Durant Movember, l'UBB ne va pas se friser les moustaches

Après avoir échoué à quelques centimètres du bonheur à Castres (33-27) selon les termes de son manager Raphaël Ibanez, l'UBB a ouvert le mois de novembre dans l'incertitude la plus totale. Entre la perte de ses internationaux,français ou autres, et une liste de blessés qui s'allongent, la mine est grise du côté de Moga où la marge de manoeuvre va se resserrer. Sixième du Top 14, l'UBB va passer un vrai test de fiabilité et de crédibilité lors des trois prochaines semaines alors que le programme proposé pouvait l'enraciner confortablement dans le haut du panier.

La réception samedi prochain du Stade français, privé lui aussi de ses internationaux et en difficulté à l'ouverture, n'avait rien d'une montagne infranchissable. Le déplacement une semaine plus tard à Grenoble, où tous les gros se sont imposés cette saison, semblait dans les cordes des Girondins s'ils demeuraient appliqués et concernés. Enfin, le derby le 19 à Chaban-Delmas face à La Rochelle, toujours passionné depuis le retour des Maritimes dans l'élite, semblait être le plus tendu de ces trois rendez-vous et allait surement se jouer à la dynamique. Quelle sera celle des Girondins à cette période ? Auront-ils passer sans encombre la première quinzaine ? Car les nuages s'amoncellent sur l'effectif bordelais ces derniers temps avec des forces vives qui s'amenuisent. Peter Saili (genou) et Berend Botha (hernie discale) cet été, Johan Aliouat (genou) et Louis-Benoît Madaule (cheville) avant la coupe d'Europe, puis Jandre Marais et Ian Madigan dimanche à Castres.

Des postes en souffrance

Déjà que les 2e et 3e lignes unionistes fonctionnaient à flux tendu depuis une grosse quinzaine, la lésion musculaire au mollet de Marais et ses trois mois d'absence vont limiter d'autant les choix d'un staff qui a certes vu débarquer Joe Edwards (ex-Auckland), joker médical de... Saili mais va devoir se passer de Loann Goujon, réquisitionné en novembre par l'équipe de France.

Autre secteur démuni sur la période, le talon avec les internationaux Ole Avei (Samoa) et Benat Auzqui (Espagne) qui manqueront Grenoble et La Rochelle. L'UBB, qui a prêté Ronon Chambord à Biarritz, ne dispose plus que de deux spécialistes du club, Clément Maynadier que le staff va devoir couver et le jeune Gauthier Brute de Rémur au nom prédestiné.

Que dire du poste de pilier gauche avec Jefferson Poirot parti chez les Bleus et le Sud-Africain Steven Kitshoff, tout juste revenu du Rugby Championship qui a été de nouveau retenu dans le squad des Springboks en tournée européenne ? Gageons que le talent et la puissance de Sébastien Taofifenua aperçus face à l'Ulster, et l'expérience du vétéran Jean-Baptiste Poux suffiront.

Le retour de Hickey

Par rebond, le poste de pilier droit ne devra pas subir de mauvais coup car si Vadim Cobilas ou Marc Clerc devaient à un moment dire stop à leur tour, avec le jeune Xerom Civil lui aussi retenu par l'Espagne durant la parenthèse internationale, le seul Poux ne pourrait se dupliquer.

Enfin, à l'ouverture, Madigan (tendinopathie aux adducteurs) out pour un mois, l'UBB n'a pu que se réjouir en voyant débarquer lundi à l'entraînement Simon Hickey, de retour après sa pige à Auckland lors de Mitre Cup néo-zélandaise. Avec Lionel Beauxis et éventuellement Romain Lonca, elle dispose de suppléants à la hauteur de l'international irlandais, en dedans ces derniers temps. On va entrer dans une phase très délicate, indiquait Ibanez dimanche après la défaite à Pierre-Antoine. Dont la première sera surement de croiser les doigts le matin en se rasant.