Avec le départ de Charteris, le Racing enterre définitivement son modèle de recrutement

  • Luke Charteris - Racing 92-Brive, 31 octobre 2015
    Luke Charteris - Racing 92-Brive, 31 octobre 2015
  • Luke Charteris (Racing) - 23 octobre 2015
    Luke Charteris (Racing) - 23 octobre 2015
  • Dan Lydiate (Galles)
    Dan Lydiate (Galles)
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TOP 14 - Luke Charteris va quitter le Racing à la fin de la saison. Comme Dan Lydiate, Jamie Roberts et Jonathan Sexton avant lui, il va rentrer en Grande-Bretagne pour privilégier sa carrière internationale. La mode celte a vécu.

Le Racing comptait cinq ressortissants britanniques au début de l'année 2014 (quatre Gallois, un Irlandais) mais n'en aura vraisemblablement plus la saison prochaine. Mike Phillips arrive en fin de contrat et son salaire d'international, couplé à sa situation de remplaçant bis, ne laisse pas entrevoir de suite. Luke Charteris a, quant à lui, officialisé cette semaine son départ en juin prochain. Une séparation dans la douleur, mais motivée par une trop difficile cohabitation entre la vie de club et la sélection.

Luke Charteris (Racing) - 23 octobre 2015
Luke Charteris (Racing) - 23 octobre 2015

Si j'avais pu rester ici et continuer à jouer pour mon pays, je l'aurais fait, mais ce n'est pas possible, soupire le géant deuxième ligne. C'est dur pour moi car venir en France a été le meilleur choix de ma carrière. J'ai vécu une très bonne expérience à Perpignan puis au Racing. Elle a fait de moi un joueur meilleur. La jeune génération galloise ne pourra pas vivre ça et je crois que ce sera un manque. Mais le point positif est qu'elle aura moins de matchs dans l'année car, entre la sélection et le club, on joue trop. Des arguments qui ne sont pas sans rappeler ceux de Jonathan Sexton, que le Racing n'avait pas réussi à conserver l'an dernier.

Une pression des fédérations toujours plus forte et une Ligue celte mieux armée économiquement

Pour concurrencer le modèle florissant de Mourad Boudjellal et ses stars de l'hémisphère sud, délestées de leurs obligations internationales, le président Jacky Lorenzetti s'est positionné sur le recrutement de joueurs celtes dans la fleur de l'âge. Mis à part avec Charteris, il n'a pas eu le retour sur investissement escompté. Son principal échec, celui de Dan Lydiate, élu joueur du Tournoi des VI Nations en 2012, réserviste durant ses derniers mois au Racing et de nouveau énorme avec le XV du Poireau lors de la dernière Coupe du monde. On ne l'y reprendra plus ! Les fenêtres pour enrôler ces joueurs seront de toutes façons de plus en plus réduites : La Fédération galloise a toujours eu la volonté de garder ses meilleurs joueurs au pays mais ce n'était pas possible avant, rappelle Charteris. Il y avait des divergences politiques entre les quatre provinces et la fédération. Cela a changé aujourd'hui, c'est plus simple .

Dan Lydiate (Galles)
Dan Lydiate (Galles)

Ce qui explique aussi le rapatriement du Clermontois Jonathan Davies, et peut-être celui du Toulonnais Leigh Halfpenny, à la fin de saison. Joint par nos soins, un agent référent dans le monde du rugby apporte son éclairage sur cette fin de cycle : On peut y voir trois raisons. La première est que la pression des fédérations est forte. C'est plus facile pour un sélectionneur d'avoir les joueurs sous la main. La seconde est que l'organisation est moins exigeante pour les joueurs dans la mesure où la Ligue celte est fermée. La compétition prioritaire est la Champions Cup et les équipes peuvent plus faire tourner dans leur championnat. Enfin, financièrement, la livre est forte et les franchises doivent s'y retrouver. Elles souffrent moins de la comparaison avec le Top 14 qu'avant. Pour résumer, les joueurs jouent moins, ne perdent pas grand-chose en termes de salaire et sont chez eux... Une page se tourne. Celle d'un mariage dont Jacky Lorenzetti, plus que tout autre, voulait faire la vitrine de son modèle sportif. Il n'aura duré que trois ans.

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