Pau barragiste ? Mais pour quoi faire ?

Même s'il ne reste aux Palois qu'une infime chance de qualification pour les barrages, ils la joueront à fond dans le Var. Et ce, par respect pour les quatre anciens Toulonnais qui évoluent désormais à la Section paloise : Steffon Armitage, Pierrick Gunther, Tom Taylor et Carl Hayman, l'entraîneur des avants. On sait que ce match leur tient à cœur, confirme Malik Hamadache. Aussi, toute l'équipe doit être au niveau pour eux. De toute façon, on a plutôt intérêt à être dedans sinon, on risque de prendre cher.

Pas question en effet d'aller la fleur au fusil sur les bords de la Méditerranée, d'autant que le président Boudjellal a clairement annoncé, fin mars, qu'il souhaitait que son club joue un barrage à domicile. Le message a visiblement été reçu cinq sur cinq par ses troupes puisque depuis cette date, les Toulonnais ont aligné trois succès consécutifs face à Toulouse, Castres et Bordeaux. C'est vrai que les Toulonnais finissent bien le championnat, poursuit le pilier de la Section. Ça nous donne une motivation supplémentaire pour accomplir une belle partie. Il nous faudra quasiment réaliser le match parfait car ils possèdent des joueurs de grande classe à tous les postes.

Les Palois n’ont pas leur destin en mains

La Section paloise a-t-elle les moyens de rivaliser en cette fin de saison avec son prestigieux adversaire ? Derrière le discours officiel, les Palois souhaitent-ils vraiment décrocher une hypothétique place de barragistes ? Car même en cas de victoire, ils n'auront pas leur destin en mains puisque le Racing, actuel 6e, tient la corde et aura de surcroît le privilège de d'accueillir Bordeaux-Bègles à Colombes. Sans oublier le Stade français en embuscade, capable de jouer les trouble-fêtes en cas d’exploit à Montpellier. Il faut aussi garder à l'esprit qu'une qualification serait synonyme de grande Coupe d'Europe la saison prochaine.

Dans ce cas, une autre question se pose : aurait-elle l'effectif suffisant pour courir tant de lièvres à fois ? Malgré ces interrogations, Pierrick Gunther, formé sur les bords de la Rade, balaie d'un revers de main nos doutes et nos questions. Tout est possible. Même à Mayol, on peut les faire douter, insiste-t-il. Pour ma part, j’ai quelque chose à prouver et je compte bien leur démontrer qu’ils ont eu tort de me lâcher.

Il faudra que les Vert et Blanc fassent abstraction de l’environnement, de la ferveur de Mayol, du pilou-pilou, des chants, pour tenir la dragée haute aux Varois. Mais sait-on jamais ! À l’aller au Hameau, les Toulonnais ont bien failli passer à la trappe sans ce satané mauvais choix de dernière minute que les Palois ont toujours en tête.

Grosse émotion pour Hayman

Si Gunther tentera de démontrer à son club formateur qu’il a conservé de belles valeurs guerrières, Carl Hayman s'attend, pour sa part, à vivre un fort moment d'émotion. Je vais avoir un pincement au cœur de revenir dans ce stade où j’ai tant de souvenirs, confie-t-il. Les titres obtenus, les moments fabuleux vécus, ce sont des choses qui vous marquent à vie ! Au-delà de sa joie de retrouver à Mayol des amis et des supporters qui ne l’ont jamais oublié, l’entraîneur des avants de la Section souhaite que son équipe y fasse belle figure.

Nous n’avons rien à perdre et aucune pression aussi on peut jouer l’esprit libre, enchaîne-t-il. À nous de tout donner pour finir sur une bonne note. Ceci nous permettrait de franchir un cap en vue de la saison prochaine. Une prochaine saison que la Section prépare confortablement. Ainsi, le staff palois composé de Simon Mannix, Carl Hayman, Frédéric Manca et Andres Bordoy restera le même puisque le manager néo-zélandais, à Pau depuis 2014, a prolongé son contrat jusqu’en 2020.

Côté recrues, Peter Saili (UBB) a été annoncé en remplacement de James Coughlan, pour qui l’heure de la retraite a sonné. Et le dernier arrivant pour deux saisons, officialisé par le club jeudi, s’appelle Adrian Planté (ailier) en provenance de Clermont. Quant à Taniéla Moa, selon nos informations, il ne sera pas conservé. Quoi qu’il en soit, et quel que soit le résultat samedi soir à Toulon, compte tenu de sa progression depuis son accession en Top 14, la Section peut être fière de sa saison et de ses résultats. Sans un début de championnat poussif, les hommes du président Pontneau seraient même dans le Top 6. Mais finalement, n’est-ce pas mieux ainsi ?