Papé: "Ce qui domine, c’est la colère d’en être arrivé là"

  • Pascal Papé a appris de cette saison difficile avec le Stade français
    Pascal Papé a appris de cette saison difficile avec le Stade français
  • Pascal Papé - Stade français - 13 novembre 2015
    Pascal Papé - Stade français - 13 novembre 2015
  • La détresse de Pascal Papé (Stade français) - 12 mars 2016
    La détresse de Pascal Papé (Stade français) - 12 mars 2016
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TOP 14 - Vice-capitaine du Stade français, Pascal Papé dresse un constat lucide sur la saison noire du club parisien. Mais pour le deuxième ligne international, les champions de France 2015 auront à cœur de redevenir, dès la saison prochaine, de sérieux candidats au Bouclier de Brennus.

Pascal, maintenant que le maintien est acquis, comment expliquez-vous cette saison particulièrement décevante ?

Pascal PAPÉ: C’est assez difficile à expliquer. Il y a eu une saison bizarre avec une Coupe du monde et une douzaine de joueurs qui n’étaient pas au club. Il y a eu aussi évidemment le Tournoi des 6 Nations où l’on a été un des plus gros pourvoyeurs de joueurs pour l’équipe de France. Sans parler des blessures de joueurs importants, des joueurs que l’on ne voit pas forcément tout le temps ballon en mains mais qui sont très importants pour le rendement de l’équipe. Il y a eu peut-être ce nouveau statut que l’on a peut-être eu du mal à assumer. On s’est peut-être vu plus beau que ce qu’on était. On s’est remis en question mais tard. Il faudra s’en servir.

Ce titre n’est-il pas arrivé trop tôt ? Le groupe était-il prêt pour ce sacre ?

P.P: Je crois que ce serait une mauvaise chose de dire ça. Si on a été champion de France, c’est qu’on le mérite, c’était notre heure. C’est une saison loupée, on le sait, on ne se le cache pas. On ne sera même pas qualifié pour la grande Coupe d’Europe l'année prochaine. Mais je crois que les joueurs sont vraiment déterminés à remettre les bouchées doubles et à bien attaquer la future saison.

Pascal Papé - Stade français - 13 novembre 2015
Pascal Papé - Stade français - 13 novembre 2015

Les joueurs ont-ils vraiment été perturbés par le spectre de la relégation ?

P.P: On était prêts pour sauver le club. On savait qu’on aurait des matches à pression, notamment pour la réception d’Oyonnax (victoire 69-8). Mais mentalement, il y avait pas mal de sérénité au sein de l’équipe. On était costauds dans les têtes pour se maintenir. On ne voulait pas que le suspense dure jusqu’à la dernière journée, où l’on se déplacera à Castres. On a su s’éviter le pire : trembler jusqu’à la fin.

C’est un groupe qui se dit les choses. Il y a déjà eu des discussions un peu rudes entre nous

Aujourd’hui, quel est le sentiment qui prédomine dans le vestiaire ?

P.P: La colère d’en être arrivé là. La frustration aussi. On a l’impression que rien n’a tourné pour nous, que ce soit les rebonds sur le terrain ou les points que l’on perd sur les derniers instants. L’année dernière, tout roulait, on avait la chance avec nous. Aujourd’hui, cette chance a tourné. Les décisions arbitrales n’ont pas forcément été en notre faveur, alors que la saison dernière on était plutôt pas mal là dessus.

De l’extérieur, ce groupe donne le sentiment d’être une vraie bande de potes. Mais par moment, s’est-il mis la pression suffisante ?

P.P: Évidemment, c’est un groupe qui vit bien, avec de bons mecs. Mais c’est un groupe qui se dit les choses. Il y a déjà eu des discussions un peu rudes entre nous. Chacun a essayé de faire au mieux pour que la situation s’améliore. C’est vrai qu'on a souvent le sourire aux entraînements. Mais il faut aussi que le groupe soit animé de sourires et de joie de vivre. Une mauvaise ambiance peut encore plus plomber l’équipe.

La détresse de Pascal Papé (Stade français) - 12 mars 2016
La détresse de Pascal Papé (Stade français) - 12 mars 2016

Le Stade français a passé six années à courir après les phases finales du Top 14 et la Champions Cup. Redoutez-vous la saison prochaine ?

P.P: Je sais que l’équipe va réagir. L’effectif va évoluer. Il n’y aura pas de révolution, mais on va avoir des apports précieux et on n’aura pas beaucoup de départs. Et je le redis, il y a vraiment une forte cohésion entre l’ensemble des joueurs et le staff. C’est aussi pour ça que l’équipe n’a pas explosé. On a tous été dans le même bateau. Après, on jouera la Challenge Cup. On ne mérite pas de jouer la grande Coupe d’Europe. Ça va nous faire des week-ends de régénérations, de préparation, et cela va être un bel observatoire pour faire jouer nos jeunes. Malheureusement, c’est aussi un manque à gagner en terme financier pour le club. Personnellement, je ne vais pas mentir, je suis plutôt optimiste pour ma dernière saison parce que je sais que ce groupe a une forte ADN, je suis persuadé qu’il va y avoir un gros boulot cet été en terme de physique. Là, on donnera encore tout.

Au final, cette saison n’a-t-elle pas gâché votre titre de champion de France ?

P.P: Non, on ne nous l’enlèvera jamais. Ce titre est ancré en nous. On fait partie de l’histoire de ce club maintenant. Ce ne sera pas gâché. C’est juste un sentiment de frustration parce qu’on n’a pas pu défendre ce titre, au moins en phase finale. C’est comme ça. On assume. Mais pour la saison prochaine, je sais que les mecs auront à cœur de montrer que le Stade français s’est loupé une saison mais pas deux.

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