Pau, sans stress à Agen

Avant la venue d’Oyonnax la semaine dernière, à l'occasion d'une rencontre matinale avec la presse, Yannick Le Garrérès vice-président et grand argentier du club, expliquait que la Section serait en mode demi-finale et finale lors des deux prochains matches. En s'imposant samedi au Hameau face aux Oyomen, on peut considérer que les Palois ont remporté leur demie. Reste donc désormais à jouer la finale à Agen, samedi soir à 18h30, afin de faire un pas de plus vers le maintien qui serait quasiment dans la poche.

Pourtant, sans vouloir jouer l'oiseau de mauvais augure, on voudrait juste rappeler au dirigeant palois que les finales ne constituent pas le point fort des Vert et Blanc. Comme diraient les Anglais, remember Bordeaux en 2012 et 2013! D'autant qu'un déplacement à Agen n'est jamais une sinécure, surtout pour les Béarnais. Les statistiques parlent d'elles-mêmes. Depuis 2005 et 2006, dates des derniers rendez-vous de ces deux clubs en Top 14, jamais la Section n'est parvenue à s'imposer à Armendie. Elle y a même encaissé plus de 40 points en 2015, 2008 et 2005. Certes cette année, les Agenais ne sont pas au mieux et se débattent en queue de classement, mais ils sont toujours capables d'exploits sur leur terre. Ils ont d'ailleurs épinglé chez eux cette saison le Racing, le Stade français et La Rochelle.

Agen avait failli gagner à Pau

N'oublions pas non plus que si les Lot-et-Garonnais avaient gagné à Pau au match aller début novembre, il n'y aurait pas eu motif à crier au scandale. Les Pau-Agen sont toujours des matches spéciaux en raison de la proximité des deux villes et de l'histoire des clubs, prévient Philippe Ebel, ancien Vert et Blanc et actuel sélectionneur de l'équipe de Belgique. Je pense que celui-ci ne dérogera pas à la règle d'autant que les Agenais vont abattre la carte du dernier espoir de maintien.

L'ancien flanker, qui a rencontré à l'époque le grand Agen dont les noms de certains joueurs impressionnaient avant même de les croiser sur le pré (Erbani, Benetton, Dubroca, Berbizier, Mothe, Sella...), n'a jamais gagné dans le Lot-et-Garonne. Lorsqu'on se déplaçait à Agen, on savait que ça allait être compliqué et ce l'était, insiste-t-il. Gagner à Armandie relevait de l'exploit, exploit que je n'ai jamais réalisé. Aujourd'hui, les données ont changé, néanmoins il faut se méfier car même s'ils manquent de puissance devant, ils sont capables de proposer de belles choses dans l'animation offensive. Pour autant, la Section doit-elle complexer? Non, car elle a des arguments à faire valoir et des atouts dans son jeu.

Boutaty le guerrier

Ses principaux atouts s'appellent notamment Colin Slade et Conrad Smith mais également Abdellatif Boutaty, de retour dans le pack après neuf mois d'absence. Ce retour du deuxième ligne séduit Philippe Ebel, qui ne tarit pas d'éloges à son égard.Abdel est un guerrier et un combattant hors pair. Son retour rééquilibre la mêlée, apporte un plus dans les phases de ruck et permet à Ramsay de glisser en troisième ligne.

Quant à l'intéressé, il est tout simplement heureux d'avoir retrouvé ses partenaires au terme de longs mois de galère. J'ai toujours cru à ma guérison et j'ai beaucoup travaillé pour revenir. Aussi, je suis ravi, reconnaît Boutaty. Agen va nous proposer un match engagé. On s'est préparé en conséquence pour essayer de ramener quelque chose.

En ce qui concerne le maintien, Abdellatif Boutaty, qui connaît bien la musique, tient à rester prudent. Mathématiquement pour nous rien n'est acquis, insiste-t-il. D'ici début juin, nous avons beaucoup d'autres rendez-vous importants. Si le numéro 5 pense que le maintien n'est pas acquis, Philippe Ebel juge, pour sa part, que les carottes sont cuites: Pour moi c'est fait! Les dirigeants peuvent préparer l'avenir. Car même en cas de défaite samedi, je ne vois pas comment Agen ou Oyonnax parviendraient à refaire leur retard d'ici la fin du championnat! Des dirigeants qui s'activent en coulisses puisqu'ils ont d'ores et déjà annoncé que la masse salariale de la saison prochaine avoisinerait les 8,5 millions d'euros contre 6,5 cette année.