Pau, une fin de saison pour grandir

La défaite du Racing 92 en finale de la Coupe d'Europe n'arrange pas les affaires de la Section paloise. Un succès et son cortège de festivités auraient été préférables à tout point de vue. Pour digérer les agapes, le staff parisien aurait sans doute accordé un week-end de récupération à quelques-uns de ses cadres et la venue des Béarnais serait passée au second plan. Mais voilà, le scénario envisagé a pris du plomb dans l'aile et ce sont des joueurs blessés que les Palois s’apprêtent à rencontrer. Or, une bête blessée s'avère toujours d'une extrême dangerosité.

Voilà la Section prévenue ! D'autant qu'après ce revers en finale, il paraît peu probable que les Racingmen connaissent un trou d'air de même nature que la saison dernière. Pour rappel en effet, à la suite de leur élimination en quart de finale par les mêmes Saracens, les Franciliens avaient enchaîné deux défaites et deux nuls en cinq matches avant de se faire sortir en barrage par le Stade français. Ce coup-ci, ils auront à cœur de se remettre tout de suite en selle face à Pau, d'autant que leurs deux derniers matches à La Rochelle et contre Montpellier à domicile ne s'annoncent pas de tout repos dans la perspective d'un barrage à la maison.

Castaignède: "Un bon résultat aurait de la gueule"

Bien que ces considérations n’aient pas échappé au manager sportif Simon Mannix, ce dernier a préparé le match selon sa méthode, en se concentrant avant tout sur son équipe. Assuré mathématiquement du maintien depuis début mai, le club aborde sereinement ses trois dernières journées de championnat. Une dernière ligne droite qui doit permettre à la Section de grandir. Grandir afin de préparer la prochaine saison qui pourrait être plus compliquée que celle-ci.

Un avis partagé par Thomas Castaignède, 54 sélections en équipe de France, venu participer à la soirée partenaires des Vert et Blanc au Palais Beaumont. Un bon résultat au Racing aurait de la gueule, pense-t-il. Accrocher les meilleurs permet de s'affirmer, de grandir. Pour y parvenir, les Palois devront jouer juste car dans ce genre de match, l'à-peu-près n'a pas sa place.

Une analyse partagée par Thomas Lombard, consultant sur Canal +, également invité ce jour-là. Ce n'est pas parce que le maintien est acquis que les Palois doivent partir à l'abordage n'importe comment, observe-t-il. Tout en gardant une forme d'ambition, la Section peut mettre en valeur certains de ses jeunes joueurs en leur donnant du temps de jeu.

La formation une priorité

À l'occasion de la présentation des recrues de la saison 2016-2017, le président Bernard Pontneau a mis l'accent sur la formation. Trois espoirs ont prouvé leur valeur cette année en intégrant l'équipe de Top 14 : Quentin Lespiaucq, Lucas Rey et Thibault Daubagna. À ces noms, on peut rajouter celui de Charlie Malié (25 ans), arrivé de Montauban à l'intersaison. Le jeune arrière a démontré de belles aptitudes ballon en mains lorsque Damien Traille fut laissé au repos. L'annonce de la venue de cinq jeunes en contrats Espoirs l'année prochaine, parmi lesquels le très prometteur Baptiste Pesenti (19 ans) de Montpellier, montre que la Section paloise se projette déjà plus loin.

Un avenir également envisagé avec un stade du Hameau rénové. Les travaux d'un montant de 15 millions d'euros vont débuter au mois de juin prochain. Nous sommes dans les temps et les clous budgétaires, affirme le Maire, François Bayrou. Le permis de construire a été délivré et les appels d'offres sont bouclés. Des travaux évidemment perturbateurs pendant une saison mais le nouvel outil de travail qui sera mis à disposition du club à l'automne 2017 - selon les prévisions - en vaut vraiment la peine.

Non seulement nous voulons rester en Top 14 mais dans les années à venir, nous souhaitons y jouer un rôle, insiste le président Pontneau. Voilà qui est dit.