Cudmore et sa femme pourraient poursuivre Clermont en justice

L'histoire entre Clermont et Jamie Cudmore n'est pas encore terminée. Sur le plan sportif, elle a été achevée à la fin de la saison passée, le deuxième ligne canadien ayant choisi de rebondir à Oyonnax (Pro D2). On apprend ce dimanche qu'il a décidé de poursuivre en justice son ancien club concernant la prise en considération de plusieurs commotions cérébrales.

En août, déjà, le Canuck avait accusé l'ASM d'avoir joué avec sa santé dans Midi Olympique. En cause, la demi-finale de Coupe d'Europe face aux Saracens en avril 2015 (13-9). Dans le Daily Mail, il raconte ce qu'il a vécu ce jour-là après un choc tête contre tête avec Billy Vunipola : Quand je suis rentré dans les vestiaires, ils ont commencé à me recoudre et à me faire passer le protocole commotion avec les questions habituelles et les 5-6 mots que je devais retenir et répéter au médecin.

Interdit de continuer... il reprend finalement le match

Il prolonge son propos : Je n'avais pas la moindre chance. J'ai probablement dû me souvenir d'un seul de ces mots et je me rappelle parfaitement du doc qui m'a dit : "Non, vous en avez terminé... c'est fini". J'étais désemparé. C'était une demi-finale et je voulais être sur le terrain. Tu travailles toute l'année pour jouer ce genre de rencontres. J'étais énervé. Le doc pouvait voir mon énervement et il me disait de me calmer, d'enlever mes crampons et d'aller sous la douche. Je n'avais pas encore retiré mes crampons lorsque j'ai entendu une porte s'ouvrir et le médecin du club est revenu en me disant : "Jamie, Jamie, comment vas-tu ? Sebby (Sebastien Vahaamahina) ne va pas bien. Peux-tu revenir ? Tu dois revenir".

Manquant de lucidité à ce moment-là, le gladiateur Cudmore a bien évidemment été ravi de remonter dans l'arène. Deux semaines plus tard, il a disputé la finale contre Toulon à Twickenham (18-24). La victoire n'a pas été au rendez-vous pour les Auvergnats. Et tout ne s'est pas déroulé parfaitement pour le deuxième ligne.

Jamie Cudmore : "Je ne savais pas que j'aurais pu mourir"

Il raconte ce premier choc, au bout de 2-3 minutes, qui l'a électrisé : Il n'y a pas eu de contact avec ma tête. Mais la force de l'impact m'a rendu tout mou. Je suis sorti du terrain, j'ai fait le protocole commotion avec un nouveau médecin pour vérifier que tout allait bien et j'ai repris le match. Vers la fin de la rencontre, j'ai eu un choc tête contre tête avec Juan Smith. Je suis sorti et j'ai commencé à vomir dans les vestiaires. Je ne connaissais rien à propos du syndrome du deuxième impact. Je ne savais pas que j'aurais pu mourir. Benson Stanley était là également et je me souviens avoir parlé avec lui. Il m'avait demandé comment le doc avait pu me laisser revenir sur le terrain.

Aujourd'hui, Jamie Cudmore et sa femme Jen ne cachent pas leur inquiétude sur les conséquences de ces commotions cérébrales. Je crains vraiment à propos de mon avenir. Je ne veux pas être l'un de ces gars qui ne peut plus se rappeler quoi que ce soit à 65 ans, explique-t-il. Et sa femme de compléter : Nous avons vécu une semaine terrible après le match des Saracens avec Jamie qui n'arrivait plus à dormir et qui me disait constamment qu'il entendait ce son étrange dans la tête.

Jen Cudmore: "C'était comme s'ils essayaient de tuer mon mari pour un trophée"

Celle-ci a vécu cet épisode en finale européenne comme un traumatisme : J'en avais assez. Je paniquais, je me tenais debout dans les tribunes et tout le monde me disait de me rasseoir. Ils regardaient tous le match mais moi je m'inquiétais pour mon mari qui n'allait pas bien […] C'était comme s'ils essayaient de tuer mon mari pour un trophée.

Le couple est en train de monter du dossier juridique contre le club de Clermont, tentant même de réunir des preuves en leur faveur (ils ont même essayé de savoir si des vidéos des vestiaires existaient). Les deux ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin comme le confie Jen : Ils pensent que nous allons lâcher l'affaire. Ça me met encore plus hors de moi. Qui est responsable de ce qui est arrivé ? Il semblerait que tout le monde ait protégé ses arrières et personne ne fait attention aux joueurs.