L'antisèche: En se reveillant, Clermont a aussi ramené Brive sur terre

Le jeu: Un derby rude mais sans envolée

Comme on pouvait s'y attendre, ce derby du Massif Central entre Brivistes et Clermontois a été âpre. Au delà de la rivalité entre les deux équipes, le contexte a ajouté un peu de piquant à cette rencontre entre deux formations actuellement en haut de l'affiche. A la place de grandes envolées, nous avons donc eu droit à quelques plaquages bien sentis, des zones de friction, une bagarre et trois cartons jaunes. Les ingrédients indispensables de tout bon derby qui se respecte. Un bras de fer finalement remporté par Clermont, qui a mieux su concrétiser ses temps forts.

Les joueurs: Koyamaibole muselé, Gérondeau omniprésent

C'est habituellement le fer de lance du CABCL. Pourtant, ce dimanche, le puissant numéro huit fidjien Sisa Koyamaibole n'a pas réussi à peser sur la défense clermontoise. Les autres cadres de Brive, Gaëtan Germain (7/8 au pied) et Arnaud Mignardi ont par contre eux tenu leur rang. Comme souvent, le troisième ligne clermontois Camille Gérondeau a été très en vue, multipliant les efforts aux quatre coins du terrain. Partition propre de l'ouvreur Patricio Fernandez et entrée intéressante d'Albert Vulivuli, auteur de l'essai de la victoire. Pour Noa Nakaitaci, ce n'est toujours pas ça...

Le moment qui aurait pu tout changer: Et Yato s'empara du ballon...

Menés au score à moins de deux minutes du terme (21-26), les Corréziens héritent d'une pénalité et décident d'aller en touche aux abords des 22 mètres de l'ASMCA. Un maul s'organise, suivi de plusieurs charges brivistes au ras. Malheureusement pour Brive, le ballon échappe alors à ses avants et les Clermontois sont bien heureux de le récupérer par Peceli Yato. Le CABCL ne le reverra plus durant les 50 dernières secondes de la rencontre. Une balle de match manquée...

La stat: La fin de 443 jours d'invincibilité à domicile

Cela faisait 443 jours que les Brivistes n'avaient pas perdu chez eux en championnat. C'était le 19 septembre 2014 face à Toulon (13-53). Quant aux Clermontois, ils n'avaient plus gagné à Amédée-Domenech depuis 2008 (8-10).

La décla: Damien Chouly (capitaine de Clermont)

Cette victoire est une bonne chose car elle nous permet de repartir de l'avant. On aura le match de Toulon toute la saison dans la tête mais c'était important de remettre les ingrédients que l'on n'avait pas mis la semaine dernière

La question: Brive, un candidat légitime aux phases finales ?

Lorsque l'on jette un oeil classement de ce Top 14 après dix journées, on remarque la présence des quatre "gros" (Clermont, Toulon, Toulouse, Racing) aux premières place du classement. Et entre ce premier wagon et la meute des poursuivants habitués à lutter pour la qualification (UBB, Montpellier, Castres), le CABCL figure au cinquième rang, malgré ce revers contre Clermont. La formation corrézienne sera-t-elle cette saison le "poil à gratter" du championnat? Peut-elle rêver d'un destin à la Oyonnax de l'an passé (barragiste)?

C'est bien là toute la question, car voir perdre Brive à domicile est désormais devenu un évènement. Ce dimanche, l'ASMCA a fait descendre le CABCL de son petit nuage. On attend de voir comment les Brivistes réagiront. En dépendra la suite de leur saison et les ambitions qu'ils pourront afficher. Car à la maison, Brive est toujours une équipe redoutable. Et en ce début de saison, contrairement aux exercices précédents, elle est déjà allée chercher deux succès à l'extérieur (à Pau et Oyonnax).

On pourrait donc imaginer que cette saison, c'est la bonne pour jouer autre chose que le maintien. Pour cela, il faudra que les cadres soient bien présents, à chaque rendez-vous. On l'a vu ce dimanche, Sisa Koyamaibole n'était pas dans un grand jour. Et sans son "monstre" en grande forme, Brive n'a pas réussi à écarter de son chemin une formation clermontoise pourtant largement remaniée... Difficile alors de savoir si les joueurs de Nicolas Godignon auront les moyens de suivre la cadence imprimée par les grosses écuries. Le déplacement à Castres pendant les fêtes nous donnera un premier élément de réponse.

Fabien Pomiès et Ivan Petros