Nyanga, ce joueur dont il est "difficile de se priver"

Si le Racing 92 est de nouveau champion de France le 4 juin au soir, personne ou presque ne se souviendra plus dans quelle panade il était même pas un mois avant. Quand il se retrouvait mené 20 à 3 à Colombes contre l’UBB, virtuellement éliminé des phases finales. Un peu moins encore se rappelleront que c’est Yannick Nyanga qui, ce jour-là, a posé la première pierre de la "remontada" (dixit Laurent Labit), en marquant un essai en force. Rendons-lui cette gloire pour ce fait d’arme, moins marquant que sa contribution magique sur le deuxième essai de son équipe en barrage, mais de valeur similaire dans ces deux matches couperets.

Cette période de l’année fait qu’il est interdit de se rater et, à l’instar de Joe Rokocoko, Leone Nakarawa ou Chris Masoe, il connaît sa meilleure forme. Dimitri Szarzewski, son ami de toujours, explique : Il n’a pas été épargné par les blessures et il y a eu aussi tout ce qui s’est passé durant la saison qui a perturbé le groupe. Aujourd’hui, ça va bien mieux sur ces deux aspects et il n’est pas étranger au regain de forme du Racing. Il est complet : puissant, véloce, technique, il plaque et récupère des ballons… Il est en confiance et c’est difficile de se priver d’un joueur comme lui quand il est en forme. Il est d’ailleurs une option privilégiée par son staff lors des matches très importants, lui qui fut déjà titulaire lors des trois rencontres de phases finales l’an dernier.

"Tout le monde adore côtoyer Yannick"

En plus de son apport sur le terrain, Nyanga est aussi l'un des piliers du vestiaire francilien. Le plus proche lieutenant du capitaine semble faire l’unanimité au sein de ses camarades : Tout le monde adore côtoyer Yannick, confirme le talonneur du Racing. C’est un leader naturel, il a ça en lui. Quand il parle, on l’écoute. Il est toujours jovial, il a toujours le sourire et quand ça va moins bien, il est toujours en train d’encourager et de remobiliser les troupes. Il a énormément de poids dans le groupe et c’est super important d’avoir des relais comme ça sur le terrain. Pour ma part, j’avais très envie de rejouer avec lui car je connaissais ses qualités et je savais tout ce qu’il pouvait apporter au Racing.

Comme si cela ne suffisait pas, l’ancien Toulousain parle anglais et fait donc le lien entre les Français et les non-francophones aussi bien que celui entre les avants et les trois-quarts. Son président Jacky Lorenzetti ne devrait d’ailleurs plus hésiter très longtemps avant de lui proposer une année de plus à son contrat, qui prendra fin en juin 2018. Il terminerait alors son aventure en Ciel et Blanc en même temps que son vieux copain.

Vu les matches qu’il fait, je crois que ça va se faire tout seul, prédit Szarzewski. On a commencé ensemble et ce serait beau qu’on termine ensemble. Ce serait parfait même. La retraite, le flanker de 33 ans aura le temps d’y penser le moment venu, lui qui n’a jamais paru aussi jeune et fringant que samedi dernier à l’Altrad Stadium. Alors que la montagne clermontoise se profile à l’horizon, un grand Nyanga ne sera pas de trop pour ramener le Racing en finale du Top 14.