Ouedraogo: "On n'avait pas les armes pour lutter"

Avez-vous le sentiment d'être passé à côté de votre demi-finale ?

Fulgence OUEDRAOGO: Non mais on a le sentiment d'avoir été pris. On s'est battu mais on est tombé sur plus fort que nous. Les Toulonnais ont bien préparé leur match et ils étaient prêts à nous contrer. Ils ont travaillé spécifiquement les touches pour nous mettre en difficulté. Ils ont été bons dans le jeu et efficace au pied. Ils nous ont fait jouer dans notre camp toute la première mi-temps et nous ont poussé à la faute. Bref, on est tombé sur une équipe prête pour sa demi-finale et qui savait comment nous jouer et nous battre. On est déçu car on savait que c'était une occasion unique de pouvoir jouer dans un stade magnifique et de disputer une finale historique. Mais Toulon a mérité sa place en finale.

Le RCT a su rivaliser en puissance et vous avez semblé ne pas avoir de plan B…

F.G: C'est vrai qu'une fois qu'on a été pris là-dessus, cela a été compliqué pour nous de jouer et d'évoluer. On était tout le temps dans notre camp, on était acculé et c'est dur dans ces conditions, quand on est mené, face à une équipe de ce calibre, de revenir au score. On a vu malgré tout une équipe montpelliéraine qui s'est battu jusqu'au bout. Même à 21-6, on n'a pas baissé les bras et on a essayé de revenir. Il faut juste dire que Toulon a été meilleur que nous.

C'est compliqué de réagir mentalement quand on se sent impuissant et qu'on n'a pas de solution

Vous équipe n'a t-elle pas manqué d'essence après une saison aussi longue et remplie ?

F.G: Peut-être que oui... Cela doit forcément compter quelque part. Maintenant, je ne veux pas me trouver d'excuse sur ce terrain. Le Racing a joué autant de matches que nous et ils sont passés. À ce jeu, quand tu es pris, tu es pris. C'est ce qui fait la dureté et aussi la beauté du sport. On est tombé sur une belle équipe et on n'avait pas les armes pour lutter.

L'équipe n'aurait t-elle pas dû un peu plus tourner en deuxième partie de saison pour permettre aux cadres de souffler ?

F.G: Peut-être...

Le mental a t-il fait défaut ?

F.G: Nous n'avions pas été souvent derrière à la marque dernièrement. Je pense que c'est compliqué pour l'équipe de réagir quand on est mené comme cela, qu'on se sent impuissant et qu'on n'a pas de solution. Cela ne nous est pas souvent arrivé ces derniers temps donc quand on est confronté à cela dans une rencontre couperet et donc stressante, c'est aussi difficile mentalement.

Je reste forcément nostalgique du passé et la saison prochaine sera particulière pour moi

Cette saison vous laisse t-elle entrevoir de belles promesses malgré tout ?

F.G: On gagne un trophée donc c'est vrai que c'est une belle saison pour nous. On garde malgré tout ce goût amer du fait d'avoir perdu une occasion de jouer une finale magnifique. On va le regretter longtemps car on sait que cette occasion ne se représentera pas. Je suis donc un peu entre les deux. C'est aussi une page du club qui se tourne, avec des changements pour la saison prochaine. Une époque se termine. Ce sera une nouvelle aventure, différente.

À laquelle vous adhérez pleinement ?

F.G: Le club est en mutation, il change. Parfois, je n'ai pas été dans ce sens-là. Je n'étais pas en adéquation avec ce changement. Il y a des choses qu'on a connu et qui seront différentes. C'est douloureux. Je reste forcément nostalgique du passé et la saison prochaine sera particulière pour moi.

Propos recueillis par notre envoyé spécial à Rennes Anthony Tallieu