Dans son contre-la-montre vers Barcelone, le Racing est réglé à l'heure de "Big Ben"

Contre le Stade toulousain, Ben Tameifuna a défié les lois de la nature et, reconnaissons-le, forcé le respect. Dans un barrage à haute intensité physique, le Neo-Zélandais est sorti à la 76e minute de jeu, avant de réentrer quatre minutes plus tard pour terminer la rencontre. Une prouesse qui traduit deux choses. La première, la capacité physique monumentale du joueur qui accuse 140 kilos à la pesée. C'est énorme pour un joueur de son gabarit, s'est félicité à chaud son compatriote Dan Carter, je suis extrêmement fier de lui car ce n'est jamais facile de se bouger comme il le fait avec sa carrure. Il a joué un rôle clé dans notre victoire.

La seconde : une confiance totale et assumée de son staff. Le final se jouait sur une mêlée et le duo Travers-Labit a pris l'option de faire ressortir son jeune remplaçant Pierre Maiau, de trois ans son cadet, sur la pelouse depuis moins de cinq minutes: Quand tu fais rentrer un pilier de 22 ans qui n'a joué qu'un bout de match avec nous dans la saison, qui se retrouve à disputer un quart de finale et que le match va se jouer sur des mêlées à 10 mètres de ta ligne, tu dois tout prendre en compte, a expliqué Labit.

Ça nous est déjà arrivé de le faire avec un pilier plus confirmé. Le risque était de prendre un carton jaune si Toulouse avait insisté. On a voulu sécuriser l'affaire et ne pas mettre sur Pierre le sort du match. Les faits ont donné raison aux deux Lolo puisqu'en voyant revenir le massif maori, les Toulousains n'ont plus repris la mêlée, ont joué la pénalité à la main avant de commettre derrière l'en-avant qui a délivré Colombes.

Szarzewski : "Son état d'esprit est formidable"

En cette semaine de préparation de demi-finale où il vit le plus possible caché, le Racing a tout intérêt à placer sa pépite dans du formol et à invoquer les dieux du rugby pour ne pas le perdre avant ou pendant le match, ce qui serait une véritable catastrophe. Castrogiovanni licencié, Gomes Sa out jusqu'à la fin de la saison (entorse du ligament interne du genou) et Ducalcon a priori trop juste, seulement deux semaines après sa déchirure à un quadriceps, Tameifuna sera encore très certainement l'unique solution professionnelle au poste.

Une responsabilité d'autant plus grande qu'il ne dispose que de six jours pour évacuer la fatigue du barrage et que les Clermontois, notamment leurs deux piliers gauches, pourraient avoir l'idée de le cibler, ou du moins de l'user au maximum. Son capitaine Dimitri Szarzewski n'est, lui, pas inquiet. Il sait qu'il pourra compter sur son partenaire de la première ligne pour relever le défi : Il est là pour l'équipe. Il a envie de réaliser quelque chose de grand avec le Racing et son état d'esprit est formidable. De sa capacité à enchaîner un second marathon d'affilée dépendent grandement les chances du Racing de composter son billet pour le Nou Camp.