"On s'attend à un programme basé sur le fric, mais j'ai des solutions qui vont surprendre"

  • Mourad Boudjellal - juillet 2016
    Mourad Boudjellal - juillet 2016
  • Mourad Boudjellal (Toulon) - 18 juin 2016
    Mourad Boudjellal (Toulon) - 18 juin 2016
  • Mourad Boudjellal, le président de Toulon - 26 juillet 2016
    Mourad Boudjellal, le président de Toulon - 26 juillet 2016
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Il était parti quelques jours en vacances. Le voici de retour ! Après la présentation du RCT version 2016/2017, Mourad Boudjellal a répondu aux questions de la presse. Et le boss toulonnais est en forme olympique.

Vous avez annoncé vouloir vous présenter à la LNR, pouvez-vous nous expliquer votre démarche ?

Mourad BOUDJELLAL : Je sais que je n'ai aucune chance d'être élu. En ayant signé la convention avec la Fédération et en faisant payer les droits des internationaux au Top 14 et non à la Fédé, Paul Goze s'est garanti les voix de la Fédération. Il a assuré son mandat. Mais j'ai envie d'apporter un discours nouveau, qui va surprendre. Je pense que j'ai des solutions pour l'équipe de France et pour que la France domine le monde du rugby. J'ai également des solutions pour que l'argent du Top 14 soit utilisé comme une force et non comme une faiblesse. Ce sont des solutions modernes. Je me bats avec ma petite expérience de président de club de rugby qui vit au quotidien les problématiques et les freins de ce sport. Je sais pourquoi on ne recrute pas plus de joueurs français... J'ai des solutions et ça va surprendre. Tout le monde s'attend à ce que je présente un programme basé sur le fric mais on va voir qu'on peut faire les choses intelligemment et dans l'intérêt du rugby français.

Je pense que René Bouscatel est le plus légitime

Pourquoi cette envie de vous présenter à cette élection ? Est-ce une décision réfléchie ou impulsive ?

M.B : J'ai envie depuis un moment d'expliquer certaines choses. Je pense que René Bouscatel est le plus légitime. S'il part, je n'y vais pas. On nous a coupé la parole par plusieurs amendements et la seule façon de parler, c'est de se présenter. Dans le rugby, on a des anciens qui sont là car dans ce sport, la longévité donne de la compétence. J'estime aussi que je dois me défendre. J'entends présenter un programme et dire ce que je pense d'un homme qui a cru bon de me convoquer au conseil supérieur de la DNACG. Je veux dire ce que je pense de lui et de sa carrière. En tant que candidat, je peux retrouver ma liberté de parole. On a voulu me salir, je vais répliquer.

On a face à nous des gars qui ne comprennent rien au marché du rugby

Cette amende de 100 000 € n'est toujours pas digérée ?

M.B : C'est la goutte qui fait déborder la vase. C'est disproportionné, mais il fallait marquer le coup et taper sur Toulon. C'est juste honteux. J'ai un salary cap 800 000 € en dessous de la norme et on me le remonte de 900 000 € sur des choses bidons. On insulte également un international français. Ils ont revalorisé de plus de 100 000 € Frédéric Michalak, qui atteste sur l'honneur qu'il n'a pas souhaité toucher de droits à l'image sur la saison 2014/2015. Mais on nous dit que sa parole ne vaut rien. J' ai envoyé un courrier pour la saison 2016/2017, pour qu'ils me disent à combien ils réévaluent les contrats des joueurs pour que je sache où je vais. Ils n'en sont pas capables. Ils attendent la fin de la saison pour nous dire. Ça devient ingérable. On a face à nous des gars qui ne comprennent rien au marché du rugby. Ils ont fait n'importe quoi. En étant candidat, j'entends poser des questions sur certaines lignes du bilan de la Ligue qui me paraissent exorbitantes. Quand on met le mot "divers" dans un bilan, on ne met pas des millions d'Euros à côté... Je n'ai envie qu'il arrive à la ligue de rugby ce qui est arrivé à un très grand club de rugby qui est descendu en Pro D2.

