En réponse à Cudmore, Azéma défend son staff médical

  • Franck Azéma (ASM Clermont) - 20 juillet 2016
    Franck Azéma (ASM Clermont) - 20 juillet 2016
  • Jamie Cudmore
    Jamie Cudmore
  • Franck Azéma (ASM Clermont) - mai 2016
    Franck Azéma (ASM Clermont) - mai 2016
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TOP 14 - L’ex Clermontois Jamie Cudmore met en cause son ancien club ce vendredi dans Midi Olympique, en accusant l’ASM d’avoir "joué avec sa santé" en 2015, suite à des commotions cérébrales. L’entraîneur Franck Azéma lui a répondu en affirmant toute sa confiance en son staff médical.

Deux mois après son départ de Clermont, le deuxième ligne Jamie Cudmore continue de faire parler de lui dans son ancien club. La charge est lourde cette fois, puisque le Canadien explique ce vendredi à Midi Olympique que le staff de l’ASM Clermont-Auvergne aurait joué avec sa santé lors de la saison 2014-2015.

Lors de la demi-finale de Coupe d’Europe remportée 13 à 9 face aux Saracens à Saint-Etienne (18 avril 2015), Cudmore sort groggy mais fait son retour quelques minutes plus tard. Quinze jours plus tard, le deuxième ligne est titulaire en finale face à Toulon. Secoué plusieurs fois et sorti temporairement à deux reprises, il cède définitivement sa place à Julien Pierre peu avant l’heure de jeu. Le Canadien estime aujourd’hui qu’il n’aurait pas dû revenir sur le terrain en demie, ni disputer la finale.

Les raisons qui le poussent à faire cela, ça le regarde

Son entraîneur Franck Azéma assure que le protocole a été respecté : J’ai confiance en ce que fait le staff médical. Il a eu des commotions, suite auxquelles on a appliqué le protocole. Le protocole a révélé qu’il pouvait revenir sur le terrain, il est rentré. En aucune façon nous n’avons mis la pression sur le médecin, ou le médecin n’a mis la pression sur Jamie pour qu’il revienne sur le terrain.

Le coach regrette le cirque autour de la fin de l’aventure de Jamie Cudmore à Clermont, plutôt houleuse depuis l’hiver dernier. Il a beaucoup apporté à l’ASM, mais s’est aussi construit grâce au club. Les raisons qui le poussent à faire cela, ça le regarde. Je n’ai pas besoin d’explications. Pendant un an, j’ai essayé de lui offrir la meilleure sortie possible. Voilà…

Jamie Cudmore
Jamie Cudmore

Avant de poursuivre : C’est bien que Jamie se mette au service de cette cause, et ces problèmes ne lui ont pas posé de soucis pour partir à la Coupe du monde, rejouer en championnat et signer un nouveau contrat… Azéma préfère plaider en faveur de son staff médical, précurseur dans la prévention et le suivi des commotions cérébrales depuis plusieurs saisons, grâce à la prise en compte de la protéine S100.

Présente dans le cerveau, cette protéine est libérée dans le sang en cas de lésion cérébrale. Suite au traumatisme, elle augmente avant de diminuer régulièrement. Pour le staff clermontois, la mesure de sa concentration chez les joueurs est un vrai repère. Cela fait quatre ans que l’on utilise la protéine S100, qui ne l’était dans aucun club, et qui va maintenant être adoptée par la Ligue et systématisée dans tous les clubs.

Tous les lundis, les joueurs nous donnent leur ressenti sur leur sommeil, leur appétit...

Chaque année, grâce à une prise de sang, le taux de cette protéine est mesuré chez chaque joueur, un seuil est défini, et dès qu’il y a commotion, le protocole est mis en place. Il y a un contrôle du neurochirurgien dans la semaine, mais en plus on veille à ce que cette protéine soit revenue à son seuil normal pour que le joueur puisse s’entraîner à nouveau. Pour nous, c’est quelque chose de scientifique et ça nous permet de dire au joueur : 'ton seuil n’est pas bon, on ne prend pas de risque, tu attends avant de reprendre l’entrainement'.

Cette charge de Cudmore est en tout cas une nouvelle alerte sur la multiplication des cas de commotion dans le rugby. Franck Azéma ne nie pas cette inquiétante évidence, mais affirme que le club fait son maximum pour tenter de réduire les risques : Les joueurs sont de plus en plus costauds, ça va de plus en plus vite, les impacts sont plus nombreux et plus violents. Chaque année on a des commotions, de plus en plus, il faut faire en sorte de les protéger au mieux. On essaie de les préparer encore mieux physiquement, de renforcer les protections, les protège-dents.

Franck Azéma (ASM Clermont) - mai 2016
Franck Azéma (ASM Clermont) - mai 2016

Et il faut être à l’écoute du corps des joueurs. Depuis quatre ans, on a toute une batterie de tests, chaque semaine. Tous les lundis, ils nous donnent leur ressenti sur leur sommeil, leur appétit, des choses basiques. On leur mesure les CPK (enzyme utilisée au niveau des cellules musculaires, ndlr) et leur seuil de protéine S100. Ça nous tient à cœur. On a toujours été en veille par rapport à l’état de santé de nos joueurs et on ne se permettra jamais de les mettre en danger.

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