Champion d'Europe, Seigne, Casadeï... Travers ne reniera jamais Brive

Samedi à Amédée-Domenech, une semaine jour pour jour avant la finale de Champions Cup face aux Saracens, Laurent Travers sera "chez lui". Je suis très heureux de retrouver mes terres et le club avec qui j'ai réussi à construire quelque chose de beau, sourit le coentraîneur francilien. C'est grâce à ce club si j'en suis là aujourd'hui. Un retour aux sources aux allures de pèlerinage pour l'ancien talonneur, qui a remporté, avec le CABCL, la deuxième édition de la Coupe d'Europe un après-midi de 25 janvier 1997 dans le disparu Arms Park de Cardiff.

Un titre, que ce soit de champion de France ou d'Europe, en professionnel ou en amateur, ça reste gravé à vie. Sur le bouclier et dans le cœur. On a écrit une page du club mais également personnelle et familiale. On a gardé énormément de rapports entre nous, les joueurs qui étions à Brive à cette époque. Avoir eu ce titre en 1997 et une finale l'année d'après, ça crée un état d'esprit et des hommes, ça fait grandir. Un an après avoir dompté les Tigres de Leicester (28-9), le Brive de Travers est passé à un souffle du doublé européen, mourant à un point de Bath (19-18).

Il y a sûrement en moi des relents de Laurent Seigne

S'il y a vécu ses plus belles années de joueur, c'est également en Corrèze que Laurent Travers a développé sa vocation d'entraîneur, au contact du mentor Laurent Seigne. Il ne faut pas oublier ceux qui vous ont permis d'exister, poursuit l'actuel patron des avants du Racing. Nous n'avions pas un groupe connu et reconnu à Brive et Laurent a su aller chercher au fond de nous tout ce qu'on avait pour réussir ce pari-là. Avec lui, j'ai retenu des choses essentielles pour pouvoir continuer et devenir entraîneur. Je n'ai pas fait du copier-coller mais il y a sûrement en moi des relents de Laurent. Dans la gestion des troupes mais également dans la communication, avec une capacité étonnante à ne surtout pas en dire plus que le message défini en amont.

Avec Didier Casadeï, on s'appelle quasiment une fois par semaine

De ses années brivistes, l'entraîneur champion de France avec Castres en 2013 en a conservé de solides attaches sur le plan humain. Déjà parce qu'aux balbutiements du rugby professionnel, il occupait la fonction de directeur régional du Crédit Agricole, avec 110 employés à sa baguette. Une activité professionnelle qui m'a aussi profité en termes d'expérience, se plaît-il à rappeler.

Aussi parce qu'il a tissé avec ses partenaires de l'époque, avec qui il enchaînait les heures de musculation armé d'un bol de semoule mélangé à du lait, des liens indéfectibles. Plus particulièrement avec Richard Crespy et Didier Casadeï, frères de première ligne. Avec Didier, on a gardé des relations très étroites, du fait aussi que nous étions liés au sein de la première ligne. On s'appelle quasiment une fois par semaine. Je sais que lui aussi a, en tant qu'entraîneur, des relents de notre mode de fonctionnement de l'époque à Brive. On avait un groupe passionné et qui transmet aujourd'hui cette passion. Une histoire d'hommes que Travers contera peut-être aux Espoirs du Racing 92 qui découvriront le Top 14, samedi, face au Brive de son ami Didier Casadeï.