de vivre le club…

F.v.d.M. : Ce serait triste si on parlait moins du Racing qu’à l’époque ! Au début, quand Jacky Lorenzetti est arrivé, on avait du retard par rapport aux autres clubs. On n’avait même pas de vestiaire pour se changer. Je me rappelle de mon premier match à Colombes, il y avait peut-être cinquante personnes, et encore. Pierre Berbizier a mis en place un système professionnel et on a beaucoup évolué depuis. Et moi j’aime le Racing sous toutes ses couleurs. En Afrique du Sud, on dit que ce sont les arbres les plus grands qui prennent le plus de vent. Si tu te veux un grand club qui ambitionne de gagner des titres chaque année, tu dois aussi prendre les critiques et savoir les gérer. C’est normal d’attendre d’un grand club qu’il produise un bon rugby et qu’il soit exemplaire en dehors du terrain. J’espère que tout ça est terminé, car je crois que ces histoires ont fatigué tout le monde.

Le groupe a-t-il été soulagé de vivre une semaine "normale", focalisée uniquement sur le rugby ?

F.v.d.M. : Cette saison, c’est un peu l’inconnu pour nous quand on ne parle que de rugby (rires). Il n’y a pas eu d’affaire médiatique à gérer et c’est bien pour tout le monde. On est vraiment lancé dans un sprint et ce sera compliqué. Mais cela fait sept ou huit saisons qu’on finit toujours dans le top 6, donc on sait faire.

François Van der Merwe (Racing 92)
François Van der Merwe (Racing 92)
Certains voulaient une révolte mais après discussions entre nous, on a estimé que ce n’était pas le mieux pour le club

Comment avez-vous vécu la fusion avortée avec le Stade français ?

F.v.d.M. : Dans cette affaire, on a beaucoup entendu de joueurs du Stade français et très peu du Racing. C’est normal car on n’était pas dans la même situation, c’était plus avantageux pour nous. C’est pour ça qu’on n’a pas fait grève par exemple, même si des joueurs n’étaient pas contents. C’était difficile pour certains car il y avait des futurs en jeu et beaucoup d’émotion à gérer. Au final, cela nous a permis de bien parler entre nous, de savoir ce qu’on voulait faire ensemble. On ne s’est pas battu dans les médias mais je suis fier de la discipline des joueurs. Certains voulaient une révolte mais après discussions entre nous, on a estimé que ce n’était pas le mieux pour le club. Je pense que nous avons beaucoup appris de ça.

Place au rugby donc avec un match contre Pau dimanche qui vaudra très cher pour la qualification en phases finales…

F.v.d.M. : C’est déjà un tour de playoff pour nous ! Un grand match nous attend face au Pau de Simon Mannix, que je connais bien (Mannix a entraîné le Racing entre 2007 et 2011). Ce qu’il a fait dans son club n’est pas étonnant, car il a tout le matériel pour, mais c’est beau en si peu de temps. Il n’a pas trop changé, il criait autant à l’époque, mais en anglais et c’était pire. Des gens n’aimaient pas ça du tout et on s’en est déjà pris à lui physiquement à cause de ça, à l’époque du Pro D2. Je me souviens même d’un match à La Rochelle où ça a été chaud pour lui.

François Van der Merwe à la lutte dans les airs avec un joueur de Montpellier
François Van der Merwe à la lutte dans les airs avec un joueur de Montpellier
J’ai vécu de très beaux moments ici, j’ai même compris qu’on ne devait pas dire "dégage" à un arbitre (rires)

Vous avez tout connu avec le Racing. Pourquoi le quittez-vous en juin ?

F.v.d.M. : Comme je l’ai dit, on ne termine pas toujours comme on veut. Je voulais bien rester une dernière année mais le club et moi ne sommes pas tombés d’accord (sa dernière année optionnelle n’a pas été levée, ndlr). J’ai donc eu deux options : soit prendre ma retraite, soit relever un dernier challenge. Lyon est venu vers moi et je me suis dit : "Pourquoi pas". Je n’ai connu qu’un club en France et c’était aussi ma dernière opportunité de voir autre chose. Le plus difficile a été de prendre la décision de partir, c’était très bizarre pour moi. J’ai vécu de très beaux moments ici, j’ai même compris qu’on ne devait pas dire "dégage" à un arbitre (rires) ! Je pars en bons termes avec le Racing, qui restera pour toujours mon club de cœur.

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