Boussès : "Le joueur est vraiment considéré comme un mouchoir"

  • Guillaume Boussès
    Guillaume Boussès
  • Guillaume Boussès (Stade français) en 2009
    Guillaume Boussès (Stade français) en 2009
  • Guillaume Boussès (Oyonnax) face aux Saracens
    Guillaume Boussès (Oyonnax) face aux Saracens
Publié le Mis à jour
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RUGBY - Retiré des terrains depuis quelques mois, l'ancien international Guillaume Boussès désabusé et critique sur l'évolution du rugby professionnel. Et notamment sur le statut du joueur : "On te prend, on t’utilise, on t’essore bien et quand tu n’as plus rien à offrir, on ne te connaît plus".

Le joueur est vraiment considéré comme un mouchoir. On te prend, on t’utilise, on t’essore bien et quand tu n’as plus rien à offrir, on ne te connaît plus. Retiré des terrains depuis la fin de la saison dernière, Guillaume Boussès (35 ans, 1 sélection) ne cache pas son amertume sur l’évolution du rugby professionnel.

"Tous ceux qui n’ont pas 50 capes en équipe de France, je ne sais pas ce qu’ils vont devenir"

Dans Le Temps, journal suisse, il a dressé un état des lieux peu glorieux de celui-ci, s’inquiétant notamment sur l’après-carrière des joueurs : Tous ceux qui n’ont pas 50 capes en équipe de France, je ne sais pas ce qu’ils vont devenir. Ils n’ont pas gagné suffisamment pour être rentiers, ils n’ont pas un nom pour faire consultants à la télé, ils ne sont pas restés suffisamment longtemps dans un club pour y nouer des liens avec le tissu local.

Guillaume Boussès (Stade français) en 2009
Guillaume Boussès (Stade français) en 2009

De ses 17 années passées sur les pelouses du championnat de France, l'ancien centre en garde certains regrets, à l'image de son passage éclair en sélection : J’ai eu ma sélection en équipe de France mais j’en suis vite parti parce que je ne faisais pas 1m90 pour 100 kg. Je ne représentais pas l’homme-robot dont Bernard Laporte rêvait à l’époque.

Oyonnax "pour ne pas finir complètement écoeuré par ce monde-là"

Mais l'actuel président de la FFR n'est pas sa seule cible. Il pointe aussi le sélectionneur du XV de France qu'il a connu à ses débuts : Je suis parti de Toulouse parce que la relation n’était pas nette avec l’entraîneur Guy Novès. Fabien Galthié, l'un de ses entraîneurs à Paris, en prend aussi pour son grade : En arrivant, Fabien Galthié m’annonce que je vais passer six mois au frigo. Sans explication [...] C’est un très bon coach qui connaît très bien le rugby mais pour moi, humainement, il a de gros problèmes.

Guillaume Boussès (Oyonnax) face aux Saracens
Guillaume Boussès (Oyonnax) face aux Saracens

Sur son dernier club, Oyonnax, il explique l'avoir choisi pour sortir en douceur et ne pas finir complètement écœuré par ce monde-là. Désormais entraîneur du Servette de Genève, Boussès confie enfin ne plus trop suivre le rugby pro : J’ai voulu m’y remettre. Je me suis un peu forcé pour le Tournoi et puis, aux premiers commentaires de journalistes qui se trompaient sur les noms ou confisquaient le micro pour se mettre eux en valeur, j’ai coupé. Je suis nostalgique de l’époque où je suivais les matchs avec ma grand-mère, on baissait le son de la télé et on écoutait Daniel Herrero sur Sud Radio.

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