Iturria - Jedrasiak, un duo qui dépasse les limites

  • Arthur Iturria - Paul Jedrasiak (Clermont)
    Arthur Iturria - Paul Jedrasiak (Clermont)
  • Arthur Iturria (Clermont)
    Arthur Iturria (Clermont)
  • Paul Jedrasiak (Clermont) - 13 mai 2017
    Paul Jedrasiak (Clermont) - 13 mai 2017
  • Arthur Iturria (Clermont)
    Arthur Iturria (Clermont)
  • Sitaleki Timani et Paul Jedrasiak (Clermont) se congratulent
    Sitaleki Timani et Paul Jedrasiak (Clermont) se congratulent
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TOP 14 - Titrés avec les Espoirs clermontois il y a seulement trois ans, Arthur Iturria et Paul Jedrasiak devraient former la deuxième ligne de Clermont qui défiera Toulon en finale du Top 14. Déjà internationaux, ils prouvent que leur jeune âge n’est pas une limite.

A flux tendu en deuxième-ligne et au centre

Paradoxalement, c’est aux postes où l’ASM Clermont-Auvergne est la plus outillée qu’elle est la plus touchée avant cette finale. Au centre, les blessures de Fofana, Toeava et Nakaitaci ont accéléré l’ascension de Damian Penaud, qui s’est installé comme titulaire à la place de Rougerie.

En deuxième ligne, le staff clermontois a encore moins d’options. Il ne reste plus que Iturria et Jedrasiak pour former l’attelage, même si un retour de Timani, blessé au genou il y a 4 semaines face à La Rochelle est encore probable. En deux matches, Clermont a perdu Vahaamahina (fracture tibia face au Leinster) et Van der Merwe (carton rouge la semaine dernière). On était cinq il y a trois semaines, et tout d’un coup on n’est plus que deux, déplorait Arthur Iturria en début de semaine. C’est triste pour les blessés et pour Flip, mais c’est comme ça, c’est le rugby.

Arthur Iturria (Clermont)
Arthur Iturria (Clermont)

Ascension express

Clermontois depuis 2010, Paul Jedrasiak (24 ans) avait été la révélation de la fin de saison dernière, dont il avait disputé 25 matches, une quinzaine comme titulaire. Il a moins joué cette saison (19 matches, 11 titularisations), mais il revient en forme et affamé au bon moment. Il n’a pas la puissance et l’envergure de Vahaamahina, mais déçoit rarement dans le combat.

Arthur Iturria (23 ans) a doublé son ancien capitaine dans la hiérarchie à Clermont et chez les Bleus. Le Basque est devenu quasi incontournable au fil d’une saison à 21 matches, dont il n’osait pas rêver. Je voulais surtout gratter du temps de jeu, je ne pensais pas être titulaire. J’ai passé un gros cap cette année, mais je le prends comme d’habitude, plutôt tranquillement. Je ne dirais pas sereinement, parce que c’est nouveau pour moi, mais c’est agréable…

Paul Jedrasiak (Clermont) - 13 mai 2017
Paul Jedrasiak (Clermont) - 13 mai 2017

Une première avec les pros

Iturria a démarré chaque match couperet cette saison, en Coupe d’Europe et en Top14. Étouffé, comme ses coéquipiers, par la puissance des Saracens, il a rayonné face au Racing 92. Sélectionné en équipe de France pour le Tournoi des six nations, il a été de nouveau appelé par le XV de France pour la tournée en Afrique du Sud.

Ce serait leur première titularisation en commun chez les pros. Souvent sur la même feuille de match, Iturria et Jedrasiak n'ont jamais débuté ensemble, leurs profils étant peut-être trop proches. En Espoirs, on a joué ensemble mais jamais en pro, acquiesce le cadet. Mais on se connaît bien avec Paul, ça fait quelques années qu’on joue ensemble… C’était mon capitaine quand on a été champions de France Espoirs.

Arthur Iturria (Clermont)
Arthur Iturria (Clermont)

Jeunes mais pas novices

Le manager clermontois Franck Azéma n’a pas hésité à titulariser quatre joueurs de moins de 25 ans en demi-finale face au Racing 92 (Iturria, Cancoriet, Penaud, Raka). Et son quinze de départ pourrait être encore plus jeune en finale ce dimanche, si Jedrasiak débute à son tour.

Ce sont des garçons qui ont du talent, et qui ont démarré le rugby pour être professionnels, justifie le coach. Ils ont une qualité technique bien supérieure aux générations précédentes. Ils ne se posent pas de questions, alors pourquoi s’en priver ? Clermont a disputé 37 matches au cours de cette nouvelle saison à rallonge, et il faut toute la richesse d’un effectif archi conséquent pour pouvoir aller au bout des compétitions.

Sitaleki Timani et Paul Jedrasiak (Clermont) se congratulent
Sitaleki Timani et Paul Jedrasiak (Clermont) se congratulent

Des automatismes rôdés à l’académie

Plus de cinquante joueurs ont joué cette saison, dont 14 pensionnaires de son académie. Grâce à son centre de formation très attractif, l’ASM parvient à recruter très jeunes des joueurs à fort potentiel. Internationaux français, ou éléments prometteurs issus des filières fidjienne ou géorgienne du club. Cancoriet, formé à Massy, Iturria à Bayonne, Penaud à Brive ou Raka aux Fidji illustrent cette stratégie gagnante. Arrivés avant leurs 20 ans en Auvergne, ils ont rodé leurs automatismes au sein des équipes Juniors et Espoirs du club, avant d’être progressivement intégrés au groupe professionnel.

Ces quatre-là ne découvraient pas le haut niveau le week-end dernier. Tous ont joué plus d’une dizaine de rencontres cette saison, et ont prouvé qu’il n’était pas trop tôt pour débuter au plus haut niveau. Ils ont répondu présent en demie dans ce que l’on peut attendre d’eux en termes d’enthousiasme, de punch, de vitesse d’exécution, félicite Azéma. Et ce qui me plaît c’est l’expérience qu’ils ont accumulée cette saison, qui leur permet de ne pas s’affoler. Leur jeunesse leur permet aussi de jouer libérés du poids du club, et de échecs passés. Une fraîcheur dont Azéma espère qu’elle permettra à Clermont de retrouver le sommet, sept ans après son unique titre de champion de France.

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