Buononato : "L'objectif d'Oyonnax, c'est de mettre 2 équipes derrière nous"

  • Adrien Buononato (Oyonnax)
    Adrien Buononato (Oyonnax)
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TOP 14 - L’USO retrouve l’élite un an seulement avoir l’avoir quitté et Adrien Buononato, promu directeur sportif à l’intersaison, se livre pour rugbyrama.fr sur cette nouvelle étape dans l’histoire du club du Haut-Bugey.

Un an après, Oyonnax est déjà de retour en Top 14. C’est plus vite que prévu ou est-ce ce qui était ambitionné ?

Adrien BUONONATO : La volonté était de remonter le plus vite possible et de se donner les moyens dès la première année. La montée a été acquise à l’avant-dernière journée et sur l’aspect émotionnel, c’est un peu tronqué car cela s’est fait sur la défaite d’un de nos concurrents. Il n’y a pas eu la même sensation que de remporter une finale mais un vrai ouf de soulagement car il y a eu des ambitions affichées. Nous étions le premier budget mais loin d’être le double des autres. Les gens retiennent souvent la corrélation entre budget et résultat ce qui fait qu’il y avait une pression forte. Il y a cet effet rebond qui est intéressant. J’aime que le Top 14 soit quelque chose d’exceptionnel et pas d’inaccessible. Il faut que les joueurs aient cette excitation. En terme d’infrastructures, le club est équipé pour le Top 14.

Avez-vous pu anticiper comme vous le souhaitiez cette montée ?

A.B : Pour le recrutement, on l’a anticipé dès le mois de mars avec le Directoire. On s’était dit que l’on ferait un recrutement Top 14, tant pis si l’on est en Pro D2. Il fallait passer un cap et l’on avait ciblé des joueurs en fonction du style de jeu que l’on voulait pratiquer. La difficulté est que la masse salariale et le budget n’étaient pas les mêmes et l’on a envoyé des offres doubles aux joueurs. On s’est positionné très tôt et cela nous a permis d’avoir un recrutement de qualité et les joueurs ciblés. Seulement trois cibles ne sont pas venues.

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— Oyonnax Rugby (@OyonnaxRugby) July 4, 2017
On ne pourra pas être Montpellier, Toulon, Clermont ou La Rochelle. Si l’on veut être dans ce rugby là, on perdra, ce que nous étions pourtant l’an dernier

Avec ces 15 recrues*, quelle était la ligne directrice ?

A.B : L’idée était de préserver l’harmonie, conserver la dynamique de travail et d’amener de la plus-value en terme de qualité mais aussi en terme d’approche professionnelle ainsi qu’une ouverture sur un autre rugby. C’est un rugby qui se joue sur un terrain synthétique donc sur des conditions optimales même l’hiver. La surface est rapide et cela permet de jouer. L’idée est de faire de notre terrain un point fort et un atout. Oyonnax s’est construit de cette manière et comme le terrain a changé, il faut changer la façon de jouer. Mais c’est un championnat qui se joue l’hiver chez des concurrents qui n’ont pas la chance d’avoir ces conditions donc il faut s’armer de joueurs massifs et d’expérience rompus à ces championnats, comme avec l’arrivée de Matt Hopper qui a l’expérience du championnat anglais. Et l’on avait besoin de joueurs de l’hémisphère Sud pour un rugby plus aéré.

Associer le défi physique à un jeu basé sur la vitesse et le mouvement, est-ce compatible ?

A.B : On ne pourra pas être Montpellier, Toulon, Clermont ou La Rochelle. Si l’on veut être dans ce rugby là, on perdra, ce que nous étions pourtant l’an dernier. On va être obligé de s’inventer notre rugby, notre identité. L’an dernier quand il a fait beau, nous avions un rugby aéré et il a ensuite fallu revenir à un rugby plus pragmatique et direct avec nos avants. Avec la confiance, nous avions un rugby un peu plus complet comme sur la fin de saison. Je ne suis pas sur qu’il y ait un grand effet de surprise pour les autres équipes, d’autant plus que l’on annonce vouloir pratiquer un rugby à haute intensité.