Mourad Boudjellal (Toulon) - 18 juin 2016
Mourad Boudjellal (Toulon) - 18 juin 2016

Pour revenir à Toulon, comment vivez-vous ce début de saison ?

M.B : On est dans l'inconnue. On ne sait pas trop où on va cette année. Mais vous savez, après son huitième film, Fellini en a fait un autre dont il n'était pas satisfait. Il disait que c'était un film de transition, il ne le sentait pas trop . Il a décidé d'appeler ce film "Huit et demi". C'est son chef d’œuvre. J'espère que nous aussi on fera notre "Huit et demi" cette saison.

J'espère que ces quatre points serviront à Bayonne pour se maintenir, car le Top 14 a besoin de ce club

La défaite face à Bayonne est digérée ?

M.B : J'espère que ces quatre points serviront à Bayonne pour se maintenir, car le Top 14 a besoin de ce club. Il n'y a rien à dire sur cette défaite. On le perd car on fait quinze fautes comme en finale face au Racing... mais aussi à cause de cette scoumoune. On est agacé, on sait que ce match, avec deux ailiers et en dépit des imperfections, on peut le gagner. C'est difficile de jouer sans ailier, c'est comme jouer au football sans buteur. Même si Jimmy (Yobo, ndlr) et le jeune Blanc ne déméritent pas, mais ce n'est pas leur poste. Avec un Tuisova, un Mitchell un Habana, Vincent Clerc ou James O'Connor, il y a des ballons qui n'ont pas la même issue.

L'été a été agité en coulisse au RCT. Tout est réglé désormais ?

M.B : On est parti pour la saison. Je fais confiance à Diego. Pas par dépit, comme certains le pensent mais parce qu'il est plein d'énergie et d'envie. Il attaque dans la difficulté, mais je pense qu'il a les armes pour s'en sortir. Il faut d'abord qu'il retrouve des joueurs. On a six ailiers au club et pas un de valide aujourd'hui. On va serrer les fesses. Au complet, notre équipe est plus que concurrentielle. L'an passé, on n'a également jamais été au complet. On paie peut-être les années à 40 matches et peut-être le fait qu'on ne joue pas le même championnat que les autres. Quand on voit l'engagement mis par Bayonne face à nous... Je ne suis pas certain qu'ils fassent la même chose face à d'autres. On fait avec.

Attendons de voir Diego avec toutes ses armes

Si les résultats ne viennent pas, êtes-vous prêt à laisser du temps à Diego Dominguez ?

M.B : Dans tous les clubs, c'est la même chose. Si à la fin du mois de novembre, on est dernier en ayant perdu dix matchs sur dix, ce sera compliqué. Diego est un entraîneur débutant. Il faut lui laisser le temps de s'installer et de mettre les choses en place. Il mérite cet égard. Là-dessus, il n'a aucune pression. Puis, les joueurs ont leur part de responsabilité. Quand on fait trois fautes en deux minutes à Bayonne, ce n'est pas la faute de Diego. Attendons également de le voir avec toutes ses armes. Il faudra être patient. La présidence de la Ligue va m'occuper, je vais faire deux trois trucs à la télévision, ça va m'occuper (sourires). Non, il faut lui laisser du temps.

Mourad Boudjellal, le président de Toulon - 26 juillet 2016
Mourad Boudjellal, le président de Toulon - 26 juillet 2016

La page Laporte est maintenant définitivement tournée ?

M.B : On ne vit pas dans le passé. Bernard a beaucoup apporté au club. Merci. Mais on a une histoire à vivre comme lui a la sienne désormais et je lui souhaite de remporter l'élection pour la Fédé. Pour nous, l'objectif est de gagner. Si vous fouillez dans les archives, vous trouverez une interview avant notre premier match en Coupe d'Europe. J'avais dit : Quand on rentre dans une compétition, c'est pour la gagner. Je ne conçois pas que l'on rentre sur le terrain pour perdre.

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