Sonné, Toulouse va réagir… ou rentrer dans le rang

Mais que vaut vraiment ce Stade toulousain? Quelles conséquences la débâcle européenne aura-t-elle sur son parcours en Top 14? Comment son staff, jusque-là protégé par un début de saison parfaitement maîtrisé (3e du Top 14), va-t-il sortir de cette première anicroche? Voilà, en gros, les principales interrogations auxquelles le Stade toulousain est désormais confronté. La faute à une Champions Cup où il n’aura jamais trouvé sa place.

Entre contexte défavorable (aux Saracens), abandon(s) de poste(s) (en Ulster) ou domination stérile (face à l’Ulster au Stadium), les coéquipiers de Thierry Dusautoir sont aujourd’hui loin du compte sur la scène continentale puisqu’ils regarderont les quarts de finale à la télévision pour la troisième fois en quatre ans. Une stat' suffit à décrire le comportement quelque peu schizophrénique qui en cinq semaines s’est emparé de Toulousains aussi séduisants en France qu’impuissants en Europe: meilleure défense du Top 14, les hommes de Mola occupent en revanche le neuvième rang (sur 10!) parmi les équipes qui ont joué quatre matchs. En Champions Cup, seul Trévise (158) a encaissé plus de points que le Stade (113). On sait que la Coupe d’Europe est terminée pour nous et quand on voit le morceau qui arrive on est obligé de vite basculer sur autre chose, prévient Florian Fritz.

Fritz: "Un match idéal si le résultat est positif sinon…"

Dimanche, dans un Stadium à guichets fermés où ils remettront les pieds près de trois ans après leur dernier match, les Toulousains auront l’occasion de se remettre la tête à l’endroit. Et le calendrier a bien fait les choses: peut-on rêver meilleur adversaire que Toulon pour se rassurer? C’est le match idéal si le résultat est positif sinon il peut nous mettre la tête plus basse encore et puis je ne sais pas s’il y a vraiment un moment idéal pour recevoir Toulon, répond Fritz dans un sourire. On ne peut être qu’admiratif et un peu envieux quand on voit leurs derniers résultats mais on ne va pas trop les bader non plus même s’il y a matière. Pour nous, c’est un moment charnière car si on ne veut pas se laisser décrocher il faut absolument prendre des points, rajoute le centre toulousain.

Au coude à coude à coude au classement (32 points chacun), à une unité du leader clermontois, le duel s’annonce somptueux. Impeccable au Wallon jusque-là (5 victoires en 5 matchs), forts de deux bonus offensifs consécutifs (52-12 face à Grenoble, 27-3 face à Oyonnax) le Stade toulousain a remporté trois des quatre dernières confrontations entre les deux équipes et ferait presque office de favori s’il n’y avait donc eu cette maudite Coupe d’Europe.

Clerc: "Un rendez-vous que pas mal de gens attendent…"

Ce qui est dommage, c’est de ne pas avoir réussi à reproduire en Coupe d’Europe ce que nous avions fait en Top 14. C’est un niveau différent et on a manqué de précisions dans certains secteurs. Là, on va rencontrer une équipe de niveau Coupe d’Europe, estime pour sa part Vincent Clerc. On sort de deux défaites et on a envie de repartir sur une dynamique positive. On est bien parti en Top 14 où on a un peu d’oxygène et il faut arriver à conserver cette bulle. A nous de ne pas galvauder ce bon début de saison, rajoute également l’ailier international.

On n’a vite fait d’oublier les promesses du passé quand le présent est incertain. Et aujourd’hui le dilemme est simple: une troisième défaite consécutive face aux Varois et la mauvaise passe deviendrait inquiétante alors qu’un succès, aussi prestigieux qu’utile au classement, glorifierait la capacité de révolte d’un collectif pointé du doigt. Ce n’est pas un match couperet mais c’est sûr qu’en terme comptable et pour la tête se serait bien de rebasculer sur une note positive. C’est un rendez-vous que pas mal de gens attendent et on a envie de faire plaisir à tous ceux qui nous soutiennent, conclut Clerc. Ce dimanche, on en saura un peu plus sur ce que Toulouse a dans le ventre…