Pau - Toulon, un duel déjà sous pression

Bernard Pontneau président de la Section, n’avait pas envisagé une performance des siens à Castres et il avait vu juste. Ce dernier avait même argumenté avant le match qu’il voyait le club tarnais postuler au Top 4 et que cette équipe serait bien compliquée à manœuvrer. Devin le président, ou simplement lucide ? Ce que n’avait pas prévu Bernard Pontneau, c’est la manière dont les siens se sont fait secouer à Pierre-Antoine.

Malgré une supériorité numérique d’une heure, les Vert et Blanc ont failli sur les fondamentaux et principalement en conquête et dans la discipline. Si bien que cette première défaite les relègue à la 13e place du classement après la première journée. Pour autant, il n’y a pas de quoi s’inquiéter et il serait même incongru de penser que les Béarnais sont d’ores et déjà dans le rouge.

Un constat nous semble en effet évident : si Castres propose une telle solidité à chacune de ses sorties, beaucoup d’équipes risquent de s’y casser les dents. Voilà donc la Section dans l’obligation de réagir dès samedi, face à Toulon, au Hameau (14h45), si elle ne veut pas entamer sa saison à domicile de la pire des façons. Pour bien démarrer à domicile, nous devons remporter les deux matches qui se présentent contre Toulon puis face à Bayonne, prévient le Président. Avec notre groupe étoffé cette saison on devrait y parvenir, tout du moins nous nous en sommes donnés les moyens.

La grosse équipe ?

Depuis le début de la semaine, malgré une météo estivale qui incite davantage au farniente qu’au travail, les partenaires de Julien Pierre n’ont pas chômé. Ils ont préparé d’arrache-pied ce rendez-vous primordial face à des Toulonnais blessés à Bayonne, et qui vont atterrir à Pau le couteau entre les dents. Compte tenu des objectifs fixés à l’orée du championnat, les hommes de Mourad Boudjellal sont sous pression et ça sent déjà la poudre.

D’autant que la Section n’a pas caché son intention de rester maître sur ses terres le plus longtemps possible, et pourquoi pas durant tout l'exercice. Après avoir obtenu l’an dernier notre maintien sans trop souffrir, nous voulons progresser d’un ou deux crans et montrer que nous avons les deux pieds bien ancrés en Top 14, poursuit Bernard Pontneau. Nous comptons y parvenir tout en bâtissant un groupe qui va devoir s’appliquer dans les détails et ne pas avoir la main qui tremble lors des matches charnières.

Avec ce premier match considéré comme tel samedi, Simon Mannix va-t-il aligner la grosse équipe et lancera-t-il d’entrée de jeu dans le grand bain des joueurs restés dans les Pyrénées le week-end dernier ? Sûr que le sorcier néo-zélandais a déjà sa petite idée mais bien évidemment il n’en dira pas un mot.

On pose pierre après pierre

Sans tambour ni trompette, la Section paloise continue de grandir et souhaite bien négocier sa deuxième année en Top 14. Année toutefois considérée par Bernard Pontneau comme étant de transition. L’ambition du club, on la construit en posant pierre après pierre, insiste le Président. Face à nos adversaires, nous ne devons nourrir aucun complexe. On a un collectif solide, bien étoffé, pour négocier correctement la saison. Nous avons recruté des garçons à l’issue de mûres réflexions. Maintenant, la vérité du terrain nous dira si on a eu raison. Ensuite, l’heure de l'apprentissage en Top 14 sera révolue.

Avec un budget en hausse de deux millions d’euros par rapport à l’an dernier (20 M€), la Section grandit, sans brûler les étapes, tout en évitant le piège de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf selon la célèbre fable de La Fontaine. Cette croissance passe aussi par un nouveau stade qui sera en travaux sur sa partie ouest cette saison.

Forte de ses nouvelles installations, de ce stade fonctionnel et spacieux et de la dynamique créée en Béarn, ses dirigeants tablent d'ici deux à trois ans sur un budget allant de 25 à 28 millions d’euros, soutenu par 400 partenaires. L'avenir passe aussi par la formation. Un domaine que les Palois ne négligent pas puisque le centre de formation accueille désormais 28 pensionnaires contre 15 l’an dernier.