Etienne, le nouveau couteau suisse et surtout l'avenir d'Oyonnax

C’est l'un des joueurs qui donne satisfaction sur les derniers matches. L’entraineur de l’USO Johann Authier n’y va pas par quatre chemins quand il s’agit de parler de Quentin Etienne. Titularisé pour la première fois à l’ouverture le 27 février à Clermont, après avoir débuté neuf fois à l’arrière, il vient justement d’enchainer six matches comme titulaire en 10. S’il devrait à nouveau occuper le poste de 15 ce week-end en raison des blessures, son rôle dans le jeu de l’équipe n’a eu de cesse de grandir au fil de la saison et il est devenu un cadre.

• Un repositionnement qui s’est fait de manière logique

Ce poste de demi d’ouverture, il le connaît bien car il a été formé à ce rôle, bien qu’il ait connu des sélections chez les jeunes comme demi de mêlée. Il n’avait cependant pas endossé cette responsabilité lors de sa dernière saison à Narbonne, c’est pourquoi ce changement s’est fait après en avoir discuté avec les entraineurs. On y avait déjà pensé dans l’optique de mettre de la vitesse au jeu et il nous semblait intéressant de mettre un joueur avec les caractéristiques de Quentin, rajoute Johann Authier.

Quelles sont-elles justement ? C’est certainement notre joueur le plus doué techniquement, qui a des gestes fluides et rapides et capable de faire des choix très vite dans un temps limité. C’est là-dessus qu’il fait la différence et il a des qualités physiques, précise son entraineur, qui estime qu’il doit cependant encore progresser sur ses tirs au but et son jeu au pied de déplacement.

Son repositionnement coïncide aussi avec le départ anticipé de Rory Clegg et l’on peut y voir une relation de cause à effet. Jamais l’Anglais n’a eu la confiance des entraineurs et n’a pas non plus convaincu sur le terrain alors que Quentin Etienne a montré une alternative plus que crédible à un Nicky Robinson parfois à bout de souffle. Il n’a cependant pas l’efficacité du Gallois face aux poteaux mais présente désormais l’avantage de mieux connaître les caractéristiques de la Pro D2 pour tenter de guider le jeu oyonnaxien la saison prochaine.

• Une progression constante malgré les difficultés

Malgré la concurrence de Nicky Robinson et celle de Régis Lespinas, il a ressenti la confiance du staff. Je ne m’attendais pas à avoir autant de temps de jeu pour ma première saison en Top 14. J’ai appris énormément. J’ai eu de très bonnes expériences, j’ai joué des matches de Champions Cup et contre de grosses équipes comme Toulon, Clermont ou le Racing. Cela restera gravé à jamais témoigne le Breton de naissance, qui semble apprécier le simple fait d’être sur le terrain et qui n’appréhende pas de devoir basculer d’un poste à l’autre.

On essaiera de jouer le haut du tableau de Pro D2

J’ai les repères en 15 et j’ai toujours mes réflexes en 10 ! Concrètement, cette saison lui a permis d’évoluer et d’accumuler de l’expérience sur la façon de voir différemment le jeu parce que cela va beaucoup plus vite que ce que j’avais l’habitude de faire en Pro D2. Il faut avoir des exécutions et faires des choix beaucoup plus rapides.

• Il incarne désormais l’avenir de l’USO

Johann Authier assume son choix de construire, dès à présent, autour notamment de lui et ce en vue de la prochaine saison en Pro D2. Je prends un peu plus de responsabilités même ci cela est compliqué parce qu’il y a eu beaucoup de rotations et de changements, affirme Quentin Etienne. Il apparaît logique de faire davantage jouer ceux qui vont rester au club pour se redonner de la confiance afin d’aborder la saison prochaine plus sereinement, conclut-il.

L’ancien du RCNM, qui a signé pour deux saisons à l’été 2015, reste investi dans le projet de l’USO. J’ai envie d’aller jusqu’au bout car le projet me paraît très intéressant. L’équipe reste pratiquement la même et si tout se passe bien, on essaiera de jouer le haut du tableau en Pro D2. On va peut-être descendre pour mieux remonter après... laisse-t-il entendre avec néanmoins la logique amertume de devoir dire au revoir au Top 14.

Le futur groupe de l’USO est en train de se former et va accueillir celui avec qui il fut en concurrence dans l’Aude, Christopher Ruiz. Il s’en réjouit. C’est un très bon ami. Je suis descendu plusieurs fois à Narbonne pendant les vacances et l’on a pu discuter. Il est très heureux de venir. Je lui ai vendu le projet et j’ai essayé de lui vendre la ville d’Oyonnax par rapport à Narbonne. Quentin Etienne avoue aussi déjà connaître José Lima (Carcassonne) et Maxime Veau (Tarbes), une bonne chose pour créer un bon groupe dès le début.