"De Pau, on veut juste prendre le meilleur pour s’en servir contre Castres"

Chaque défaite est dure, certaines sont plus compliquées que d’autres. On a Castres à préparer. L’objectif, c’est Castres. Celui-là, on peut en parler pendant deux heures, je ne suis pas sûr que le résultat change. À partir de là, il faut s’y remettre. Mercredi, si la pillule de la défaite à Pau - et de la décision arbitrale de refuser l’essai d’Eliott Roudil à une minute de la sirène finale - avait sans doute encore du mal à passer dans les esprits rochelais, le discours de Patrice Collazo, lui, était tourné sur la rencontre de samedi contre Castres.

Murimurivalu: "C’était comme si tout ça partait à la poubelle..."

Car si les Maritimes ont bien sûr raison que le score (15-11) ne changera plus, et qu’en parler dix comme soixante minutes ne fera pas revenir M. Marchat sur sa décision, il était tout de même légitime de leur poser la question cette semaine : qu’est-ce qui vous anime ? La colère ? Autre chose ?

L’un des plus bavards face aux micros fut l’arrière international fidjien Kini Murimurivalu. Plutôt une bonne pioche pour la presse tant le compère de Levani Botia en équipe nationale des Fidji a dit ce qu’il avait sur le coeur. "J’étais un peu frustré après le match", a-t-il lâché. Dans ma tête, nous avions gagné. Le match était entre nos mains mais c’est comme si quelqu’un nous l’avait retiré. J’étais en colère. J’étais vraiment triste, nous avions travaillé dur toute la semaine. C’était comme si tout ça partait à la poubelle…

Quant au match, il ne cachait pas la mauvaise entame des siens : En première mi-temps, c’est comme si nous dormions. Nous n’avons pas été à l’heure, plutôt en retard. C’est pour ça que nous sommes aussi frustrés de cette première mi-temps. Nous avons fait ce que nous pouvions. Nous sommes revenus plus forts en seconde mi-temps.

Place à Castres...

Le talonneur néo-zélandais Hikairo Forbes, de retour après trois mois à soigner une épaule, ne disait pas autre chose : Quand je réfléchis sur le match, il y a beaucoup de choses qui nous manquent. Tout le monde a eu envie de faire des bonnes choses, des passes et des plaquages mais ce n’était pas notre jeu sur la première mi-temps. En seconde mi-temps, on a commencé à jouer comme on en a l’habitude.

Après un retour tardif à La Rochelle, dans la nuit de dimanche à lundi, les joueurs ont passé le début de semaine à éponger leur frustration avant de retrouver le stade mercredi. Honnêtement, lundi et mardi, je pensais encore au match de dimanche, raconte encore Kini Murimurivalu. Aujourd’hui (mercredi, ndlr) je commence à oublier et à me concentrer sur le match de samedi contre Castres. Ce n’est pas bon de toujours se remémorer le match de la semaine dernière. C’est fini, on ne peut plus rien faire, on ne peut pas changer le résultat. On ne peut pas revenir en arrière, à ce qu’il s’est passé dimanche. L’objectif, c’est la victoire contre Castres avec le bonus. Je suis revenu au stade mercredi avec plus d’envie, d’appétit pour le combat car on ne veut pas revenir à la souffrance et à la tristesse rencontrées la semaine dernière. De Pau, on veut juste prendre le meilleur pour s’en servir contre Castres. Ça doit nous motiver pour faire un bon match samedi. Oui, c’est cet esprit qui doit animer les Rochelais. C’est aussi ce que demandent les milliers de supporters maritimes, passés dimanche dernier de la joie à la frustration…