Malgré la déception, Castres a réussi son début de transition

Une fois n'est pas coutume, la route du Castres olympique s'est arrêtée en barrage contre Montpellier dimanche. Habituelle victime préférée des Tarnais, le MHR a fait parler sa puissance pour venir à bout des hommes de Christophe Urios, qui espéraient évidemment meilleur dénouement. Il ne faut pas oublier qu'exceptée l'année passée, Castres a toujours fait les phases finales lors des six ou sept dernières années, avec deux finales sur les quatre dernières saisons. C'était donc l'objectif minimum. C'est quand même le Castres olympique, donc ce n'est pas spécialement une saison positive, estime Alexandre Bias. Des propos qui prouvent bien l'exigence des Castrais envers eux-mêmes malgré un parcours qui n'a rien eu d'évident.

Une saison de reconstruction

Car mine de rien, il s'agissait pour le Castres olympique, dans une moindre mesure que pour le MHR, d'un nouveau départ. Nouveau staff avec l'arrivée de Christophe Urios d'Oyonnax, de nombreux nouveaux joueurs, dont certains membres de la colonne vertébrale 2-8-9-10-15, comme Alex Tulou et Benjamin Urdapilleta. Et surtout, un nouveau style de jeu, tourné davantage vers le mouvement qu'il ne l'avait été lors des saisons précédentes. Sur ce plan seul, on peut déjà considérer que la saison fut un succès, avec une digestion relativement rapide des changements de systèmes, et un jeu séduisant pratiqué par les Tarnais notamment sur la seconde partie de saison. La polémique née entre Jake White et Laurent Travers, liée au fait que les Franciliens auraient "choisi" d'affronter Toulouse plutôt que Castres en barrage, n'est d'ailleurs pas anodine. Ce CO avait de quoi faire peur.

L'exercice 2015-2016 est donc loin d'être à jeter aux oubliettes. Premier intéressé, Christophe Urios s'y refuse d'ailleurs totalement. Ce n'est sûrement pas une saison ratée ! On visait le Top 6, et on est bien heureux d'y être, c'est plutôt bien. Après avoir lutté pour le maintien l'année dernière, la sixième place est en effet rafraichissante (en plus d'être synonyme de retour en Champions Cup), d'autant plus qu'elle fut menacée jusqu'à l'ultime journée de la phase régulière. L'élimination en barrage, au final, a quelque chose de logique.

Vers un deuxième nouveau départ

Reste désormais à voir de quoi l'avenir sera fait pour une formation qui va perdre un certain nombre de joueurs importants, voire quelques cadres, comme Rémi Lamerat, Karena Wihongi, Richie Gray, Romain Cabannes, Piula Faasalele ou encore Rudi Wulf. La fin d'un cycle ? Oui, c'est une page qui se tourne, avec des joueurs historiques qui quitteront le club, des mecs qui ont beaucoup donné et apporté à Castres, souffle Urios. Le moment donc de partir sur autre chose, comme le dit le technicien. Avec les arrivées de nouveaux renforts de qualité : Robert Ebersohn, Jody Jenneker, Daniel Kotze, Loïc Jacquet voire Thibault Lassalle... Castres poursuit donc sa mutation. Il faudra, comme c'est le cas depuis plusieurs saisons, compter sur les Tarnais l'an prochain.