Tout comme le Racing, Chat doit digérer une grosse déception

La soupe à la grimace est au menu des Racingmen depuis samedi soir, date de la défaite en finale de Champions Cup au Parc OL contre les Saracens. Pour Camille Chat, un petit goût de déception traîne déjà depuis la demi-finale face aux Tigres de Leicester. Pas au niveau du résultat, où il a contribué, avec ses partenaires, à qualifier son club pour une finale européenne historique, mais plutôt personnelle. C'est en effet à partir de là qu'il a compris que Virgile Lacombe, jusqu'alors troisième talonneur du Racing, lui serait préféré lors des matches qui comptent.

Je suis le remplaçant de Dimitri (Szarzewski, ndlr) depuis le début de l'année et le fait de ne pas être titulaire lorsqu'il se blesse, forcément on se pose des questions avait déclaré Chat peu après la demi-finale. Des interrogations parfaitement légitimes pour un joueur devenu international et talonneur numéro 2 des Bleus cette année, durant le Tournoi des 6 Nations, à tout juste vingt ans.

Mais pas accompagnées de bouderie. Je comprends et respecte le choix des coachs d'avoir mis Virgile, qui a plus d'expérience, sur une telle rencontre, tenait-il alors à ajouter. Tant que je vis l'aventure et que je suis sur la feuille de match, je suis content. Samedi dernier, pas de feuille de match, la finale s'est jouée sans lui.

Un staff à (re)convaincre

Si sa mise sur le banc contre Leicester aurait pu être interprétée comme une simple piqûre de rappel, son absence des 23 contre les Saracens est la traduction d'un signal fort et pas vraiment positif envoyé au jeune homme. La raison ? Elle n'est pas à chercher du côté de son apport dans le jeu, où la combinaison puissance/vélocité qu'il démontre depuis le début de la saison force le respect.

Son essai marqué lors de la dernière journée de Top 14 à Brive, son troisième en championnat, atteste également d'une attitude positive dans l'adversité. Le staff francilien lui reprocherait plutôt la qualité de ses lancers en touche, jugée trop approximative ces derniers temps, qui aurait fait pencher la balance en faveur de Lacombe, réputé sûr dans l'exercice. Une qualité chère à Laurent Travers, lui l'ancien talonneur.

À trois matches des phases finales, Camille Chat semble ainsi se retrouver dans la position inconfortable du troisième choix à son poste. Une situation convenable pour lui il y a encore un an mais inadéquate avec son récent statut d'international. Pour la première fois dans sa très jeune carrière professionnelle, le voilà ralenti dans sa progression démentielle et dans l'obligation de retrouver la confiance de ses entraîneurs. Digérer et savoir reculer pour mieux sauter, une nouvelle étape dans son apprentissage express du haut-niveau.