On va jouer le maintien. On cible des équipes mais je le garde pour moi pour ne vexer personne

Et officiellement, quelles sont les ambitions ?

A.B : Comme toutes les équipes, on a envie de rêver mais la réalité est que nous serons les petits. Nous sommes montés tard et même si l’on avait anticipé des choses, la réalité est quand tu l’as dans la main. On va jouer le maintien. L’objectif est de mettre deux équipes derrière nous. On cible des équipes mais je le garde pour moi pour ne vexer personne.

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— Oyonnax Rugby (@OyonnaxRugby) July 5, 2017

Cette année le 13e disputera un barrage, cela change-t-il les choses ?

A.B : Pour monter, c’était l’année idéale. Je crois beaucoup à la part de chance dans la réussite. Finir premier sur une défaite d’Agen à Albi, c’est cette chance. Le fait que la conjoncture change, il sera plus compliqué de monter et plus favorable de se maintenir. Si nous étions restés en Pro D2, nous aurions dû changer notre constitution d’équipe. Nous avions une équipe pour une montée directe, pas pour les phases finales. Nous avions besoin de prendre notre vitesse de croisière et le droit à quelques accros. Les staffs de Pro D2 construisent leurs équipes en se disant qu’il va falloir jouer des phases finales alors que l’équipe que l’on construit pour se maintenir en Top 14 est une équipe régulière. Lors du titre avec le Stade français en 2015, nous avions une équipe pour les phases finales avec cette notion de transcendance qui bouscule tout le monde. Le 13e du Top 14 va devoir affronter ça, une équipe armée pour ça, c’est autre chose. Je ne veux pas vivre ce moment-là.

J’avais envie de m’entourer de gens qui collent à l’image du club et de ce territoire, pas forcément médiatiques mais reconnus pour leurs compétences

D’un point de vue personnel, même club mais nouvelles fonctions !

A.B : J’avais envie de connaître le Top 14 avec Oyonnax donc on a travaillé sur toutes les hypothèses : qu’un manager soit nommé ou que je constitue un staff. J’ai proposé des entraineurs et sur les trois de ma short list, deux sont là. J’avais envie de m’entourer de gens qui collent à l’image du club et de ce territoire, pas forcément médiatiques mais reconnus pour leurs compétences et pour emmagasiner de la charge de travail. Puis il y a la loyauté car je suis un jeune manager de Top 14 et j’avais besoin d’être en totale confiance.

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— Oyonnax Rugby (@OyonnaxRugby) July 5, 2017

Cela demande des qualités différentes…

A.B : Lorsque j’ai dirigé le centre de formation du Racing, c’était déjà une grosse boutique avec des plannings encore plus complexes à gérer. L’an dernier, on était dans le partage pour se répartir les taches, comme avec Gonzalo Quesada au Stade français. C’est une partie que j’aime vachement, travailler sur la dynamique du groupe. Je ne me lasse pas. Ce n’est pas la même approche car tu as une vision un peu plus globale.

Jamie Cudmore intègre le staff, est-ce une valeur ajoutée ?

A.B : On en a discuté et il nous avait dit qu’il ne se sentait pas de rejouer en Top 14. Il a eu cette honnêteté. Il a beaucoup à donner en terme d’exemplarité, de professionnalisme et de la connaissance du haut niveau. Ce sont des signaux qui font qu’il fallait l’embarquer avec nous. Il est dans une transition pour construire sa personnalité d’entraineur. J’ai l’impression qu’il a pris la mesure de la fonction. Il a fait la bascule.

* Les 15 recrues de l’USO : Julien Audy (Bordeaux-Bègles), Phoenix Battye (Béziers), Curtis Browning (Lyon), Kevin Buys (Brive), Pietro Ceccarelli (Zebre), Vincent Debaty (Clermont), Hikawera Elliot (Chiefs), Tim Giresse (Biarritz), Rory Grice (Grenoble), Matthew Hopper (Harlequins), Mitch Inman (Melbourne Rebels) Axel Muller (Toulon), Christian Njewel (Lyon), Khatchik Vartanov (Racing), Fabien Vial (Bourgoin).

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