Jacquet veut sa part du gâteau

On a fait de la merde, déclarait sans prendre de gants le capitaine Thomas Domingo après la défaite à Montpellier (19-24). Le bonus défensif arraché à la dernière minute grâce à un exploit personnel de Raka n'a pas satisfait les Auvergnats. Ce coup d'arrêt dans la montée en puissance souhaitée avant le début de la Coupe d'Europe appelle une réaction ce week-end à domicile.

Auteurs de deux victoires et d'un nul à Marcel-Michelin cette saison, les Jaune et Bleu y ont fait le boulot sans enthousiasmer les foules, et la réception de Castres s'annonce encore plus délicate que celles de Grenoble, Bordeaux-Bègles et Pau. Piqués eux aussi par leur défaite face à Grenoble, les Castrais vont venir cracher leur venin. On n'allait pas se mettre la tête au fond du seau pendant une semaine... On a vite basculé sur Castres, parce que je pense que leur capitaine a dû leur dire la même chose en début de semaine. Je pense qu'ils vont venir avec une stratégie peut-être très simple, mais avec une grosse envie de montrer leur valeur, et il va falloir qu'on réponde présents.

Un gros test en touche

Jacquet n'était pas du voyage dans l'Hérault, et sans enfoncer ses coéquipiers, il a noté les maladresses de son équipe, et notamment les grosses lacunes entrevues en conquête. C'était vraiment une faillite collective, tous les maillons du processus de la touche ont commis des erreurs. C'est dommage parce que dans les 20 dernières minutes on avait la main, on sentait Montpellier un peu sur le reculoir, et on n'est pas arrivés à donner de bons ballons à nos trois-quarts...

La touche, secteur à rectifier contre Castres, qui possède l'un des alignements les plus redoutables du Top14. Ce sera un des focus du match. Ils ont un super alignement, donc ce sera une bonne occasion de se remettre dans l'axe, et voir si l'on a réussi à gommer nos erreurs.

Sur ces dix dernières années, les Castrais présentent un bilan positif face à Clermont. Jacquet se méfie du CO, même si l'équipe est en reconstruction. Christophe Urios a l'air de s'attacher beaucoup à l'humain, et il faut du temps pour qu'il arrive à inculquer à tout le monde sa façon de penser et son style de jeu. C'est un groupe un peu chamboulé, mais vue la réaction qu'ils ont eu après leur précédente défaite à la maison, ils vont venir ici pour s'envoyer à fond, et retrouver un état d'esprit de guerriers.

Un embouteillage en deuxième ligne...

Titulaire à La Rochelle (1re journée), à Oyonnax (3e) et contre Pau (5e), Jacquet savoure la moindre minute, à un poste où la concurrence s'est encore accrue cette saison à Clermont. Avec Cudmore, Vahaamahina, Jedrasiak et le nouveau venu Flip Van der Merwe, international sud-africain (35 sélections), Azéma a l'embarras du choix. Il y a de la concurrence en deuxième ligne, mais pour la troisième ligne, les piliers, c'est la même chose. Il faut essayer de faire du mieux possible, sans surjouer. C'est bien que tout le monde ait du temps de jeu, pour l'ambiance dans le groupe c'est un gros plus. Et le championnat est tellement long que personne n'est titulaire indiscutable. Il y a besoin d'un roulement, il faut que tout le monde joue.

L'objectif, c'est de transformer la composition d'équipe en un casse-tête pour Franck Azéma. Jacquet et Clermont ont des ambitions, et cette richesse d'effectif sera primordiale pour durer en fin de saison. Le but du turnover c'est que tout le monde soit au même niveau, et que tous les week-ends on ait une équipe fraîche et bien préparée. Le but c'est d'aller le plus loin possible sur les deux tableaux. Toulon l'a fait et je ne vois pas pourquoi nous, avec l'effectif que nous avons, nous n'arriverions pas à le faire. Il faut juste le vouloir, c'est tout.