Maurouard, le "super sub’" de l’USO

Déjà trois essais dont un doublé contre Clermont pour sa première sous le maillot de l’USO – en seulement deux apparitions et jamais avec le statut de titulaire – on peut appeler cela des débuts réussis ! À 23 ans tout juste, Jérémie Maurouard est arrivé dans le Haut-Bugey pour signer un premier contrat professionnel d’une durée de deux ans, après que le natif de Mont-Saint-Aignan (qui a grandi à Rouen) ait terminé sa formation et effectué ses débuts professionnels avec le club des Hauts-de-Seine.

Au Racing 92, il a notamment décroché un titre de champion de France Espoirs Elite 3 et découvert l’équipe de France U19. J’étais à un stade ou j’étais très régulier mais le problème c’est que je n’avais pas d’objectifs à long terme. J’avais besoin de jouer. J’ai décidé de partir pour jouer dans un club moins connu mais qui a plus d’objectifs , explique t-il aujourd’hui.

Une blessure qui l’a fait relativiser

Jérémie Maurouard n’a pas eu de chance à son arrivée à Oyonnax puisqu’une fracture de la mâchoire est venue interrompre sa préparation mais il voit le positif : cela m’a cassé dans ma lancée mais m’a fait rebondir. Il y a des choses plus graves dans la vie. À l’hôpital, j’ai vu quelqu’un qui avait le cancer du cerveau… Il faut se dire que ce que l’on a, ce n’est rien du tout. Il faut rebondir, revenir encore plus fort et ne pas baisser la tête.

Ce temps, il l’a mis à profit pour s’intégrer à ce groupe qui correspond à sa personnalité. Je ne pensais pas qu’il y aurait un groupe comme ça. On m’avait beaucoup parlé d’Oyonnax et du fait qu’ils faisaient beaucoup de choses ensemble. C’est ce côté là que je voulais retrouver. Je suis quelqu’un d’ouvert qui aime être avec tout le monde. J’ai retrouvé ça ici , témoigne celui qui doit composer avec la concurrence de Jody Jenneker et Thomas Bordes.

Penser collectif, c’est la (sa) priorité

La concurrence justement, il ne s’en fait pas une montagne : je ne pense au fait d’être remplaçant. On me demande d’être performant donc que je rentre à 20 minutes de la fin ou que je joue tout un match, il faut que je sois bon. J’essaye d’être le meilleur mais je pense surtout au collectif. Cela se voit ! 3 essais en 38 minutes de jeu depuis le début de saison, cela pose le décor.

Jérémie Maurouard a ainsi démontré des qualités de finisseur, en plus de qualités naturelles qui en font un joueur en devenir à son poste. Mes essais sont collectifs mais c’est du bonus, j’espère surtout que ça aide l’équipe à aller de l’avant (…) On sait que si le collectif est fort, l’individu sortira de ce collectif. Je l’ai beaucoup appris au Racing. Ici, j’ai ressenti un aspect familial. On a vraiment des individualités très fortes et quand on les met au service du collectif, on sait que l’on est capable d’être bons , dit-il.

Affronter le Racing sera particulier

À l’heure de débuter un marathon de seize matchs (Top 14 + Champions Cup), l’USO a beaucoup travaillé sa défense qui est actuellement son point faible. Après déjà trois défaites, le succès à Mathon est impératif. Cependant, pas d’inquiétude ! Il y a eu beaucoup de changements et il faut laisser du temps pour que tout se mette en place, insiste celui qui aimerait décrocher son premier succès sous ses nouvelles couleurs (il n’était pas dans le groupe face à Bordeaux-Bègles) face à ses anciens coéquipiers.

C’est une rencontre spéciale mais je ne pense pas à l’année dernière confesse Jérémie Maurouard qui reste bien placé pour parler du Racing: ils ont gardé à peu près le même plan de jeu, sont devenus un peu plus forts et réguliers dans les rucks et font moins de fautes. Ils n’ont pas le meilleur jeu mais c’est une équipe qui ne lâche rien. Lui non plus !

* "super substitute" qui veut dire "super remplaçant"