L'interminable saison des mondialistes

Par Rugbyrama
  • Guilhem Guirado, capitaine du XV de France
    Guilhem Guirado, capitaine du XV de France
  • Le Roux, Bastareaud, Chiocci et consort au wattbike - 20 juillet 2015
    Le Roux, Bastareaud, Chiocci et consort au wattbike - 20 juillet 2015
  • Frédéric Michalak (Toulon)
    Frédéric Michalak (Toulon)
  • Yoann Maestri (Toulouse)
    Yoann Maestri (Toulouse)
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TOP 14 - Cela fait plus de 11 mois que les mondialistes ont débuté leur saison et à 15 jours de la fin de l'exercice, les organismes ont atteint la réserve, quand ils n'ont pas craqué en cours de route.

C'était le 6 juillet 2015: gonflés à bloc, 36 joueurs du XV de France attaquaient à Marcoussis une longue préparation avant la Coupe du monde en Angleterre. Du glacier de Tignes (Savoie) au domaine de Falgos (Pyrénées-orientales), ceux-là en ont bavé, comme les représentants de 15 autres nations, tous concentrés sur un objectif: être prêt à l'automne. Pour les Bleus, la route s'est arrêtée le 17 octobre sur une violente déroute face aux All Blacks (62-13) à Cardiff. Et ensuite ? Il a fallu se replonger dans le Top 14, au cours d'une saison qui n'en finit plus de s'étirer.

Ce qui engendre un casse-tête pour les encadrements des clubs, contraints à un vrai travail de précision dans la gestion d'internationaux programmés pour atteindre un pic de forme très tôt dans l'exercice. On a fait du cas par cas, témoigne Gilbert Gascou, le responsable de la préparation physique au Racing 92. Certains avaient beaucoup joué, d'autres moins. Mais on n'a pas cherché à les reconditionner physiquement car psychologiquement ils l'auraient mal vécu.

Le Roux, Bastareaud, Chiocci et consort au wattbike - 20 juillet 2015
Le Roux, Bastareaud, Chiocci et consort au wattbike - 20 juillet 2015

Des blessés à la pelle

Les Bleus par exemple avaient subi d'intenses séances sous la houlette de Julien Deloire, le préparateur physique des Bleus. Avec la mission d'améliorer leur capacité à enchaîner les tâches sur de longues séquences. De manière générale, ils étaient tous en bonne forme quand ils sont revenus, souligne Gilbert Gascou. On a surtout effectué un travail de régénération puis on les a remis peu à peu dans les semaines d'entraînement, en leur laissant le temps de se positionner sur ce qu'ils se sentaient capables de faire.

Une précaution nécessaire car plusieurs Français sont revenus marqués psychologiquement par la débâcle face aux All Blacks et ont eu besoin de temps pour se refaire, dixit Gilbert Gascou. Mais le rythme du premier semestre 2016 n'a pas permis de se relâcher, entre Coupe d'Europe - dont le Racing 92 a atteint la finale mi-mai - Tournoi des 6 nations et épisodes du championnat. Est-ce une surprise: sur les 23 Français entrés en jeu face aux All Blacks, au moins 16 ont subi depuis une blessure dont la gravité les a privés d'au-moins une rencontre, selon un décompte de l'AFP ?

Frédéric Michalak (Toulon)
Frédéric Michalak (Toulon)

"Garder le plus de monde à flot"

Et pour ceux qui ont peu ou pas flanché, les chiffres donnent le vertige: le nouveau capitaine des Bleus Guilhem Guirado culmine déjà à 33 feuilles de match cette saison, avant une demi-finale samedi 18 juin à Rennes. A Toulouse, l'encadrement a essayé de gérer les internationaux tout au long de la saison, selon l'entraîneur Ugo Mola.

Jusqu'à la 23e journée, je crois que Yoann Maestri a plus joué avec l'équipe de France qu'avec le Stade toulousain, estime-t-il encore. On prend en considération la fraîcheur, l'état mental, poursuit-il. Les compositions ont toujours varié lors des six dernières journées, parce qu'on voulait garder le plus de monde à flot et être compétitifs le plus longtemps possible.

Yoann Maestri (Toulouse)
Yoann Maestri (Toulouse)

En cette fin de saison, tous les clubs misent sur la fraîcheur, la récupération. On essaye de limiter la durée de l'entraînement et on laisse aussi aux joueurs l'initiative dans l'élaboration des séances, précise Gilbert Gascou qui décerne sans hésiter au Top 14 le prix du championnat le plus difficile du monde.

Les plus (?) chanceux arriveront donc en fin de piste le 24 juin lors de la finale à Barcelone, avant de s'envoler pour des vacances bien méritées. Mais le propre du sportif de haut niveau, c'est qu'il ne s'arrête jamais, glisse Gilbert Gascou.

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