L'antisèche : Avec une telle envie, Bayonne en fera tomber plus d'un !

Le contexte : Bayonne en voulait plus

Quelle envie ! Et quel coeur ! Porté par un Jean-Dauger plein à craquer, l'Aviron bayonnais a joué avec ses armes. Et comme promis par l'entraîneur Vincent Etcheto, le club basque a envoyé du jeu pour aller décrocher son maintien dans l'élite. Pari réussi face à Toulon avec trois essais marqués dont deux de grande classe, conclus par Arganèse et Monribot sur des actions de 80m.

Et Toulon dans tout ça ? Irrégulier au possible. De l'indiscipline (13 pénalités concédées), une touche défaillante et une équipe branchée sur courant alternatif. Le RCT s'en sort même plutôt bien avec le gain du bonus défensif. Le staff toulonnais a du pain sur la planche, c'est une évidence.

Les joueurs : Arganèse et Monribot montrent l'exemple

Ce n'est pas tous les jours qu'un talonneur marque un doublé. Mention spéciale donc pour le Bayonnais Grégory Arganèse, d'abord à la conclusion d'une superbe action de 80m puis d'un ballon porté dévastateur. Jean Monribot, en bon capitaine, a montré l'exemple avec un essai magnifique et un abattage énorme en défense. La charnière Rouet-Du Plessis a été très intéressante, le jeu au pied d'occupation du second nommé ayant fait un bien fou au Basque. Victime d'un KO juste avant la pause, Martin Bustos Moyano a montré qu'il avait des jambes de feu.

Pour sa première à la tête du RCT, François Trinh-Duc a tenté à plusieurs reprises de faire la différence. Un petit manque de rythme mais des mouvements intéressants. Son compère à la charnière, Sébastien Tillous-Borde, a été bien moins à son avantage avec des mauvais choix et une condition physique qui ne semblait pas au top. Gros batailleur, Mamuka Gorgodze s'est démené mais a aussi été pénalisé à plusieurs reprises. Copie décevante du jeune talonneur Badri Alkhazashvili.

Ce qui aurait pu tout changer : un jaune pour Chouzenoux ?

57e : Coupable de "jeu dangereux" en touche sur Chouzenoux, Juan Smith laissait Toulon à 14 pendant dix minutes. Une décision difficile à contester. Deux petites minutes plus tard, sur une action de similaire, le Bayonnais Chouzenoux commettait la même faute sur le Toulonnais Charles Ollivon. Fernandez Lobbe et tous ses coéquipiers varois croyaient au carton jaune : Salem Attalah en décidait autrement, estimant que le carton jaune de Smith était aussi dû à des "fautes à répétition". Surprenant, un carton jaune pour Chouzenoux semblait logique. A la 65e, toujours à 14 contre 15, Toulon encaissait un essai de Monribot. Celui du break. Pas sûr que cela se serait produit à 14 contre 14...

Le tweet ambiance

La stat : 1

Aucune équipe n'a réussi à s'imposer à l'extérieur lors de cette première journée de championnat. Un fait notable puisque c'est la première fois depuis la création du Top 14 que cela se produit.

La décla : Jean Monribot (capitaine de Bayonne)

Il y a évidemment beaucoup de fierté. A la mi-temps, j'avais déjà dit à mes coéquipiers que j'étais fier d'eux et de ce qu'ils réalisaient. Et là, je suis encore plus fier. On se devait de ne pas rater notre retour en Top 14. On a aussi montré qu'à Bayonne, il n'y a pas qu'un public : il y a aussi un groupe de joueurs. Félicitations à eux.

La question : Bayonne peut-t-il jouer autre chose que le maintien ?

On va rester humbles. Une petite phrase, simple, mais très forte prononcée par le capitaine bayonnais Jean Monribot. Ce succès ne va rien changer : l'Aviron va lutter tout au long de la saison pour le maintien. Sans lui faire injure, son effectif n'est pas taillé pour jouer le titre ou la qualification. Et surtout, les Basques ne pourront pas dépenser autant d'énergie chaque week-end.

Car si cette victoire va faire énormément de bien aux Bayonnais, elle va laisser des traces. Physiquement notamment. Toulon n'a pas forcément brillé mais Bayonne a dû puiser au plus profond de lui-même pour empocher quatre points au classement. Et puis, le jeu prôné par le coach Etcheto - aussi séduisant soit-il - demande une condition physique au top et beaucoup d'énergie. Le Top 14 est un championnat long et il semble probable que l'Aviron ne puisse pas évoluer à ce niveau toutes les semaines.

Quoiqu'il en soit, Bayonne en fera trembler plus d'un. Et tomber. Son public agit véritablement comme un 16e et dans la quête du maintien, c'est un plus indéniable. Jean-Dauger ne sera pas simple à prendre. Une preuve qu'il n'y aura pas de petite équipe dans ce Top 14. Bayonne vendra chèrement sa peau. Mais ça, on n'en doutait pas.