Cooper veut apporter discipline et exigence au Stade français

Avouons-le, en apprenant le nom du nouvel entraîneur des arrières du Stade français, nombreux sont ceux qui ont foncé sur Wikipedia ! Orphelin de Jeff Dubois, parti en mission avec le XV de France, le groupe de Gonzalo Quesada a traversé la saison passée sans spécialiste au chevet des trois-quarts. Une absence qui a sans doute pesé sur le parcours chaotique des Champions de France 2015.

Désigné officiellement le 19 mai dernier, Greg Cooper (51 ans) est ainsi arrivé dans un certain anonymat. Un des sujets importants pour cette reprise était de réorganiser notre staff, nous explique Gonzalo Quesada. On pensait que c’était une bonne opportunité pour permettre aux joueurs de progresser et à notre jeu d’avancer. Pour être sincère, on a sondé plusieurs profils. Je pensais que ça allait être difficile de convaincre Greg par rapport à sa carrière. On partage énormément la vision de ce jeu et vers où le rugby doit aller en général.

Ancien arrière ayant porté les tuniques des Hawke's Bay, d'Auckland, ou encore d'Otago et surtout, des All Blacks (7 sélections, 63 points entre 1986 et 1992), Greg Cooper possède un curriculum vitae reluisant. En tant qu’entraîneur, le natif de Gisborne a également dirigé les Highlanders, en Super Rugby (2003 et 2007), les Auckland Blues (2008), les U21 néo-zélandais avant d’endosser un rôle de consultant pour le club japonais NEC.

Alors pourquoi avoir accepté la proposition de Gonzalo Quesada ? Quand on me demandait de citer une équipe de rugby en France, c’était le Stade français, confie-t-il. Pour moi, c’était la référence en terme de rugby. Le fait qu’ils aient été champions il y a un an prouve que l’organisation du club est très solide. Je sais que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu la saison dernière mais Gonzalo (Quesada) et Simon (Raiwalui) ont un plan pour revenir au top dès cette année.

Apporter de la structure là où il n’y en a pas

Pour titiller les premières places du Top 14 et espérer une qualification en phase finale, le Stade français aspire donc à faire évoluer son jeu. On avait déjà quelques idées la saison dernière mais nos résultats ne nous ont pas permis de trop changer, rappelle le Directeur Sportif argentin. Mais là, on est très enthousiaste à l’idée de travailler sur de nouveaux repères sans tout révolutionner non plus. Notre principal objectif cette saison, c’est de redevenir cette équipe qui propose un jeu très efficace et très excitant.

Et pour écrire cette nouvelle page, l’alchimie entre Quesada et Cooper semble déjà évidente. Avec Gonzalo, on partage la même philosophie mais il faut également des idées différentes, souligne le technicien kiwi. C’est une relation qui sera très forte. Il faut transmettre l’exigence et la discipline aux joueurs. Ce doit être une philosophie de jeu.

Greg Cooper: "Il faut transmettre l’exigence et la discipline aux joueurs"

Mais sur le terrain, comment se matérialise ce projet qui se rapproche sensiblement des séquences pratiquées dans l’hémisphère Sud ? La première priorité, c’est vraiment d’amener de la vitesse dans le jeu, insiste Cooper. Il faut amener une part importante d’intensité dans nos oppositions. Il faut que les joueurs réagissent à ce que proposent les adversaires. L’idée, c’est d’apporter de la structure là où il n’y en a pas. Organiser le rugby quand on a l’impression que tout est désorganisé. On a l’impression que c’est instinctif mais c’est vraiment très organisé. Mais il ne faut pas que les Français perdent leur attachement au combat, à la mêlée. Si on marque quatre essais grâce à la mêlée, je serai le premier heureux.

Pour mettre en place cette vision anglo-saxone d’un rugby structuré et rendre le jeu parisien plus difficile à lire, Greg Cooper sait parfaitement qu’il lui sera difficile de travailler dans la continuité. Entre une saison de Top 14 à rallonge et les absences des internationaux, l’entraîneur néo-zélandais est loin des formats du Super Rugby et travaille d’ores et déjà sur un programme de sept semaines. C’est la vie, rigole-t-il avant de conclure, philosophe : Ce qu’on ne peut pas contrôler, on ne s’en inquiète pas.